La perception est notre rapport immédiat au monde ; c’est un rapport subi de par notre participation corporelle au monde matérielle. Dans ce sens, la perception apparait avant tout comme réception. Je suis devant mon ordinateur et je reçois les effluves de stimuli visuels auditifs, tactiles qui viennent de l’ordinateur ; en percevant mon ordinateur, je le reçois, ce n’est pas moi qui le crée.
Cependant, la perception n’est pas une simple réception de la sensation, elle ajoute des idées aux données des sens. Par exemple, les stimuli qui me proviennent de mon ordinateur ne contiennent pas en eux même l’information ordinateur, c’est par un acte intellectuel que je rassemble un flux hétéroclite de sensations sous l’idée d’ordinateur.
Problématique :
La perception est une réception des données sensorielles, cependant, ce n’est pas une réception passive, la perception est déjà un travail de l’esprit.
Cela n'autorise
cependant pas à confondre leurs attributions ; c'est, au contraire,
une grande raison pour les séparer et les distinguer soigneusement
l'un de l'autre. Ainsi distinguons-nous la science des règles de la
sensibilité en général, c'est-à-dire l'Esthétique, de la science des
règles de l'entendement en général, c'est-à-dire de la Logique.
Avez-vous compris l'essentiel ?1 L'esprit est-il seulement un récepteur passif ?2 Y a-t-il une logique des sensations ?3 Les lois de la logique sont-elles suffisantes pour produire une
connaissance ?
Réponses:1 - Non, puisqu'il organise les données de
la sensation.2 - Non, elles sont en elles-mêmes sans logique, sans lien
rationnel. C'est l'entendement qui doit introduire une logique en
elles.3 - Non, car l'entendement seul ne fournit que des formes vides,
sans contenu, qui ne peuvent donc être un savoir réel.
Faculté de connaître et de comprendre.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
L'information, au sens propre, n'est pas une connaissance. S'il n'y a pas de connaissance possible sans information, cela ne signifie pas que celui qui est informé est capable de bien juger. Je peux être informé de tout ce qui se passe dans le monde et être incapable de formuler le moindre jugement pertinent sur le monde.