Dans cet extrait de Misère de l'historicisme, Popper se épistémologue ou plus exactement développe une réflexion sur la nature de la science et du progrès scientifique devant se comprendre comme fait social total. En ce sens, Popper nous propose une étude quelque peu sociologique, si l'on peut dire de la science. Dès lors, il faut remarquer que la thèse que développe Popper, c'est-à-dire que la science et le progrès scientifique soient notamment des faits sociaux supposant alors une institutionnalisation de l'objectivité avec la définition d'une structure démocratique assurée par la loi et par une volonté politique, doit se comprendre comme une critique de la conception naïve que l'on peut se faire de la science soutenant que l'objectivité scientifique donc le progrès serait du seul fait de l'individu et non du groupe au sein duquel il se situe. Il apparaît alors clairement que la structure argumentative de l'extrait s'organise autour de ces deux points qui feront donc l'objet de notre commentaire (nous ne sacrifierons donc pas à la traditionnelle structure en trois parties puisque c'est le texte qui doit nous dicter la démarche du commentaire et non l'inverse ; cependant, si l'on voulait à tout prix définir une troisième partie, la dernière phrase de l'extrait serait celle-ci). Si la science est donc bien comprises au sein de la dynamique sociale dont elle tire son objectivité (1ère partie : du début du texte à «Il est de quelque intérêt que ce qu'on appelle couramment l'objectivité scientifique soit fondée dans une certaine mesure sur des institutions sociales. »), il faut voir alors dans cette thèse une remise en cause de la conception naïve de l'objectivité individuel en science (2nd partie : de « La conception naïve selon laquelle l'objectivité scientifique repose sur une attitude morale ou psychologique du savant individuel » à la fin de l'extrait »). La méthode scientifique elle-même a des aspects sociaux. La science, et plus spécialement le progrès scientifique, est le résultat non pas d'efforts isolés mais de la libre concurrence de la pensée. Car la science réclame toujours plus de concurrence entre les hypothèses et toujours plus de rigueur dans les tests, et les hypothèses en compétition réclament une représentation personnelle, pour ainsi dire : elles ont besoin d'avocats, d'un jury et même d'un public. Cette incarnation personnelle doit être organisée institutionnellement si nous voulons être sûrs qu'elle ait de l'effet. Et il faut dépenser pour ces institutions et les protéger par la loi. Finalement, le progrès dépend dans une large mesure de facteurs politiques, d'institutions politiques qui sauvegardent la liberté de pensée : de la démocratie. Il est de quelque intérêt que ce qu'on appelle couramment l'objectivité scientifique soit fondée dans une certaine mesure sur des institutions sociales. La conception naïve selon laquelle l'objectivité scientifique repose sur une attitude morale ou psychologique du savant individuel, sur sa discipline, son attention, et son indépendance scientifique, engendre en réaction la conception sceptique selon laquelle les savants ne peuvent jamais être objectifs. Dans cette conception, leur manque d'objectivité peut être négligeable dans les sciences naturelles où leurs passions ne sont pas excitées, mais il peut être fatal dans les sciences sociales, où les préjugés sociaux, les penchants de classe et les intérêts personnels sont impliqués. Cette doctrine [...] néglige entièrement le caractère social ou institutionnel de la connaissance scientifique, se fondant encore sur l'idée naïve que l'objectivité dépend de la psychologie du savant individuel. [...] C'est le caractère public de la science et de ses institutions qui impose une discipline mentale à l'homme de science individuel, et qui préserve l'objectivité de la science et sa tradition de la discussion critique des idées nouvelles. Popper
Selon les théoriciens du libéralisme, la concurrence entre les différents acteurs économiques permet l'amélioration de la production, le progrès des techniques, la baisse des prix, la consommation.
Ce mot désigne l'examen, par la raison, de la valeur logique d'une démonstration.
Doctrine politique selon laquelle la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyen. Elle est directe ou représentative selon que le peuple exerce son pouvoir sans intermédiaire ou par l'intermédiaire de représentants élus.
Caractère d'une réalité qui peut être attestée par l'expérience, qui est la même pour tous.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.
Littéralement, qui est "jugé avant". Se dit des croyances, des opinions préconçues qui empêchent d'avoir une vision rationnelle et objective des choses.
Evolution de l'humanité ou de la civilisation vers un état supérieur. Au sens strict, ce mot implique une amélioration, un perfectionnement.
Se dit de celui qui juge l'esprit humain incapable de rien connaître avec certitude et qui en conclut à la nécessité du doute universel.
La tradition est une transmission, de génération en génération, de coutumes, de savoir-faire, de doctrines.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.
Situation de rivalité entre des individus ou des groupes poursuivant une fin identique, par exemple l'appropriation de biens ou d'avantages.