■Rousseau pose la pitié, ou compassion suscitée par le malheur d'autrui, comme le sentiment caractéristique de la nature humaine.
■La tradition philosophique insiste en général davantage sur l'ambivalence de ce sentiment, qui permet d'asseoir sa domination sur autrui.
De même, il faudrait souligner que la pitié, dans la mesure où elle ne se substitue pas purement et simplement à l'amour de soi, mais s'y ajoute, n'est pas for-cément synonyme de pur altruisme : « la pitié est douce, écrit Rousseau dans l'Émile, parce qu'en se mettant à la place de celui qui souffre on sent pourtant le plaisir de ne pas souffrir comme lui «. Mais ce qui importe, c'est surtout cette hypothèse d'un sentiment naturel qui interdit l'indifférence et pousse l'être humain à se mettre à la place d'autrui. Dès lors il ne faudrait pas concevoir la conscience comme originairement close, repliée sur elle-même, mais au contraire comme ouverte à l'autre. L'ego ne serait pas nécessairement égoïste. Qu'appelle-t-on « le respect de l'autre « ?Il n'est pas certain que cette sympathie instinctive, fondée sur une commune appartenance à l'ordre du vivant, suffise à fonder la morale et à rendre possible une relation authentique à autrui. Peut-être faudrait-il considérer au contraire que la reconnaissance de l'autre dans sa dignité d'homme et de sujet moral, voire de modèle digne d'être imité, passe par la prise de conscience, non pas de notre similitude, mais de la supériorité morale d'autrui. De telle sorte que le sentiment moral pourrait découler de la perception d'une dissymétrie entre autrui et moi, à l'avantage d'autrui. Dès lors, comme le suggère Kant dans la Critique de la raison pratique, la reconnaissance de l'humanité de l'autre homme ne passerait pas par l'éveil d'un instinct naturel au vivant. Elle serait dictée par un sentiment moral produit par la seule raison : le respect, sorte de tribut irrésistiblement accordé par chacun d'entre nous à la moralité de personnages exemplaires.
Terme cr�� par Comte pour d�signer l'amour d'autrui par opposition � l'�go�sme.
On peut distinguer diff�rentes formes d'amour. Le sentiment amoureux qui nous fait aimer une personne pour ses qualit�s morales et son apparence physique n'est pas de m�me nature que l'amour d'une m�re pour son enfant. L'amour du prochain s'�tend � toute l'humanit�. L'amour-propre est l'estime que l'on a pour soi-m�me. L'amour mystique est celui que le croyant �prouve pour Dieu.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi. C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure. CONSCIENCE MORALE: Jugement pratique par lequel le sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui. CONSCIENCE PSYCHOLOGIQUE : Aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.
Aptitude innée par laquelle l'individu ou l'animal peut accomplir, sans apprentissage préalable, certains actes spécifiques et constituant une forme d'adaptation au milieu. L'instinct est susceptible de se modifier, par le dressage chez l'animal et par les conditions sociales chez l'être humain. Chez FREUD, l'instinct est une force inconsciente, identifiée à la pulsion.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Du grec sumpatheia, participation à la souffrance d'autrui.
La tradition est une transmission, de génération en génération, de coutumes, de savoir-faire, de doctrines.