La mort est ce qui fait sombrer la vie dans le néant absolu ; la mort semble donc la négation radicale de la vie. Comment la vie pourrait-elle espérer quoi que ce soit de la pensée de la mort, sa négation totale ? La sagesse ne commande-t-elle pas au contraire, si l'on veut vivre, d' « oublier « la mort ? Pourtant, la mort est l'horizon inéluctable de toute vie. Vie et mort forment un couple indissociable. Pouvons-nous dès lors faire totalement abstraction de la mort ? Pouvons-nous, devons-nous vivre comme si nous ne devions jamais mourir ? N'y a-t-il pas lieu, au contraire, pour qui veut vraiment exister, de penser autant qu'il est possible cet événement qui viendra interrompre sans prévenir l'accomplissement de tous nos projets, de réfléchir à la meilleure manière de préparer sa « sortie «, afin de ne pas être (si c'est possible) « pris au dépourvu « ?
La mort apparaît spontanément comme le strict opposé de notre existence : elle rompt tout lien avec le monde et autrui, toute perception, opposant son néant à la pleine présence au monde caractérisant notre vie. Mais la mort ne se réduit pas à ce pur fait de néant : elle se définit aussi par la certitude de sa venue, et l'anticipation existentielle par la pensée qui lui est associée : nous sommes certains de mourir un jour. Dès lors, plusieurs questions se posent : quel lien unit la mort comme fait naturel à notre existence ? Et la pensée de sa venue influe-t-elle à son tour sur le sens de la vie même, accentuant celui-ci, ou au contraire le rendant totalement vain ?
La mort marque donc une faiblesse de notre puissance d'existence face aux autres
puissances du monde. Penser à la mort est donc une pensée néfaste : il faut
plutôt pour Spinoza consacrer l'effort de l'entendement à concevoir des
rencontres positives dans le monde, rencontres qui viendraient soutenir notre
désir de conservation.
II La pensée de
la mort comme négation d'un sens existentiel : Freud et Nietzsche
-Freud : la
pulsion de mort est présenté comme un principe qui vient s'opposer à l'action
formatrice de l'énergie psychique qu'exerce notre conscience. Elle est une
tendance naturelle à la décomposition psychique, et à la destruction du sens qui
soutient notre existence (structure du moi comme compromis entre le ça
pulsionnel et le surmoi moral) (Le ça et le moi). La mort est donc chez
Freud un principe de destruction du sens de l'existence qui lui est soutenu par
un principe positif de liaison de l'énergie psychique. La mort est donc chez
Freud un mode psychique d'existence, marqué par un affaiblissement de la force
de liaison de la conscience : la pensée de la mort est donc d'abord pour lui une
mort tendancielle de la pensée, qui vient déterminer l'orientation de notre
existence.
-Nietzsche :
cette négation du sens exercée par le principe de mort n'aboutit cependant pas à
une absence de sens, ni à une absence de pensée. Désirer la mort, vouloir son
néant, pour Nietzsche, cela demeure une forme de volonté, une certaine pensée,
certes destructrice, mais pas totalement nulle (La Généalogie de la morale).
La pensée de la mort est donc ce qui vient remettre en cause la présence d'un
sens de l'existence : mais de cette épreuve imposée par la pensée peut surgir
pour Nietzsche un sens plus intense, raffermi par cette négation.
III La pensée de
la mort comme fondement du sens de l'existence : Heidegger et Blanchot
-Heidegger : la
mort comme évènement nécessairement à venir structure la forme même de notre
existence comme être-pour-la-mort (Être et temps).
Qui ne comporte aucune restriction ou r�serve, qui est valable pour tous et en tous temps. S'oppose � relatif. Ce qui est absolu n'est pas consid�r� comme un rapport � autre chose.
L'abstraction proprement dite commence avec la conscience de la ressemblance et de la diff�rence. Abstraire, c'est distinguer le caract�re commun � plusieurs objets ou le caract�re diff�rentiel d'un objet.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi. C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure. CONSCIENCE MORALE: Jugement pratique par lequel le sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui. CONSCIENCE PSYCHOLOGIQUE : Aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.
Ensemble des phénomènes organiques et psychologiques qui me poussent à posséder un objet en vue d'en tirer plaisir. Cet objet peut être matériel ou non.
Faculté de connaître et de comprendre.
Ce terme désigne tout ce qui concerne les activités de l'esprit. Dès lors qu'on parle d'esprit, on est bien obligé d'admettre que l'homme en sait plus sur ce qu'il pense que sur les raisons qui le déterminent à penser et à agir.
Pour Freud, énergie qui se situe à la frontière du corps et du psychisme. Une pulsion sexuelle peut être déviée sur des activités (art, sport, politique,…)
Pour les Grecs, la sagesse est à la fois connaissance et vertu. Au temps d'Homère, l'homme sage était celui qui maîtrisait plusieurs techniques.
Chez Freud, l'une des instances qui provoquent le refoulement en intériorisant les pulsions venues de l'inconscient.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.
Principe justificatif d'un raisonnement, d'une loi.
Ce qui n'a pas d'être. La non-existence. "Je suis comme un milieu entre Dieu et le néant" (Descartes). Pour Bergson, le néant absolu est une "pseudo-idée". Pour Heidegger, il est limitation de l'existant.
Convention provisoire par laquelle les parties constatent leur accord sur les conditions d'une vente en attendant une signature définitive.