On croit naïvement que la perception est la
réception passive d'une réalité extérieure, que percevoir c'est sentir. Mais en
réalité, tout est jugement dans la perception. Par exemple, je ne sens jamais un
dé cubique : « Je touche successivement des arêtes, dit Alain, des pointes, des
plans durs et lisses, et réunissant toutes ces apparences en un seul objet, je
juge que cet objet est cubique. » La perception de l'objet est donc « une
opération de l'entendement, dont les sens fournissent seulement la matière. »
Bref, « l'objet est pensé et non pas senti ».
Alain prolonge les analyses de Descartes (la perception est une « inspection de
l'esprit ») et de Kant (l'entendement, qui est le pouvoir de juger, relie les
sensations par ses catégories ). Par son intellectualisme (primat du jugement
sur la sensation), Descartes s'oppose à l'empirisme (toutes nos idées et nos
connaissances dérivent de la sensation).
4. Percevoir, c'est unifier. La perception n'est
pas d'une somme de sensations
Merleau-Ponty
dira: « Il ne faut donc pas se demander si nous percevons vraiment le monde [...]
il faut dire au contraire : le monde est cela que nous percevons »
Merleau-Ponty reprend ici une interrogation centrale au problème de la
perception, celle du rapport entre la perception du monde et sa réalité.
Les catégories sont, pour Kant, les formes de la pensée. Il en distingue douze: unité, pluralité, totalité, réalité, négation, limitation, substance et accident, cause et effet, action réciproque, possibilité, existence, nécessité.
Doctrine selon laquelle toute la connaissance vient de l'expérience sensible (Locke, Hume).
Faculté de connaître et de comprendre.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Ce terme a bien souvent une connotation péjorative. Il est synonyme de pensée stérile. En ce sens plus général, l'intellectualisme conçoit l'activité abstraite de l'esprit comme antérieure au concret.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.