La référence à la mort doit être saisie dans son enjeu, par rapport à la vie, dont elle permet une certaine évaluation. Le vécu, les événements divers, le quotidien, confrontés à la représentation de la mort, ne tendent-ils pas à se relativiser, à se « distribuer « sur une échelle de valeurs ? La pensée de la mort n'aboutit-elle pas, par exemple, à tourner en dérision les détails qui nous submergent ? Ne nous aide-t-elle pas à « voir l'essentiel « ? N'est-elle pas l'instrument d'une distanciation salutaire, libérant l'homme de l'accessoire, des séductions trompeuses du « divertissement « dont parle Pascal ( Pensées, Brunschvicg, 139 à 143) ?
Montaigne prône ici la « pré-méditation « de la mort. Pour combattre la crainte qu'elle suscite en nous, il faut l'apprivoiser, nous faire à son idée, nous habituer à elle : «N'ayons rien si souvent en tête que la mort «, dit-il plus loin. « La préméditation de la mort est préméditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a désappris à servir. « Montaigne, Essais, 1580-1588.S'accoutumer à l'idée de notre propre mort, c'est nous libérer de la frayeur qu'elle nous inspire. Ainsi, apprendre à mourir, c'est proprement nous libérer progressivement de la servitude en laquelle nous tient la crainte de la mort. « Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort; et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie. « Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « On ne cesse de penser à la mort qu'en cessant de penser.
I) On peut penser la vie sans faire référence à la mort.
a) Il faut vivre pour penser et penser pour vivre. b) Il ne sert à rien de méditer sur le néant de la mort. c) La mort est une fiction.
II) On ne peut pas penser la vie sans faire référence à la mort.
a) La mort, le sel de la vie. b) La conscience de la mort stimule la pensée. c) Vie et mort sont indissociables.
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La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi. C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure. CONSCIENCE MORALE: Jugement pratique par lequel le sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui. CONSCIENCE PSYCHOLOGIQUE : Aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.
Chez Pascal, "se divertir", c'est chercher à se détourner de penser à soi et à sa finitude en s'étourdissant de femmes, de jeux, de vin, etc. "Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser. " (Pensées).
Pour les Grecs, la sagesse est à la fois connaissance et vertu. Au temps d'Homère, l'homme sage était celui qui maîtrisait plusieurs techniques.