La nature de la philosophie fait problème. Le professeur de mathématiques ou d'histoire ne se sent pas tenu de faire précéder son cours d'une réflexion sur la nature de sa discipline. C'est qu'il est plus facile d'en donner une définition rapide. D'où vient , dans le cas de la philosophie, la difficulté? D'habitude, on définit un savoir par l'objet auquel il se rapporte. Ainsi, on pourra définir l'arithmétique comme science des nombres, la géométrie comme science des figures spatiales, l'histoire comme science du passé et ainsi de suite. En revanche, il ne semble pas possible de réduire la philosophie à l'étude d'un seul objet. La lecture de la liste des notions au programme en témoigne: s'il y a une unité de la philosophie, elle ne procède pas de son objet. La philosophie ne tire pas son unité de son contenu, qui est au contraire multiple, mais plutôt de sa forme. Elle est à définir comme une certaine forme de réflexion et d'interrogation. L'étymologie indique en quoi consiste l'interrogation philosophique.
philos : ami sophia : sagesse, savoir
En réalité, la philosophie ne se définit pas par la connaissance d'un objet, parce qu'elle n'est pas avant tout un savoir, mais plutôt l'amour, le désir, la recherche du savoir. Pythagore, l'un des premiers à se donner, au VIème siècle av. J.C., le nom de philosophe, souligne ainsi la différence entre savoir et amour du savoir: " Je suis un philosophe, c'est-à-dire non pas quelqu'un qui prétend posséder la sagesse, mais qui s'efforce vers elle ". La philosophie est la quête du savoir. Elle consiste davantage dans le cheminement qui conduit à la sagesse que dans le savoir lui-même. Plus que la sagesse, est philosophique le processus par lequel on la construit. La formule de Socrate[Fiche sur Socrate], " je sais que je ne sais rien " (Platon, Apologie de Socrate), souligne encore que la philosophie ne consiste pas en un corps de connaissances. Elle permet de comprendre la source de la difficulté à définir la philosophie: celle-ci ne saurait se définir par la connaissance d'aucun objet, puisqu'elle n'est pas essentiellement une connaissance. Cependant, elle ne supprime pas le caractère problématique de la philosophie. En effet, qu'est-ce que ce savoir qui consiste dans un non-savoir? Suffirait-il d'être ignorant pour être philosophe? On se doute que l'ignorance de Socrate est d'une nature toute particulière, et qu'elle n'est pas incompatible, loin s'en faut, avec la culture. Il reste donc à éclaircir la nature de cette ignorance philosophique. D'où cette question: quel est ce style d'interrogation qui est l'essence de la philosophie?
On peut distinguer différentes formes d'amour. Le sentiment amoureux qui nous fait aimer une personne pour ses qualités morales et son apparence physique n'est pas de même nature que l'amour d'une mère pour son enfant. L'amour du prochain s'étend à toute l'humanité. L'amour-propre est l'estime que l'on a pour soi-même. L'amour mystique est celui que le croyant éprouve pour Dieu.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
En anthropologie, la culture désigne l'ensemble des croyances, connaissances, rites et comportements d'une société donnée. Certains réservent le terme de culture aux productions non matérielles d'une société, préférant parler de civilisation à propos des productions matérielles.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Pour les Grecs, la sagesse est à la fois connaissance et vertu. Au temps d'Homère, l'homme sage était celui qui maîtrisait plusieurs techniques.