Si on demande si la technique peut ou non améliorer l'homme, c'est que cette thèse pose problème, fait difficulté. Le "peut-elle" sous-entend qu'il y aurait des obstacles à cela.
Pourquoi la technique ne pourrait-elle pas améliorer l'homme ? Le rend-elle "pire" ? Mais pire que quoi ? On peut répondre, tout simplement, qu'elle ne permet pas de le rendre plus moral : en effet, la technique, c'est quoi ? Une activité technique, c'est une activité dans laquelle on se demande : telle fin étant posée, comment atteindre cette fin ? Ici, je m'occupe des moyens, pas de la fin. Que la fin ait une valeur ou pas, ce n'est pas son souci. Exemple : comment fabriquer du poison, ou une bombe ? Qu'importe à quoi cela va servir, ce n'est pas le problème de la technique. Conséqauence possible sur l'homme, par conséquent : si on pense uniquement sur le mode technique, alors, on oublie de réfléchir aux valeurs, aux valeurs morales. On va tout considérer, à terme, comme un moyen, même l'homme (c'est ce qui peut se passer dans nos civilisations "technico-scientifiques" !). Bref, au bout du compte, c''est la perte même de l'homme, qui n'essaie même plus de construire un monde moral.
Pourtant, est-ce que cette absence de réflexion sur les fins est essentielle à la technique ? N'est-ce pas un usage que l'homme en fait ? La technique est certes amorale (elle n'a rien à voir avec le domaine de la morale) mais elle n'est pas pour autant immorale (contraire à la morale). Ce qu'il faut, c'est remettre la technique à sa place, c'est tout, ie, ne pas lui faire prendre toute la place. On peut donc ici réfléchir sur les conséquences de la technique (cf. aujourd'hui, bioéthique, pollution, etc.)
L'homme est démuni et le monde est une lutte pour la survie. La technique est alors un moyen d'adaptation de l'homme à un milieu farouche. Dès lors, la technique est aussi ce qui fonde la supériorité de l'homme et lui assure une maîtrise de la nature. Elle améliore certes la vie de l'homme, lui donnant les moyens de se protéger, de manger, de produire les éléments nécessaires à sa conservation, mais peut-on dire qu'elle apporte une amélioration à la nature humaine? 2. La technique aliène l'homme à une logique utilitaire Rousseau compris très vite que la technique ne se contentait pas de modifier notre manière de vivre mais encore nos manières de penser et de sentir( voir Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). Pour le philosophe, il n'est pas certain que le progrès technique engendre un progrès dans les relations humaines et dans la civilisation. Au début du XXème, les espoirs engendrés par la technique ont été déçus. Celle-ci a provoqué des effets pervers. Son accroissement a d'une part séparé et opposé travail intellectuel et manuel qui produit une ségrégation des individus, mouvement inverse de l'humanisation et donc dépossédé le travailleur de son autonomie.
(Du grec auto, "soi-même", et nomos, "loi"). Pouvoir de se donner à soi-même sa propre loi. L'autonomie est la maturité de la conscience.
Ce terme, selon Febvre, n'est apparu dans la langue française que vers la moitié du 18e siècle. S'y rattachent nécessairement les notions de progrès et d'évolution.
Qui remonte à l'origine, qui existe depuis toujours.
Evolution de l'humanité ou de la civilisation vers un état supérieur. Au sens strict, ce mot implique une amélioration, un perfectionnement.
Du grec "tecknè", "art, métier". Procédés de travail ou de production qui supposent un savoir-faire. La technique désigne aussi les applications de la science proprement dite.
Qualité ou signification d'une chose abstraite (le vrai, le bien). C'est à partir de Nietzsche que la notion de valeur a été introduite dans la philosophie. Nietzsche a critiqué de façon radicale les valeurs chrétienne, trouvant l'origine de toute valeur chez l'homme.