V.
J'entends par mode les affections de la substance, ou ce qui
est dans autre chose et est conçu par cette même chose.
VI.
J'entends par Dieu un être absolument infini, c'est-à-dire
une substance constituée par une infinité d'attributs dont chacun
exprime une essence éternelle et infinie.
Explication
: Je dis absolument infini, et non pas infini en son
genre ; car toute chose qui est infinie seulement en son genre, on
en peut nier une infinité d'attributs ; mais, quant à l'être
absolument infini, tout ce qui exprime une essence et n'enveloppe
aucune négation, appartient a son essence. »
Dieu est, chez Spinoza, défini, et non
pas déduit. Il ne s'agit pas non plus d'un pétition de principe
(c'est-à-dire, son existence, qu'on cherche à démontrer, n'est pas
simplement posée sans justification). Il s'agit plutôt d'une
définition au sens mathématique du terme : sous le terme « Dieu »,
Spinoza place ce qui suit un certain ensemble de propriétés (voir
ci-dessus l'extrait). Or il est impossible de ne pas croire à une
définition : elle n'est ni vraie, ni fausse, puisqu'elle est posée à
titre de point de départ.
Le Dieu de Spinoza est par ailleurs
identique à la nature : ce ne sont qu'une seule et même chose.
Le verbe vient du latin credere, qui signifie "tenir pour vrai", "faire confiance". La croyance implique donc l'idée d'une absence de connaissance, car il s'agit toujours de "se fier" au témoignage d'autrui.
Réalité permanente dans les choses qui changent, existant par elle-même.