Analyse du Sujet : Une connaissance fondée sur des règles et plus ou moins systématisée est-elle compatible avec une inclination plus ou moins passionnelle ?
Conseils pratiques : Le sujet peut se lire dans deux sens : A) Puis-je avoir une connaissance (rationnelle) du fait que j'éprouve de l'amour ? B) Si je suis soumis à une passion amoureuse, puis-je accéder à un savoir (objectif) ? Vous pouvez jouer sur ces deux niveaux de lecture, mais ce n'est pas obligatoire.
Vous pouvez rappeler que pour Platon, le désir a un caractère créateur qui m'oriente vers la plénitude de l'Idée.
Bibliographie :
Platon, Banquet, Garnier-Flammarion. Lucrèce, De la Nature, Garnier-Flammarion. Spinoza, Éthique, Garnier-Flammarion. Stendhal, De l'amour, Garnier-Flammarion. Deleuze, L'Anti-Œdipe, Minuit.
Difficulté du sujet : **
Nature du sujet : Pointu
BIEN LIRE LA QUESTION
La formulation de la question est équivoque. La question : « Puis-je savoir si j'aime ? « peut en effet se comprendre de deux façons, selon que l'on considère la proposition « si j'aime « comme un complément d'objet, ou comme un complément circonstanciel de condition.
► « Si j'aime « = complément d'objet. La question signifie alors : Puis-je être certain d'aimer quelqu'un lorsque je crois l'aimer ?
► « Si j'aime « = complément circonstanciel. La question devient : Si j'aime, suis-je encore capable de savoir quelque chose en général ?
DES TERMES AUX NOTIONS
Dans les deux cas néanmoins, le sujet concerne les illusions produites par la passion amoureuse (et par extension, les illusions produites par la passion en général). II s'agit bien de savoir si, conformément au vieil adage, l'amour rend effectivement aveugle : aveugle à l'égard du véritable objet de son amour, aveugle à l'égard de toutes autres choses (suivant les deux sens de la question posée).
On peut distinguer diff�rentes formes d'amour. Le sentiment amoureux qui nous fait aimer une personne pour ses qualit�s morales et son apparence physique n'est pas de m�me nature que l'amour d'une m�re pour son enfant. L'amour du prochain s'�tend � toute l'humanit�. L'amour-propre est l'estime que l'on a pour soi-m�me. L'amour mystique est celui que le croyant �prouve pour Dieu.
Descartes appelle "passions" toutes les affections de l'âme résultant de l'action du corps sur celle-ci.