Toute société, semble-t-il, a une histoire. Et l'idée qu'elle évolue dans le temps nous semble familière. Evolution thématisée différemment par les philosophes (progrès ou décadence) mais admise comme un effet nécessaire. Or, Lévi-Strauss soulignait qu'il existe des sociétés sans évolution ni progrès qu'il appelait "sociétés froides" (par opposition aux "sociétés chaudes"). Le progrès ne serait-il donc que l'effet particulier d'une certaine organisation sociale et culturelle ? Qu'en est-il exactement de sa réalité ?
Termes du sujet:
PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer.
* Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration. 2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques.
L'histoire générale
* L'histoire de l'humanité ne semble pas se répéter, car seule l'histoire individuelle est vouée à la répétition par la passion. Mais il faut alors savoir si cette absence de répétition signifie pour autant une réelle progression de l'histoire.
* Dans son « Introduction à L'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, Kant montre que l'histoire, en dépit de ses aléas, progresse et qu'un esprit qui aurait suffisamment de hauteur de vue pour comprendre l'histoire dans sa généralité conclurait à ce progrès. Les hommes « ne se doutent guère qu'à la poursuite de leurs desseins personnels, chacun, selon ses vues et souvent les uns contre les autres, ils suivent comme un fil conducteur « : le développement de notre raison et la réalisation de notre liberté. La répétition historique
* Mais d'après Kant, le progrès indique davantage le chemin qu'il nous reste à parcourir que celui que nous avons parcouru. Le perfectionnement des techniques nous rend moins dépendants de la nature. S'accompagne-t-il nécessairement d'une plus grande vertu ou d'un surcroît de bonheur, c'est-à-dire d'un progrès moral ?
Etat de satisfaction parfaite, de contentement du corps, du cœur et de l'esprit.
Ce terme, selon Febvre, n'est apparu dans la langue française que vers la moitié du 18e siècle. S'y rattachent nécessairement les notions de progrès et d'évolution.
Qui renvoie à l'ensemble des citoyens du monde.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Le terme d'histoire désigne deux réalités différentes: 1) la science qui étudie le passé de l'humanité et qui relate et interprète les faits. 2) les événements, les actes, les faits du passé, cad la mémoire des hommes.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.
Evolution de l'humanité ou de la civilisation vers un état supérieur. Au sens strict, ce mot implique une amélioration, un perfectionnement.
La vertu est la force morale de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir, lequel est une coercition morale exercée par sa propre raison législatrice.