La question « pourquoi « peut s’entendre de deux manières : lorsque je demande « pourquoi «, je demande quelle est la cause de quelque chose, qu’elle est la raison du fait qu’elle se soit produit. Mais je peux interroger également le but de cette chose, sa fin, l’objet vers quoi elle tend : je demande par exemple « Pourquoi as-tu fait ça ? « lorsque je désire connaître non ce qui a poussé mon interlocuteur à agir, mais ce qu’il a voulu obtenir. Il ya donc un « pourquoi « causal et un « pourquoi « final.
La peur de la mort paraît à ce point puissante que nulle activité chez l’homme ne semble à même de la faire disparaître. Nous nous demanderons donc pourquoi nous craignons la mort dans les deux sens de cette interrogation (causal et final) avant de nous interroger sur la possibilité d’une lutte contre cette crainte de la mort. En effet, n’y a-t-il pas lieu de se demander pourquoi craindre la mort, alors que l’un des rôles attribués à la philosophie est précisément de libérer de cette crainte en en dénonçant la vacuité, et alors que l’art peut incarner un moyen adéquat pour cesser de craindre la mort ?