§La vérité scientifique apparaît de prime abord comme vérité absolue et ce notamment dans la société moderne marquée par une prépondérance de la science. Dès lors, la vérité scientifique serait la seule vraie vérité, la vérité qui seule peut servir de norme afin de juger et connaitre toute chose.
§Il apparaît donc que la vérité scientifique est une norme universelle, objective sur laquelle tous les travaux des chercheurs doivent se baser afin de permettre d’autres découvertes.
§Dès lors, si la vérité scientifique possède un tel statut, il apparaît qu’elle est ce qui dépasse l’homme même, ce qui le transcende et ce sur quoi il doit nécessairement se reposer.
§Pour autant, il apparaît que la vérité scientifique n’est pas ce qui perdure dans le temps. Au contraire, rien ne semble évoluer plus que la science et donc par conséquent les divers résultats qu’elle engendre. Dès lors la vérité scientifique serait tout aussi changeante que la discipline, et ce faisant, elle serait provisoire et changeante. Comment alors compter dur une telle vérité ?
§Malgré tout elle reste ce sur quoi tout le monde semble se reposer, comme étant la vérité universelle. Mais alors, la vérité scientifique semble se passer de la norme de l’homme lui-même, venant transcender la sphère de l’homme et réduire alors l’humanité.
§Faire de la vérité scientifique la norme ultime du réel, c’est alors réduire l’homme à un simple suppôt, et faire de la science ce qui seul compte.
§Se pose alors le problème suivant : la vérité scientifique est-elle provisoire et changeante de sorte qu’elle apparaît comme simplement relative ou est-elle norme universelle et objective du réel, posant alors le problème de la place de l’homme face à une hégémonie de la science et de la technique ?
* Dans l'un de ses derniers textes, Malaise dans la
civilisation, Freud écrit : « Dans le cours des siècles, la
science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves
démentis [...]. Un troisième sera infligé à la mégalomanie
humaine ». Quels sont ces trois démentis ?
- Le premier démenti fut apporté par Copernic : la terre n'est
plus le centre du monde. De ce fait, l'homme n'est plus l'être
privilégié qu'il croyait être, autour duquel tout tournait.
- Le deuxième démenti fut apporté par Darwin : l'homme est le
résultat de l'évolution et, de ce fait, perd définitivement son
statut privilégié dans l'ordre de la création.
- Le troisième démenti fut apporté par Freud lui-même et la
psychanalyse : le «moi n'est pas maître dans sa propre maison »,
ce qui signifie que l'homme est gouverné par des forces qu'il ne
contrôle pas. C'en est fait de l'idée d'une liberté totale et
d'une raison toute-puissante.
► B.
Ce terme, selon Febvre, n'est apparu dans la langue française que vers la moitié du 18e siècle. S'y rattachent nécessairement les notions de progrès et d'évolution.
Règle ou modèle, fondant tout jugement de valeur.
L'ordre naturel repose sur des lois que la raison est capable de découvrir. L'ordre social repose sur des décrets qui, idéalement, devraient être des décrets de la raison et qui, de fait, dépendent plus des circonstances, d'intérêts politiques, économiques ponctuels.
Du grec "tecknè", "art, métier". Procédés de travail ou de production qui supposent un savoir-faire. La technique désigne aussi les applications de la science proprement dite.
Ensemble d'énoncés théoriques et de méthodes psychologiques, qui, à travers l'exploration de la vie psychique inconsciente, établit une pratique thérapeutique spécifique.