On définit ordinairement l’opinion comme un avis, un jugement porté sur un sujet, qui ne relève pas d’une connaissance rationnelle vérifiable, et dépend donc du système de valeurs en fonction duquel on se prononce. La philosophie considère souvent l’opinion comme un jugement sans fondement rigoureux, souvent dénoncé dans la mesure où il se donne de façon abusive les apparences d’un savoir. Héraclite déjà critiquait ce qu’il appelait les « polymathes «, c’est-à-dire ceux qui prétendaient au savoir du fait qu’ils avaient une somme considérable de connaissances. Car l’important, pour Héraclite, n’est pas de connaître beaucoup de choses, mais de savoir écouter le Logos (la raison), et de comprendre que « tout est un «. La question de la vérité a donc souvent conduit les philosophes à instaurer divers types de connaissances, et l’opinion s’est vue être recalée au rang du genre de connaissance peu fiable, fondée sur des impressions, des sentiments, des croyances ou des jugements de valeur subjectifs. Mais au regard de la difficulté propre à établir la vérité, peut-on rendre à l’opinion une place insigne, en ce qu’elle reflèterait toujours une part de vérité ?
VI, 509-511),
dans le domaine visible, et non intelligible. Les objets matériels donnent lieu
à une représentation plus précise (croyance) certes, que leur image
(imagination), mais elle reste vouée à donner au sujet une connaissance
ontologique faible. La vérité n'est possible que par l'intelligence, seule
capable de contempler les Idées, principes de toutes réalités. D'où aussi les
critiques fameuses de Platon adressées aux sophistes, ces marchands de savoirs,
qui considéraient que la vérité n'est pas une, mais qu'elle est relative selon
le point de vue de chacun : ainsi Protagoras affirmait que « l'homme est mesure
de toutes choses », à la différence de Platon pour qui c'est Dieu.
c. Bachelard dira, dans La
Formation de l'esprit scientifique, qu'en matière de connaissance
scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit
construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant
des instruments, en procédant à des vérifications expérimentales). L'objet
scientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pas du
sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de la
subjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature
des choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ». Ces
obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaît
contre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en
surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ;
« accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une
mutation brusque qui doit contredire un passé ». Ainsi les connaissances
scientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction des
obstacles épistémologiques (opinions, préjugés).
II.
Pour Kant, elle peut désigner l'opinion ("croyance qui a conscience d'être insuffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement"), la foi ("si la croyance n'est que subjectivement suffisante, et si elle est en même temps tenue pour objectivement insuffisante, elle s'appelle foi"), et la science ("croyance suffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement").
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.
Idée sans contenu démontré par la raison. L'opinion s'oppose, dans la philosophie platonicienne, à l'Idée. L'opinion renvoie au particulier, l'Idée à l'universel. Un jugement de goût relève de l'opinion. Définir ce qu'est l'essence de la beauté relève de l'Idée. OPINION DROITE: Selon Platon, c'est une connaissance vraie mais non justifiée ni fondée pour celui qui l'émet.
Littéralement, qui est "jugé avant". Se dit des croyances, des opinions préconçues qui empêchent d'avoir une vision rationnelle et objective des choses.
Evolution de l'humanité ou de la civilisation vers un état supérieur. Au sens strict, ce mot implique une amélioration, un perfectionnement.
Attitude d'une personne qui juge, pense ou apprécie en fonction de sa conscience, de ses opinions et ses goûts. En philosophie, on parle de subjectivisme pour définir un système de pensée qui accorde une place prépondérante au sujet pensant.
Du grec sustèma, assemblage de parties constituant un corps ou un ensemble. En philosophie, un système est un ensemble d'idées organisées qui se soutiennent mutuellement les unes les autres et qui représentent de façon globale et cohérente la totalité du réel ou de l'histoire.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.
Principe justificatif d'un raisonnement, d'une loi.