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Le classicisme

Publié le 27/02/2008

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Le Classicisme

 

1. Origine et artistes

-         Le mot classique vient de « classicus » qui signifie ce qui est au premier rang ou ce qui est de première classe. On commence à utiliser cet adjectif à la Renaissance. Au XVIe siècle seul la culture romaine est bien connue, il faut attendre le XVIIIe siècle pour que la culture grecque, ayant été suffisamment étudiée, soit appliquée dans l’art classique. L’art classique est avant tout une opposition aux débordements du maniérisme et du baroque par extension. L’art antique était considéré comme un art atteignant presque la perfection. Cet art permet dit-on de rendre la nature encore plus belle que ce qu’elle n’est. Ce mouvement reste actif en Italie jusqu’en 1630 puis se repend dans toute l’Europe, mais plus particulièrement en France. Cet art va permettre la consolidation des États nations qui sont soucieux de magnifier leur puissance. La peinture classique française en est le plus bel exemple, elle va s’épanouir grâce aux cardinaux Richelieu et Mazarin et ainsi devenir un classicisme dynamique et monumental qui inspire le « grand goût ». Sous le règne de Louis XIV, le classicisme sera codifié par l’Académie royale de peinture et de sculpture.

-         Annibal Carrache peintre italien né à Bologne en 1560 et décède à Rome 1609. Il est issu d’une famille d’artiste, mais ce fut le personnage le plus illustre de sa famille. Il exprime très tôt son goût pour le naturalisme. Au cours de ses peintures il mêlera traditions classiques et celles de la Renaissance, mais tout en gardant sa propre vision du monde, c’est pour ça que nous pouvons parler de luis entant que précurseur de l’art classique. Il peignit entre autre « La lapidation de saint Etienne » et « la boutique du boucher »

-         Nicola Poussin peintre français né dans Les Andelys en 1594 et décède à Rome en 1665. Il suivit sa formation de peintre à Florence, Venise, Fontainebleau, etc... et il s’inspira des oeuvres de Rosso, Raphaël.En 1620, il est remarqué à Paris. Il vit la plus part de sa vie à Rome. Il éssuya un échec à la cour de Versailles et ne revint plus jamais en France. Il fut pourtant un des plus grands représentant du classicisme pictural. Ses oeuvres sont «L’enlèvement des Sabines», «Saint Pierre et saint Jean guérissant le boiteux», etc...

-         Charles Le Brun peintre français né à Paris en 1619 et y décède en 1690. Il est le fils d’un sculpteur, à quinze ans il se lance dans le métier d’artiste. En 1640, il exécute trois toiles pour le cardinal Richelieu. L’année suivante, il entre à la cour de Louis XIII en tant que «peintre et valet de chambre». Il part pour l’Italie avec Poussin, mais sa peintre fut plus influencé par poussin que part l’art des grands maîtres Italiens. En 1648, il devient un des douze fondateurs de l’Académie Royale de peinture et de sculpture. En suite il réalise des toiles pour le Roi Louis XIV, comme par exemple «Les Reines de Perse aux pieds d’Alexandre» (160-1661).En 1662, il est anoblit par le Roi et l’année suivante il devient Premier peintre du Roi et est en charge de toutes les peintures de la maison royale. Il est chargé de réaliser les fresques de la galerie des glaces, du salon de la Guerre et de la Paix et de l’escalier des ambassadeurs à Versailles, cette période de 1674 à 1684 fut l’apogée de sa carrière. Vers 1683 il entre en duel avec Mignard, mais reste le favoris du Roi. Il reste aujourd’hui comme l’artiste ayant unifié le style Louis XIV.

-         Pierre Mignard peintre français né à Troyes en 1612 et décède à Paris en 1695. Il travaille dans quelques ateliers parisiens avant de se fixé à Rome de 1635 à 1657. Il est rappelé par le Roi Louis XIV et entre en compétition avec Le Brun. En 1690 à la mort de ce dernier, il prend la tête de l’Académie de peinture. Il peint les fresques du petit appartement du Roi à Versailles et la coupole du Val-de-Grâce. Aujourd’hui ses peintures sont fortement disputés entre charme flateur et mollesse et aspect trop conventionnel.

2. Caractéristiques

 

La peinture classique se caractérise par:

 

  • Ses thèmes

 

-         Les thèmes du classique sont fréquemment des thèmes religieux (extraites du Nouveau et de l’Ancien Testament et de la vie des saints).

-       Il existe aussi de nombreux tableaux avec des thèmes historiques et allégoriques, commandés sous Louis XIV pour décorer le Louvre ou Versailles et ainsi montrer le passé de la France et glorifier le Roi-Soleil.

