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DIDACTIQUE DANSE 1.

Publié le 05/04/2015

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danse
DIDACTIQUE DANSE 1. LA QUESTION DE L'OBJET ; DÉFINITIONS ; LOGIQUE INTERNE ; SITUATION DE RÉFÉRENCE. 2. ENJEUX ÉDUCATIFS. 3. RESSOURCES SOLLICITEES ; NOTION DE TECHNIQUE DANS LES A.P.A ET SPECIFICITE DU MOUVEMENT DANSE 4. REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA DANSE, REPRÉSENTATION DES ÉLÈVES, PROBLÈMES FONDAMENTAUX, MOTIFS D'AGIR ET PORTES D'ENTRÉES 5. PLACE DE LA DANSE DANS LES PROGRAMMES DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE. 6. L'EVALUATION. 7. ELABORATION DE CONTENUS D'ENSEIGNEMENT. 8. BIBLIOGRAPHIE 1 1. LA QUESTION DE L'OBJET ; DÉFINITIONS ; LOGIQUE INTERNE ; SITUATION DE RÉFÉRENCE. A LA DANSE OU LES DANSES. 1) Notion polysémique : La danse est une notion polysémique, un objet culturel polymorphe. Michèle Fèbvre : « notion fourre tout » Marielle Cadopi : « La danse a plusieurs visages : du slow en boîte de nuit à la valse des bals du 14 juillet, du rock de compétition à la théâtralité des spectacles de Pina Bausch, du ballet classique à la séance de jazz hebdomadaire en club, des danses religieuses indiennes aux pratiques dansées thérapeutiques, qu'y a-t-il de commun ? ». 2) Définition du petit Robert : Danse : Suite expressive de mouvements du corps exécutés selon un rythme, le plus souvent au son de musique, et suivant un art, une technique, ou un code social plus ou moins explicite. 3) Reconnaissance sociale : La série de mutations qu'a connue la danse, se qualifiant de moderne, puis post moderne, et enfin contemporaine, est certainement l'un des phénomènes les plus importants de l'histoire de l'art du XXème siècle. Cependant, même si l'on assiste à une expansion de la danse en tant que pratique et en tant que spectacle (par exemple, de plus en plus de théâtres incluent la danse dans leur programmation), la danse comme forme d'art reste peu reconnue. Les représentations de la danse sont encore le plus souvent celles d'une pratique de détente, de fête, de rencontre. (cf. ch.3 et 4) B - QUELLE DANSE A L'ECOLE ? 1) Le donné artistique : L'objet culturel de référence est une danse artistique, plus précisément une danse « de création » que représente surtout la danse contemporaine. C'est ce qui ressort de l'analyse des IO. ( Ajoutons que historiquement, les centres de formation des professeurs d'EP ont participé au développement et à la reconnaissance de la danse moderne puis contemporaine en France.) PANORAMA SCHÉMATIQUE DES DEUX TYPES DE DANSES ARTISTIQUES, TRADITIONNELLES ET DE CRÉATION Traditionnel Pôle artisanal Classique (académique), folkloriques Hip-hop, Graham Norme Pédagogie du modèle Danse de création Pôle exploratoire, artistique Danse contemporaine butô mouvant, nouveauté Situation de recherche La danse classique, le jazz et le modern jazz ont une dimension artistique, mais, outre le fait que leur pratique est le plus souvent une pratique de loisir, la marge de création dont elles 2 disposent est relativement étroite. En effet, dans ces styles, la création chorégraphique consiste avant tout en un nouvel agencement d'un vocabulaire gestuel préexistant, alors que, dans la démarche de la danse contemporaine, le chorégraphe réinvente pour ainsi dire à chaque nouvelle création, un vocabulaire corporel propre et inédit. La danse contemporaine adhère à la définition de l'art telle qu'il se présente dans ses plus récentes évolutions : le propre de l'art contemporain est la recherche de nouveauté à travers la création de formes nouvelles, ainsi que par l'invention de nouveaux processus de création. D'autres styles de danse s'apparenteraient plutôt à une forme d'artisanat du corps et du mouvement : ce sont en effet des pratiques dans lesquelles le travail de répétition de formes corporelles prédomine, privilégiant la conservation et l'affinement de techniques ou de vocabulaires préétablis. Danse classique, jazz, ces formes d'artisanat du mouvement, reconnues - et souvent pratiquées comme entraînement - par les danseurs contemporains, demandent un fort investissement dans la durée, et sont transmises à travers des modes pédagogiques traditionnels : elles semblent donc peu adaptées aux conditions scolaires. Au vu des plus récentes IO, il apparaît que les valeurs sociales et culturelles que recèle la danse