Le goût est-il naturel, incorrigible ? Peut-il faire l'objet de reproches ? Répond-il à une norme, ou le goût peut-il être individuel ? Qu'est-ce qu'une faute de goût ? Est-ce une faute par rapport à soi, par rapport à une société précise (voir la Distinction de Bourdieu) ? Le goût peut être défini pour partie comme le sens du beau. Mais quand je dis : " Ce tableau est beau ", c'est bien un jugement ; mais le problème, c'est que le concept de " beau " paraît être un concept indéterminé et subjectif : par ce jugement j'exprime d'abord que ce tableau me plaît (subjectif), mais aussi qu'en droit il doit plaire aux autres (qualité objective du tableau). C'est par cette prétention à l'universalité qu'on peut approcher le problème de la " faute de goût ", en distinguant bien la faute de l'erreur : quand je dis d'un tableau horrible qu'il est beau, je fais une faute de goût, mais quand je dis que le ciel est bleu alors qu'il est gris, je fais une erreur. On peut ensuite se demander si la " faute de goût " existe bien, si ce n'est pas seulement un critère inventé par la société : dans ce cas, le goût concerne moins le beau que les usages (" ça ne se fait pas ") ; ce qui est de bon goût dans tel milieu ne le sera pas dans tel autre. Selon Kant (Critique de la faculté de juger), l'idée selon laquelle le goût et le beau sont simplement subjectifs, l'idée que " tous les goûts sont dans la nature ", est un lieu commun par lequel " ceux qui n'ont pas de goût pensent se défendre de tout blâme ". Le goût est-il objectif ou déterminé ? De quelle nature doit être le beau pour que, quand on commet une " faute " de goût, ce ne soit pas une erreur mais bien une faute (comme si le beau avait un contenu moral) ?
A. Thèse. La faute de goût n 'est pas susceptible d'être jugée ni condamnée.
La faute de goût s'enracine dans les pesanteurs sociales et, dès lors, ne relève ni de la liberté ni de l'acte responsable. On ne saurait donc en être tenu pour « coupable « (thèse sociologique). Le goût est un pur problème de « compétence culturelle «.
B. Critique et antithèse. On peut me reprocher une faute de goût.
La faute de goût relève de mon libre-arbitre. Par la faute de goût, je suis responsable et coupable d'une atteinte grave à l'harmonie universelle. Être libre, c'est s'ouvrir au Beau qui guide le goût.
C. Synthèse. Le goût se cultive.
Tout en reconnaissant le rôle des pesanteurs sociologiques (thèse), il nous faut admettre cependant que le goût renvoie à une liberté et à une culture humaine s'opposant à la nature." Nous sommes donc, dans une certaine mesure, responsables d'une faute de goût par manque de travail et de culture. • Réponse à la question : on peut nous reprocher partiellement une faute de goût, dans la mesure où le goût est l'œuvre de notre culture s'appuyant sur un travail réel.
Idée abstraite et générale construite par l'esprit. Soit une classe d'objets, de phénomènes. De ces objets, de ces phénomènes, l'esprit abstrait des propriétés communes. Le concepts permet de donner une définition ayant la même extension que cette classe. Le concept de chaise contient tous les éléments communs à l'ensemble des chaises.
En anthropologie, la culture désigne l'ensemble des croyances, connaissances, rites et comportements d'une société donnée. Certains réservent le terme de culture aux productions non matérielles d'une société, préférant parler de civilisation à propos des productions matérielles.
Possibilité, capacité, qui ne se traduit pas forcément par un acte.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.