Et qui dira
jamais les malheurs qu'ont causés à l'humanité ces ambitions insatiables
dont nous parlions ci-dessus et qui sont le fait de ces grands orgueilleux
de l'histoire : les autocrates, les autoritaires, les conquérants, les
sectaires ?
III. Orgueil et «générosité ».
A. - Il semble donc difficile d'accorder à l'orgueil une valeur morale
quelconque. Et cependant, si nous réfléchissons à ce qui vient d'être dit,
nous nous apercevons que l'orgueil n'est moralement dangereux et condamnable
que parce qu'il exagère. L'orgueil n'est que l'exaspération d'un sentiment
légitime. Aussi bien, Littré nous indique-t-il que le terme peut être pris
en un sens non péjoratif. C'est alors, dit-il, le « sentiment noble, élevé,
qui inspire une juste confiance on son propre mérite ». En un mot, c'est le
sentiment de la valeur personnelle.
Chez Descartes, la vraie générosité suppose une juste connaissance de soi, cad une connaissance de sa liberté et la volonté de l'utiliser au mieux pour juger du bien et du mal.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Qui est naturellement juste, fondé. "Légitime" a un sens plus général que "légal", il peut donc être légitime de s'opposer à ce qui est légal, comme la morale peut s'opposer à la politique.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.