Peut-on légitimement définir l’essence même du travail comme symptôme d’une humanité déchue, chassée du paradis et obligée de subvenir seule à ses besoins ? Cette conception de travail sous l’angle de la déchéance, n’est-elle pas réductrice ? Ne peut-on pas, au contraire, définir le travail comme la marque de l’humanité propre, par opposition à l’animalité ? Le travail n’est-il pas justement, par un renversement critique, l’activité par laquelle l’humanité se libère du poids contraignant de l’insuffisance quant à l’énormité de ses besoins ? C’est donc bien à la fois l’essence et le statut du travail qui sont ici mis à la question.
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Cournot, Critique philosophique.
® Humanité = Essence de
l'homme ou ensemble des caractères propres à l'être humain en général.
® Déchue = Personne qui,
après être tombée d'une situation supérieure, a perdu sa force, son crédit, son
innocence originelle.
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Angles d'analyse
® Il
s'agit ici de s'interroger sur l'essence même du travail. Ce dernier est souvent
conçu comme une malédiction, ou au moins comme une contrainte. Or, ce qu'il faut
interroger ici c'est le statut véritable du travail.
® Se demander si le travail est la
marque d'une humanité déchue, c'est se demander si, au fond, le travail n'est
que le symptôme de la condition humaine après le péché originel d'Adam. C'est
donc interroger son statut purement négatif de punition divine.
® Il faudra donc déterminer si l'on
peut de droit, légitimement réduire l'essence du travail a n'être que le fruit
de cette déchéance originaire, ou si au contraire, on ne eut pas, de droit
toujours, lui accorder un statut positif.
Problématique
Peut-on légitimement définir l'essence même
du travail comme symptôme d'une humanité déchue, chassée du paradis et obligée
de subvenir seule à ses besoins ?
Ce mot désigne l'examen, par la raison, de la valeur logique d'une démonstration.
Qui remonte à l'origine, qui existe depuis toujours.