Sur cette impuissance, nous
dit-il, les hommes tirent des conclusions sur la nature
de la justice, contre lesquelles il s'oppose. Les
philosophes, en effet, au lieu de remettre en cause la
relativité des conceptions du juste et de l'injuste, ne
trouvent rien de mieux que d'essayer de la légitimer,
ajoutant encore plus à la confusion.L'un, confondant la justice de Dieu et le pouvoir du
souverain, affirmera que « l'essence de la justice est
l'autorité du législateur » et que c'est lui, qui du
haut de l'arbitraire de son bon-vouloir, décide de ce
qui doit être considéré comme juste ou injuste. Tel
autre affirmera que cette autorité repose sur « la
commodité du souverain », sur ce qui lui agrée et
constitue son intérêt propre. D'autres enfin soutiennent
que la seule autorité de la justice provient de la force
de la coutume, le temps et l'usage ayant ainsi force de
loi. Cette forme de
scepticisme moral repose sur l'idée
que la raison ne nous découvre aucune justice absolue.Or, ici, les philosophes établissent, selon Pascal, un
faux lien causal et concluent abusivement, de
l'impuissance de la raison à déterminer les critères de
la justice universelle à sa relativité fondamentale.
C'est surtout la coutume qui pousse les hommes à croire
de telles choses : « la coutume fait toute l'équité »,
croit-on, et pour cette seule raison qu'elle a été reçue
par les Anciens. Justification de fait et non de droit,
et c'est là tout le fondement de son autorité, à savoir
l'usage, que Pascal appelle ironiquement « mystique »
car il ne se laisse pas argumenter par des discours.De même que le mystique religieux ne peut discourir sur
les expériences du divin qu'il éprouve, ceux qui font de
la coutume le principe de la justice ne peuvent
discourir sur le fondement de cette conception car, en
réalité, elle n'en possède pas.
Se dit d'un pouvoir politique qui agit sans tenir compte de la légalité.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
Doctrine selon laquelle on ne peut affirmer aucune vérité. Le scepticisme peut inciter à relativiser la vérité (il n'y a pas une vérité absolue, mais des vérités partielles.
En philosophie politique, ce terme ne désigne pas forcément un roi ou un prince. Le souverain peut très bien être le peuple, une assemblée d'hommes possédant le pouvoir de gouverner. SOUVERAIN BIEN: Ce à quoi l'individu aspire comme à une fin dernière qui lui procurerait un contentement total.
Principe justificatif d'un raisonnement, d'une loi.
Écrits rédigés par les avocats exposant les prétentions des parties au procès.
Acte par lequel un avocat reçoit un mandat de son client pour le représenter et l'assister dans un procès.