Pourquoi le travail intervient-il dans le domaine du droit ? N'est-il pas indépendant du droit ? La question du droit au travail se pose à partir du moment où on définit des choses élémentaires comme les droits de l'homme. Historiquement le droit au travail n'est d'ailleurs venu qu'après, et Tocqueville en tant que député a participé dans les années 1850 à un débat autour de l'admission d'un tel droit (voir Les droits de l'homme, un recueil de textes édité par F. Worms). Si un homme ne travaille pas, peut-il revendiquer un droit au travail ? Il y a là une opposition entre le plan du droit, s'il y a bien un droit au travail, et le plan des faits, à savoir une réalité économique où il n'est pas évident qu'il y ait du travail pour tous : cette opposition-là n'a pas lieu pour les droits de l'homme (on ne peut pas dire à quelqu'un qui veut s'exprimer : "il n'y a pas de place pour ton expression"). D'où ce droit peut-il venir ? Il y a la question de la subsistance : si chacun a droit à, comme le dit la constitution américaine, "la poursuite du bonheur", alors chacun a le droit d'un minimum pour subsister : d'où le tiendra-t-il ? De son travail — donc il a nécessairement droit à un travail. Mais en même temps, si on assure à chacun une subsistance par l'État Providence, par exemple dans l'idée nouvelle (en France) de "revenu d'existence" ou d'"impôt négatif", alors ce droit est assuré sans parler de droit au travail.
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.