Me passer : pourquoi ? Pour vivre ? Pour être ce que je suis ? Pour me connaître ? Pour être libre ? Heureux ? Etc.
A quoi pourrait-il m’être essentiel ? S’il m’est nécessaire, est-ce au sens de « faute de mieux « (il me serait essentiel, par exemple, pour satisfaire mes besoins, pour survivre, mais pas pour être moi, ou être heureux, etc. : dans ce cas, il ne m’est pas essentiel, malgré le fait qu’il me soit nécessaire ; la raison pour laquelle je ne peux m’en passer est purement sociale voire biologique). Ou bien est-ce au sens d’une condition essentielle, celle sans laquelle par exemple je ne serais pas un être humain comme tel (ou je ne me connaîtrais pas, etc.) ? Dès lors, on voit le porblème : il s’agit de savoir si l’homme est ou non un être social, un animal politique, pour reprendre la formule d’Aristote.
La caresse est l'ensemble des cérémonies qui incarnent Autrui. « Qu'est-ce que cela veut dire, sinon que la caresse, ce n'est pas le simple « contact de deux épidermes «, mais une façon, pour moi, d'empâter l'être désiré dans sa chair : « Mon but est de le faire s'incarner à ses propres yeux comme chair, il faut que je l'entraîne sur le terrain de la facticité pure, il faut qu'il se résume pour lui-même à n'être que chair... « Devenu corps, chair, présence offerte, sous mes doigts, par ma caresse, autrui ne me transcende plus. Je suis rassuré : autrui est ma chose, il ne sera plus que ceci, cad chair. Si Sartre nous fait sentir toute cette « part du diable « qu'il peut y avoir dans nos rapports avec autrui - qui, comme sa pièce de théâtre « Huis clos « tend à montrer, sont souvent « tordus « - notons cependant que la vision sartrienne n'est pas entièrement négative. Sartre, à la suite de Hegel, reconnaît que j'ai besoin de la médiation d'autrui pour obtenir quelque vérité sur moi. Des sentiments comme la honte ou la pudeur ne me découvrent-ils pas des aspects essentiels de mon être que j'ignorais sans autrui ? Avoir honte, n'est-ce pas reconnaître que je suis tel qu'autrui me voit ? Que cette image qu'autrui me tend de moi-même n'est pas une vaine image ? Autrui est, ainsi, un médiateur indispensable entre moi & moi-même.
Un autre homme, une autre personne. En philosophie, "autrui" est ce qui est différent de moi et que l'appréhende par ma subjectivité. L'homme est ce que j'ai en commun avec les autres, tandis qu' "autrui" est ce qui me différencie des autres, ce que je ne peux connaître totalement, à cause de ma subjectivité.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.