Le concept de « pensée « possède au moins deux acceptions majeures. Au sens strict, c’est la pensée intellectuelle, passant par les idées, par les concepts, par les mots : c’est le jugement. Au sens large, la pensée désigne tout phénomène conscient, comme par exemple l’imagination ou encore la perception. D’un côté, toute pensée semble passer nécessairement par le langage, mais de l’autre, elle semble facilement ne pas toujours emprunter la voie du langage pour se réaliser. Mais doit-on se satisfaire d’une telle dichotomie ?
N’y a-t’il pas tout d’abord des formes d’intellections non conceptuelles, dont l’intuition intellectuelle semble être un parfait exemple ? Le langage n’est-il alors qu’un simple instrument de la pensée (puisqu’ici la langage semble excéder celle-ci) ? Celle-ci serait alors indépendante, antérieure, voire plus large que le langage par lequel elle s’exprime. Le langage n’est-il pas au contraire une condition nécessaire de la pensée, c’est-à-dire ce sans quoi il n’y a de pensée, d’une part communiquée (c’est évident), d’autre part solitaire (semble moins évident). C’est ici entre autre le problème de l’ineffable : existe-t-il de l’indicible néanmoins pensé ? D’autre part, si la pensée comprise comme l’ensemble de la vie consciente, psychique semble bien pouvoir se passer d’un langage, n’est-ce pas une apparence trompeuse ? Des opérations de l’esprit comme l’imagination ou la perception sont-elles vraiment « sans langage « ? Et si ces opérations avaient un langage, ne serait-ce pas en un sens plus large que celui de la pensée conceptuelle ?
Quel est donc le rapport entre la pensée et le langage : est-il extérieur, accidentel, ou au contraire constitutif ? Bref : peut-on penser sans langage ?
Puisque « tout est dit depuis huit mille ans qu'il y a des
hommes et qui pensent » (La Bruyère), le refus des mots ne
serait-il pas le dernier refuge de l'intériorité ? Ce sont ces appréhensions
que la pensée hégélienne entend conjurer avec la dernière énergie.
Le
présupposé qui est ici en jeu a quelque chose à voir avec la question de la
propriété de la parole.
Ce
dialogue constant de la pensée avec le langage, cette lutte entre
l'ineffable et les mots, bref ce passage, pour la pensée, du non-être à
l'être prend donc évidemment, comme on l'a vu, un sens particulièrement aigu
en littérature et spécialement en poésie. Si le passage par la parole marque
la vraie naissance de la pensée, c'est qu'il faut concevoir le langage comme
quelque chose de plus haut qu'un simple instrument. Ce qui se conçoit bien
ne s'énonce clairement, pour paraphraser Boileau, que dans la mesure
où l'énonciation claire est elle aussi à son tour la condition de la bonne
conception.
La fonction essentielle du langage, selon Hegel, est de
tirer l'esprit du monde complexe et confus que lui présente la perception
brute et de le faire accéder à un monde plus intellectuel, purifié, celui
des mots: "L'intelligence se trouve comme remplie par l'objet qui lui est
donné immédiatement et qui entraîne avec lui la contingence, l'inanité et la
fausseté qui sont le propre de l'existence extérieure". Mais, le rôle de
l'intelligence est de "purifier le contenu de l'objet qui s'offre à elle
d'une façon immédiate, en y effaçant tout ce qu'il a d'extérieur,
d'accidentel et d'insignifiant". Or c'est le son articulé, le mot qui
accomplit cette fonction, car d'un côté le mot est une forme externe mais il
est aussi l'oeuvre de l'esprit: il est un signe et il est par là une forme
interne. "Le son s'articulant suivant les diverses représentations
déterminées, c'est-à-dire la parole et son système le langage, donne aux
intuitions et aux représentations une seconde existence, plus haute que leur
existence immédiate, en un mot, une existence qui a sa réalité dans la
sphère de la représentation".
Au sens vulgaire, l'apparence s'oppose au réel car elle n'est qu'un aspect trompeur de la réalité. Mais, en métaphysique, le mot apparence peut aussi désigner ce qui, dans la représentation, est donné au sujet qui perçoit, conçoit les choses.
Idée abstraite et générale construite par l'esprit. Soit une classe d'objets, de phénomènes. De ces objets, de ces phénomènes, l'esprit abstrait des propriétés communes. Le concepts permet de donner une définition ayant la même extension que cette classe. Le concept de chaise contient tous les éléments communs à l'ensemble des chaises.
Ce qui est soumis à la causalité et n'a aucune marge de liberté et d'indépendance.
Chez Platon, forme de recherche philosophique de la vérité. Dans la pensée contemporaine, communication des consciences. En politique, effort de conciliation par la discussion. Dans tous les cas, respect de l'autre.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Caractère de ce qui est inutile et vain.
Que l'on ne peut pas dire.
Qui ne peut être exprimé par aucune parole.
L'intuition rationnelle est l'acceptation par l'esprit d'une vérité qui apparaît comme évidente (évidence logique ou évidence de l'expérience). Elle doit être distinguée de l'intuition bergsonienne, plus proche du sens familier: une sorte de connaissance instinctive qui permet de connaître un objet de l'intérieur, par sympathie.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.
Ce terme désigne tout ce qui concerne les activités de l'esprit. Dès lors qu'on parle d'esprit, on est bien obligé d'admettre que l'homme en sait plus sur ce qu'il pense que sur les raisons qui le déterminent à penser et à agir.
Eléments du langage qui associent d'une façon conventionnelle une suite de sons et un concept.
Du grec sustèma, assemblage de parties constituant un corps ou un ensemble. En philosophie, un système est un ensemble d'idées organisées qui se soutiennent mutuellement les unes les autres et qui représentent de façon globale et cohérente la totalité du réel ou de l'histoire.
Perception immédiate, sans le secours du raisonnement.