Le temps semble pouvoir se comprendre de deux manières : d’une part, le temps des horloges est ce que nous contrôlons par la mesure, il est donc homogène et divisible mathématiquement. D’autre part, le temps correspond à une durée, subjective, qui peut nous sembler, psychologiquement, plus ou moins longue selon la manière dont nous l’occupons. La question de savoir si nous pouvons penser l’écoulement du temps prend sens par rapport à ces deux manières de nous rapporter à sa réalité : si l’on pense le temps comme une série de moments homogènes mesurables, saisit-on encore la réalité de son écoulement ? Si nous nous rapportons au temps comme pure durée, celle-ci peut-elle être pensée, n’est-elle pas seulement un vécu psychologique qui résiste à la pensée ? Le temps n’est-il pas alors ce dont l’écoulement est condamné à toujours nous échapper ? Si nous pouvons toutefois penser cet écoulement, est-ce directement dans la saisie de sa durée, ou par l’intermédiaire d’une mesure ? Nous verrons dans un premier temps que nous ne pouvons penser l’écoulement du temps, car notre pensée ne peut saisir ce qui change perpétuellement, avant de soutenir que nous pouvons penser le temps en le mesurant à partir du mouvement. On pourra alors se demander si l’échec de la pensée à saisir l’écoulement même du temps n’appelle pas une nouvelle méthode pour saisir la durée telle que nous la vivons.
On pourrait aussi envisager la manière dont
les artistes traitent de ce sujet (voir par exemple les poèmes de
Baudelaire sur la vieillesse et la mort) et concevoir une pensée de
l'écoulement du temps par le biais de l'art.
Dans
tous les cas, il s'agit de confronter les capacités de la pensée
avec la nature fluide du temps, pour définir leur rapport, qui à
première vue semble difficile, mais qui semblent pouvoir s'établir
par des moyens détournés.
Le temps semble pouvoir se comprendre de deux
manières : d'une part, le temps des horloges est ce que nous contrôlons par la
mesure, il est donc homogène et divisible mathématiquement. D'autre part, le
temps correspond à une durée, subjective, qui peut nous sembler,
psychologiquement, plus ou moins longue selon la manière dont nous l'occupons.
La question de savoir si nous pouvons penser l'écoulement du temps prend sens
par rapport à ces deux manières de nous rapporter à sa réalité : si l'on pense
le temps comme une série de moments homogènes mesurables, saisit-on encore la
réalité de son écoulement ? Si nous nous rapportons au temps comme pure durée,
celle-ci peut-elle être pensée, n'est-elle pas seulement un vécu psychologique
qui résiste à la pensée ? Le temps n'est-il pas alors ce dont l'écoulement est
condamné à toujours nous échapper ? Si nous pouvons toutefois penser cet
écoulement, est-ce directement dans la saisie de sa durée, ou par
l'intermédiaire d'une mesure ? Nous verrons dans un premier temps que nous ne
pouvons penser l'écoulement du temps, car notre pensée ne peut saisir ce qui
change perpétuellement, avant de soutenir que nous pouvons penser le temps en le
mesurant à partir du mouvement. On pourra alors se demander si l'échec de la
pensée à saisir l'écoulement même du temps n'appelle pas une nouvelle méthode
pour saisir la durée telle que nous la vivons.
Bergson oppose le temps spatialisé, quantitatif, cad le temps de l'horloge, divisible en mois, jours, minutes, etc., au temps vécu, qualitatif, que l'on saisit intérieurement comme formant un tout, une durée, un flux continu.