contemporaine s'accordent tout à fait aux objectifs éducatifs de l'institution scolaire. « Réussite de tous », « projet personnel de l'élève » entrent en adéquation avec les valeurs de la danse, précisément de la danse contemporaine : singularité, personnalité, originalité. Le processus de création, fait appel à l'expérimentation puis nécessite de faire des choix, élaborer, d'organiser. (Cf. ch.2) La situation de spectateur tout autant que l'activité collective de construction chorégraphique développe des qualités d'écoute et de communication entre élèves. La rigueur et la liberté qui sont au coeur de la démarche artistique s'appliquent ainsi au projet de l'école : développer l'autonomie de l'élève. Enfin, l'art est transversal, L'éducation également. Les disciplines artistiques permettent en effet de développer des actions interdisciplinaires qui donnent du sens aux apprentissages. 2) Dénominations utilisées au sein de l'institution scolaire : Evolution générale: danse, APEX, APA, danse. Signification de ces notions. Influence du contexte historique, de l'évolution de l'EP dans l'institution scolaire, du milieu culturel. - Dans les IO de 1945, on parle de danse, c'est alors une activité destinée aux filles. Un élément de plus dans la juxtaposition des méthodes. - Depuis 1970, les APEX, ainsi que le font remarquer M.DELGA & Coll. renvoient à la notion d'expression corporelle : ce terme « ambivalent et polysémique par excellence, loin de constituer une unité aisément identifiable, se déploie sur un champ écartelé entre le jeu théâtral et le traitement psychanalytique. » Le remplacement progressif durant ces dernières années, de l'appellation APEX par celle d'A.P.A dans les textes officiels signifie bien la volonté de prendre en considération le donné artistique dans ce qu'il a de spécifique, la création. Si l'appellation A.P.A assoie une spécificité beaucoup plus claire que celle d'APEX, elle garde le même inconvénient, celui de ne correspondre à aucune pratique culturelle en dehors de l'Education Nationale. Le vocable A.P.A est une invention de l'éducation physique, pour classer dans une même catégorie toutes les pratiques qui placent l'activité physique au centre du processus de création. L'utilisation du vocable APA implique que : - premièrement : la danse apparaît comme une catégorie trop étroite pour contenir tous les aspects des APA. 3 - Deuxièmement : il existe des danses qui ne sont pas artistiques. Précisons, pour nous engager sur la première de ces pistes, qu'il faut une connaissance assez pointue des arts du spectacle vivant pour identifier ces activités physiques artistiques qui ne sont pas de la danse : citons alors le mime corporel ou le cirque. Existe-t-il une différence notoire entre ces pratiques et la danse ? En tout cas, force est de constater que dans le champ des APA, la danse dans toute sa diversité fait figure de pachyderme au côté des autres pratiques dont la reconnaissance sociale est plutôt marginale. Les APSA : terme générique pour désigner l'ensemble des activités physiques, les sportives + les artistiques. Rappel : la danse n'est pas une APSA (parce qu'elle n'est pas sportive) La danse fait partie des APSA. 3) Essence de l'activité : rigueur et autonomie. La danse, et plus généralement les APA semblent trouver leur légitimité dans deux champs d'investigation bien circonscrits : - le premier renvoie aux techniques qui visent une production de formes corporelles. - Le second trouve son écho dans l'art. Le concept d'art permettra de cerner la logique de l'activité. A la croisée des regards et des approches théoriques, il est possible de mettre en évidence la permanence de deux invariants : la rigueur et l'autonomie. Le premier renvoie à une approche raisonnée de l'élaboration des diverses productions artistiques, le second se fonde sur la présence d'une certaine liberté concernant aussi bien l'oeuvre que l'artiste. a- la rigueur : Les APA font appel entre autre dans le décours de leur élaboration, à un travail de conception fondé sur l'analyse et la raison. Ce travail fait l'objet du développement de l'oeuvre. « J'aurais une ultime recommandation à faire : oui, considérez tous ces problèmes - clarifiez vos actions et votre démarche - sachez ce que vous faites et pourquoi - familiarisez vous avec les matériaux au point de pouvoir jongler avec eux avec virtuosité. Faites cent