Le mensonge est un thème au carrefour de plusieurs interrogations philosophiques. Il met en effet en jeu notre rapport à autrui, les possibilités du langage ou encore la place de la vérité. Comme on le sait le mensonge est, d’après la Bible, un pêché ; toutefois nous verrons que la morale ne saurait, sans s’exposer à d’inextricables difficultés, condamner absolument le mensonge. La question « a-t-on parfois le droit de mentir ? « devrait donc se dédoubler en celle-ci : mentir n’est-ce pas parfois un devoir ? En effet s’il faut justifier un droit ne faut-il pas invoquer un devoir ?
Supposons, par exemple, que mon ami, voyant les assassins diriger leurs
pas vers la maison, décide de s'enfuir à mon insu. En affirmant qu'il
est sorti alors que je le crois à l'intérieur de la maison, j'exprime le
contraire de ce que je pense, mais je dis la vérité ce qui est. Mon
mensonge « bienveillant » peut ainsi mettre les assassins sur les
traces de mon ami et être cause de sa mort. Mais suis-je vraiment
responsable ? le meurtre de cet homme n'est-il pas la faute des
meurtriers ? Le fait que l'accomplissement d'un devoir en entraîne des
conséquences désastreuses n'est-il pas imputable à quelqu'un d'autre ?
Le « conséquentialiste »
objectera qu'on ne peut pas toujours rester « les mains propres »,
qu'il y a des circonstances extraordinaires où nous sommes certains que
le respect d'une exigence « déontologique » aurait de graves
conséquences. On peut admettre cette objection et soutenir qu'en pareil
cas nous pouvons être forcés à agir autrement que mus par cette
exigence. Mais faut-il pour autant accorder une valeur morale à un tel
acte ? autrement dit, peut-on affirmer qu'il peut être moral de mentir,
voire de tuer , Si je tue un homme pour en sauver dix, puis-je pour
autant affirmer que le meurtre peut avoir une valeur morale ?
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.