La question «pourquoi?« ne doit pas induire en erreur. Contrairement à ce qu'elle peut laisser croire, elle n'appelle pas, dans une dissertation philosophique, une énumération de réponses. Comme nous l'avons expliqué dans l'introduction méthodologique, la juxtaposition d'idées (ce qui reviendrait ici à donner les «bonnes raisons« de s'intéresser à l'histoire) est toujours à proscrire. Ce type de sujet ne déroge pas à la règle: toujours reformuler et convertir la question en problème.
C'est pour ces raisons que l'on s'intéresse au passé humain. Il paraît étonnant que les faits passés soient compris dans l'obligation morale de se souvenir. En effet, pourquoi nous sentons forcés de nous remémorer le passé ? La mémoire n'est elle pas individuelle sans qu'on nous oblige à la formater régulièrement ? Le devoir de mémoire remémore les actes injustes et cruels que les homes ont pu commettre. Il faut de rappeler à quel point l'homme a pu agir avec cruauté, qu'il peut être capable du pire tout en étant un homme et pas un monstre. Le passé n'est pas distancié, il s'agit donc d'une certaine de rendre justice du passé en ne l'oubliant pas car l'oubli équivaudrait à l'effacement de la faute. Ce n'est qu'en conservant le souvenir du passé que l'on peut rendre justice de l'humanité, des victimes et de la culpabilité des responsables. Ainsi se souvenir des capacités monstrueuses que l'homme peut receler, nous refusons d'effacer la faute des hommes, nous refusons d'effacer notre faute sous peine d'être injustes. Se souvenir des actes des hommes, c'est respecter la mémoire et donc l'humanité des hommes qui ont du subir des injustices commises par d'autres hommes.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.