• Texte extrait d'une œuvre de Platon (et ne représentant pas sa position). « La loi est faite par les faibles et par le grand nombre. C'est donc par rapport à eux-mêmes et en vue de leur intérêt personnel qu'ils font la loi et qu'ils décident de l'éloge et du blâme. Pour effrayer les plus forts, les plus capables de l'emporter sur eux, et pour les empêcher de l'emporter en effet, ils racontent que toute supériorité est laide et injuste, et que l'injustice consiste essentiellement à vouloir s'élever au-dessus des autres : quant à eux, il leur suffit, j'imagine, d'être au niveau des autres, sans les valoir. Voilà pourquoi la loi déclare injuste et laide toute tentative pour dépasser le niveau commun, et c'est cela qu'on appelle l'injustice. Mais la nature elle-même, selon moi, nous prouve qu'en bonne justice celui qui vaut plus doit l'emporter sur celui qui vaut moins, le capable sur l'incapable. Elle nous montre partout, chez les animaux et chez l'homme, dans les cités et les familles, qu'il en est bien ainsi, que la marque du juste, c'est la domination du puissant sur le faible et sa supériorité admise. «
• Les lois instaureraient-elles un monde anti-naturel ?
• Substitution de la puissance collective à la force individuelle et condition de la civilisation?
Cf. Ce texte de Freud. « La vie en commun ne devient possible que lorsqu'une pluralité parvient à former un groupement plus puissant que ne l'est lui-même chacun de ses membres, et à maintenir une forte cohésion en face de tout individu pris en particulier. La puissance de cette communauté en tant que « Droit « s'oppose alors à celle de l'individu, flétrie du nom de force brutale. En opérant cette substitution de la puissance collective à la force individuelle, la civilisation fait un pas décisif. Son caractère essentiel réside en ceci que les membres de la communauté limitent leurs possibilités de plaisir alors que l'individu isolé ignorait toute restriction de ce genre. Ainsi donc la première exigence culturelle est celle de la « justice «, c'est-à-dire l'assurance que l'ordre légal désormais établi ne sera jamais violé au profit d'un seul. «
• Les lois sont-elles faites par (ou au profit) des puissants pour assurer leur domination ?
— Cf. Le Contrat Social de Rousseau. — Cf. Les analyses marxistes de l'État. — Est-ce le cas de toute loi? — Est-ce intrinsèque à toute législation possible ?
La première est intentionnelle, la deuxième est mécanique. Celui qui est conforme aux lois ne l'est que extérieurement, ses motivations peuvent être mauvaise. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir des gens se servir des lois à de mauvaises fins. 2) La règle de droit n'est pas une loi morale. La loi morale concerne l'engagement individuel, la règle de droit n'est qu'une contrainte extérieure aux motivations individuelles. dans ce sens les lois ne rendent pas les gens meilleurs. 3) Les lois sont un bon moyen pour l'hypocrisie de se développer. La vie en société est contrainte, mécanique et empêche une véritable volonté de vivre ensemble.
III : La visée du droit
1) Le droit vise le bien commun. Il faut distinguer l'état de fait de l'état de droit.
En philosophie, il n'est pas rare d'employer le terme de cité à la place du mot Etat. Cette pratique renvoie à la Grèce antique, laquelle était composée de grandes cités, dont Sparte et Athènes.
Ce terme, selon Febvre, n'est apparu dans la langue française que vers la moitié du 18e siècle. S'y rattachent nécessairement les notions de progrès et d'évolution.
Attitude qui consiste à mettre son art ou sa pensée au service d'une cause politique. La notion d'engagement est devenue à la mode après 1945 et l'existentialisme.
Qui entre dans la nature ou la définition d'un être (la chaleur est une propriété intrinsèque du feu).
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Au sens large, ensemble des forces psychiques portant à l'action. Inclinations, désirs, passions relèvent de la volonté ainsi entendue. C'est la détermination arrêtée d'accomplir une certaine action. VOLONTE DE PUISSANCE: Cette notion n'a, dans la philosophie de Nietzsche, aucune connotation militaire, belliqueuse. Celui qui est puissant est celui qui a le courage et la force de réaliser ce que la vie lui demande de réaliser. VOLONTE GENERALE: Selon Rousseau, elle ne peut pas s'identifier seulement à la majorité. La volonté générale est unanime. Elle exprime en sa totalité l'esprit d'une communauté.