et une études. » Jaqueline ROBINSON. Elément du Langage chorégraphique. Edition Vigot b- L'autonomie : La comparaison de plusieurs discours sur l'art permet de mettre en relief la permanence de cet invariant. Pour A.MALRAUX, dans son approche historique et psychologique de l'art : « L'artiste ne se soumet jamais au monde, et soumet toujours le monde à ce qu'il lui substitue. » Psychologie de l'art. Genève, Skyra, 1948, p.156 TAPIES, praticien et théoricien de l'art résume ainsi cette prise de position : « L'artiste est un homme de laboratoire et n'a rien a voir avec un bureau de propagande, chargé de diffuser des jugements arbitraires. L'artiste pense et travaille 4 pour son propre compte, et la seule intervention qui me paraisse justifiée est celle qui consiste à favoriser et à protéger cette liberté. » La Pratique de l'art. Gallimard, 1974, p.61 Pierre BOURDIEU, dans ses perspectives de type sociologique, et bien qu'il relativise sa pensée, rappelle également cette autonomie de l'art. 4) Autres définitions de la danse : Ces deux définitions s'appliquent plus spécifiquement au contexte de l'enseignement, à la danse telle qu'elle se présente comme devant être enseignée aux élèves. Elles restent cependant généralisables à de nombreuses formes ou styles de danse. « Exprimer, évoquer par le moyen de formes corporelles, destinées à créer un impact impressif souhaité et attendu chez autrui. » A. LE PELLEC, N. NOE « Des contenus d'enseignement en danse » in Echange et controverse. Fenêtre sur la danse. S/ DURET & LAFON.A.P.E.C.C n°2, 1990 « Danser, c'est produire seul ou à plusieurs des formes motrices signifiantes pour quelqu'un. » CADOPI (Marielle), BONNERY (Andrée). Apprentissage de la danse. Actio,, 1990. En conclusion : Ce que l'institution scolaire retient de la danse, c'est l'activité de création qu'elle développe cette possibilité d'inventer du mouvement -. De plus, la création chorégraphique est toujours destinée à être montrée. La danse possède donc une autre valeur retenue par l'école, liée au rôle de spectateur qu'elle permet de faire vivre à l'élève, celle de transmettre une éducation esthétique. C LOGIQUE INTERNE 1) LOGIQUE ARTISTIQUE L'artiste crée pour être vu, entendu. La logique interne de la danse se définit par une dialectique que l'on peut traduire à travers deux points de vue : - Le point de vue du mouvement dansé, EXPRESSION / IMPRESSION Autrement dit : « danser, c'est maîtriser le jeu des rapports entre le besoin d'exprimer la singularité interne d'une personne ou d'un groupe, et le désir d'avoir un impact, de provoquer une impression sur l'autre extérieur et pluriel »... - Le point de vue de la démarche artistique : Dialectique CRÉATION / CONTEMPLATION ...Cette maîtrise s'actualise en danse, dans une production chorégraphique, résultat de l'organisation intentionnelle de formes corporelles, qui produisent et véhiculent du sens. Cette production chorégraphique est proposée à des spectateurs. 5 Le point de vue de la démarche artistique (CREATION / CONTEMPLATION) nous paraît le plus important car elle il met en valeur le processus de création, plus spécifique à l'art. Dans le rapport dialectique EXPRESSION / IMPRESSION, la notion d'expression est très large : elle concerne par exemple d'autres APS, puisqu'on s'exprime aussi à travers le basketball ou l'athlétisme). 2) LES STATUTS Découpage de l'activité, nécessaire pour concevoir son enseignement, mais parfois réducteur. 1) Les trois rôles : a- Chorégraphe b- Danseur (interprète) c- Spectateur Les compétences liées à chacun de ces trois statuts sont : a- Le chorégraphe : - connaître les critères de composition chorégraphiques, - mener à bien le développement de la chorégraphie - choisir un monde sonore - travailler la scénographie b- Danseur (interprète) : - exécuter ; dans ce cas, la phrase motrice doit être maîtrisée. On se centre alors sur la précision du mouvement. - Interpréter ; traduire de façon subjective (personnelle) la phrase motrice. c- Spectateur : Ce pôle présente un triple légitimité : - il fait exister la création par le regard qu'il pose sur elle, - il participe au développement des compétences du danseur et du chorégraphe (et plus généralement celles de l'acteur) par une analyse rationnelle et objective du spectacle. - Il développe et affine une analyse subje...

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