, IV, 3, 30), elle est capable de penser sans image (ibid., I, 4, 10). L'art lui-même n'est beau que par la forme idéale présente en l'âme de son créateur, et non par les formes matérielles où il prend place (ibid., V, 8, 1). La vocation essentielle de la pensée est anti-imaginative.Enfin, on associe l'imagination à la naissance des préjugés. Ainsi Descartes établit-il une généalogie de l'erreur : de nombreuses pensées naissent durant l'enfance, c'est-à-dire à une époque d'immaturité de la raison et de prééminence des sensations du corps sur la volonté spirituelle : alors, « notre âme était si étroitement liée au corps, qu'elle ne s'appliquait à autre chose qu'à ce qui causait en lui quelques impressions » (Principes de la philosophie, I, 71). L'indistinction du corps et de l'esprit commande un régime de pensée incapable d'une vision objective, et où les sentiments de douleur et de plaisir sont plus déterminants que la considération attentive des propriétés inhérentes aux choses. Une pensée adolescente, plus soucieuse d'utilité, n'en juge pas moins qu'il y a « plus ou moins de réalité en chaque objet, selon que les impressions » qu'il cause lui semblent « plus ou moins fortes » (il y aurait, par exemple, plus de réalité dans la pierre que dans l'eau ; l'air en paraîtra dépourvu tant qu'il n'y a pas de vent). Les préjugés de cette sorte sont la cause d'une physique fantaisiste, car, même en corrigeant, par raison, nos erreurs passées, « nous ne saurions nous défaire de cette imagination » (ibid.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Etude de la genèse, de la formation de quelque chose, et en particulier d'une idée.
Méthode philosophique visant à déterminer l'origine d'une idée ou d'un concept en montrant comment celui-ci est "généré".
Littéralement, qui est "jugé avant". Se dit des croyances, des opinions préconçues qui empêchent d'avoir une vision rationnelle et objective des choses.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.