® Il s’agit en réalité, à travers l’équation entre vérité et constat, de mettre à l’épreuve de l’analyse, la question de l’essence de la vérité comme distincte de la réalité. Puisqu’en effet penser qu’il suffit de faire le constat de quelque chose pour en établir la vérité, comme si vérité et réalité étaient deux équivalents, c’est penser qu’elle est accessible d’emblée, par une simple observation attentive du monde sensible et réel.
® Mais c’est justement cette équivalence entre réalité et vérité que suppose le sujet qu’il faut ici mettre à la question. Le constat est-il fiable avec certitude, sans risque d’erreur et d’illusion.
® Il s’agit donc de lever le voile, par l’analyse, sur la méthode par laquelle l’on peut atteindre la vérité : celle-ci passe-t-elle par l’observation du réel, par un constat (c’est-à-dire un simple jugement de et sur la réalité), ou suppose-t-elle autre chose de plus, qui dépasse la notion même de réalité ?
® C’est donc la démarche du connaître qui est ici mise à la question. Le raisonnement, quand il prétend parvenir et atteindre la vérité, part-il toujours d’un constat de réalité ? C’est en effet la nature même de la vérité qui est ici en jeu, à savoir si elle se situe dans les choses sensibles elles-mêmes, et donc susceptible d’être observée in medias res, ou bien si elle est à chercher ailleurs.
Problématique
Peut-on, en droit, faire du constat le paradigme de la recherche de la vérité, c’est-à-dire le chemin le plus sûr pour découvrir la vérité en et de toute chose ? Est-il légitime d’identifier réalité et vérité ? La vérité ne doit-elle pas être rechercher par un tout autre moyen que le constat en tant que celui est susceptible de manquer à sa tâche, notamment à travers le mécanisme de l’illusion ? C’est en réalité, la nature même de la vérité ainsi que son accessibilité de fait (comme de droit) qui sont ici mises à la question. La vérité, en tant que telle n’est-elle pas qu’un idéal, idéal que le seul constat sensible ne pourra jamais totalement dévoiler ?
Il convient de distinguer les illusions des sens et les illusions intellectuelles. Les premières ont une origine physiologique. Les secondes ont pour fondement les désirs et les passions.
Le jugement de réalité (ou d'existence) est un jugement porté sur les faits. Il s'oppose au jugement de valeur, qui est une appréciation subjective sur la valeur d'un objet, d'une action. Le jugement synthétique, d'après Kant, correspond au jugement de réalité, par opposition au jugement analytique, qui correspond aux propositions tautologiques de la logique (par exemple: un triangle a trois angles). JUGEMENT ESTHETIQUE : Acte de l'esprit par lequel nous déterminons si une chose est belle ou laide.
Le paradigme représente, au sein d'un ensemble de croyances, un modèle. Au 18 ième siècle, la mécanique sert de paradigme: tout est appréhendé, par exemple, chez Condillac, en termes mécanistes.
Le monde sensible est le monde tel que nous le percevons à travers nos sens, par opposition au monde intelligible, qui est saisi par l'intelligence.
Acte dressé par un agent de laforce publique ou un huissier constatant une situation de fait.