Rousseau souligne déjà (cf. le second Discours) qu'en modifiant ainsi le milieu, l'homme se modifie lui-même. Le travail apparaît alors comme autoproduction de l'homme, ou humanisation. C'est bien pourquoi on admet qu'au sens strict, l'animal ne travaille pas (il satisfait bien ses besoins primaires, mais il ne produit pas de besoins autres, et il ne se modifie pas par une activité dépendant entièrement de son organisation physiologique).
[III - Travail et humanisation]
Marx a analysé le projet inhérent à l'activité laborieuse : l'objet désiré préexiste « idéalement « dans l'esprit du travailleur, et cela détermine une évolution intellectuelle de l'homme, en éveillant en lui « des facultés quiy sommeillent «. D'où la formule de L'Idéologie allemande : « On peut définir l'homme par la conscience, par les sentiments et par tout ce que l'on voudra, lui-même se définit dans la pratique à partir du moment où il produit ses propres moyens d'existence « : il n'y ainsi d'humanité authentique (au moins au sens générique) que par le travail et grâce au travail. De façon plus abstraite, Hegel avait antérieurement montré que le stade final de la liberté (la liberté en-soi-pour-soi) ne se réalise que dans le travailleur. Cf. la dialectique du maître et de l'esclave : l'esclave, en se retrouvant dans ce qu'il a produit, se définit finalement comme conscience ayant sa réalité dans le monde et sans devoir passer par le maître - tandis que ce dernier a toujours besoin de son esclave pour se repérer (pour trouver la satisfaction de son désir et se définir comme maître).On peut ainsi considérer, soit que le travail apporte directement la liberté qui est la réalisation de l'essence humaine (version hégélienne), soit qu'il participe à l'humanisation et participera à la libération finale de l'homme (version de Marx, pour lequel ce que Hegel nomme liberté est encore trop abstrait, ou insuffisamment inscrit dans la totalité de l'humanité puisque réservé à une classe).
La connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi. C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure. CONSCIENCE MORALE: Jugement pratique par lequel le sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui. CONSCIENCE PSYCHOLOGIQUE : Aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.
Pour Platon, la dialectique est le processus par lequel la pensée s'élève vers la vérité en admettant ou rejetant des arguments successifs. Pour Hegel, c'est le mouvement de la pensée qui passe d'une affirmation (thèse) à son contraire, avant de réconcilier les deux points de vue en les surmontant dans une synthèse.
Personne de condition non libre, qui peut être vendue et achetée et forcée à travailler, le plus souvent sans autre contrepartie que le logement et la nourriture.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.
Possibilité, capacité, qui ne se traduit pas forcément par un acte.
Qui concerne les activités du corps et des organes, par opposition à psychologique.
Plaisir résultant de l'accomplissement d'une chose que l'on souhaitait, que l'on attendait ou que l'on désirait.