On touche ici le point sensible d'une pensée autonome : une libre pensée ne se contente pas de croire dès lors qu'elle a les moyens de savoir.
[Il. Une pensée isolée n'est pas garante de vérité]
On peut raisonnablement penser, cependant, qu'un esprit ne peut pas tout réinventer et ne peut pas ignorer tout ce qui se dit et tout ce qui se fait. Un homme qui voudrait penser par lui-même sans se soucier de ce que pensent les autres, serait peut-être un misanthrope qui fuirait toute communauté de pensée, toute démocratie, toute vie commune. En un mot, un homme qui serait réduit à végéter. Vouloir penser par soi-même est une juste exigence mais une libre pensée est moins une pensée isolée et vagabonde qu'une pensée maîtrisée, rationnelle et critique. Comment concevoir un quelconque progrès si chacun ne faisait confiance qu'à lui-même, au point de ne pas se soucier de la contribution d'autrui ? Finalement, n'observe-t-on pas derrière ce caprice d'un esprit qui se veut indépendant, un esprit hautain et suffisant qui se suffirait à lui-même ? Il y aurait confusion entre penser par soi-même et penser pour soi-même.Si l'esprit est suffisant, c'est probablement parce qu'il est sceptique, c'est-à-dire qu'il refuse de croire quoi que ce soit.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Ce mot désigne l'examen, par la raison, de la valeur logique d'une démonstration.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
Doctrine politique selon laquelle la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyen. Elle est directe ou représentative selon que le peuple exerce son pouvoir sans intermédiaire ou par l'intermédiaire de représentants élus.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Penser par soi-même ne signifie pas penser systématiquement contre les autres, ni croire que ce que l'on pense est forcément universellement vrai. Toute pensée libre et autonome se fonde sur la raison. C'est elle qui conçoit et juge toute réalité par rapport à ma propre individualité, celle d'autrui et l'ensemble des hommes.
Evolution de l'humanité ou de la civilisation vers un état supérieur. Au sens strict, ce mot implique une amélioration, un perfectionnement.
Se dit de celui qui juge l'esprit humain incapable de rien connaître avec certitude et qui en conclut à la nécessité du doute universel.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.