-       Les aristocrates veulent aussi avoir leur portrait comme le Roi-Soleil. Les personnages représentés sur ces portraits sont généralement très luxueux avec des accessoires qui ajoutent au faste, bien qu’il y en ait des plus sobres.

-       Le dernier thème utilisé est le paysage, mais il n’est jamais représenté sans la présence de l’homme comme des petites silhouettes ou des bâtiments. Le paysage « à l’italienne » est très prisé : des vues profondes, des bâtiments et des montagnes, un ciel clair, de la végétation, échelonnement des plans,…

 

  • Sa composition, le dessin, la couleur et la touche

 

-         Le classicisme est linéaire, les lignes dominantes sont horizontales ou verticales. Il privilégie la netteté des contours,

-         Le peintre classique accorde une importance à la structuration de l’espace par plans successifs : il respecte les règles de la perspective linéaire ou découpe l’espace par des plans parallèles. Il évite au mieux les diagonales et les courbes qui conduisent le regard de l’avant à l’arrière.

-         L’œuvre classique est fermée et non ouverte. Cela donne impression de ne pas participer au tableau. Le centre du tableau est bien rempli contrairement aux bords qui sont soit vides, soit ornés de motifs décoratifs.

-         Les formes peuvent être immédiatement individualisées.

-         Art d’une époque qui est celle de la raison et du contrôle des individus et des esprits, la peinture classique vise un idéal de clarté, la lumière vive et l’absence de contrastes violents mettent en évidence les formes.

 

  • Ses figures

 

-         L’art classique souhaite renouer avec l’Antiquité. Les figures sont vêtues selon le style de l’Antiquité, du moins drapées de tissus. Leurs jambes, leur bras, leur épaule apparaissent. Dans certains portraits seulement, le costume contemporain réapparaît.

-         Les personnages sont idéalisés, ils évoquent des statues antiques.

-         Le peintre classique suit la bienséance. La grandeur des personnages est caractérisée par des poses stables ou des mouvements statiques. Les gestes discrets sont l’expression des passions et des émotions. Les mains par exemple peuvent jouer un rôle essentiel dans la transmission du sens.

3. Analyse d’une œuvre classique : « Louis XIV en grand costume royal »

1. Les renseignements préliminaires

Ce tableau est une oeuvre de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), un peintre français du XVIIe et XVIIIe siècle. Il est associé au courant classique. Il est un des plus grands portraitistes de l’époque, il peint les plus grands de la cour du Roi. Il doit sa popularité à la fidélité que lui portait la dynastie Bourbons. Sur les conseils de Charles Le Brun, il entre à l’Academie royale de la peinture et de la sculpture.

Cette peinture réalisée en 1701 se trouve au musée du Louvre. Elle a été peinte grâce à la technique de l’huile sur toile et fait 192 centimètres sur 277 centimètres.

2. Les éléments contextuels

Le peintre réalise cette oeuvre vers l’âge de 42 ans, sous commande du Roi. En effet, nous sommes en pleine période de l’absolutisme royal. Le style évoque la grandeur et le prestige qui sont des éléments du classicisme.

3. Le sujet du tableau

Le sujet est clairement la personne du Roi. Ce tableau représente Louis XIV en costume de sacre, cette image est symbolique car il n’a porté ce costume que 40 ans auparavant lors de son couronnement, et il le remet à cette occasion pour montrer qu’il est le Roi tout puissant.

 

 

 

 

 

 

 

4. Les moyens d’expression

- la composition : Le personnage est seul et centré sur la peinture. Il n’y a aucune recherche de symétrie à part celle de mettre le Roi en évidence.

- la perspective : Il y a 3 plans : au premier, la personne du Roi, au deuxième, un trône, une couronne et un rideau, au troisième, une colonne et l’aperçu d’une pièce. Il n’y a pas de grande recherche de profondeur, mais plutôt une recherche de mise en évidence.

- Le dessin : les contours sont clairs et nets, les lignes sont droites : elles sont toutes horizontales ou verticales. Il y a même l’apparition de 2 angles droits qui attirent notre regard sur le Roi.

- Les couleurs : elles sont chaudes et dégagent le faste. Les couleurs rouge et bleu dominent dans le tableau.

- L’éclairage : la lumière vient d’en haut à droite, elle nous paraît irréelle du fait que nous nous trouvions dans un bâtiment. Encore une fois, la lumière permet de mettre le Roi en évidence.

- Le rythme : il n’y en a pas à proprement parlé, juste la répétition de la fleur de Lys, symbole royal.

Il nous paraît important de signaler un détail intéressant du tableau : Nous avons remarquer que la main de Louis XIV est mise en évidence via des lignes obliques qui tranchent avec les lignent principales. Là se trouve toute la symbolique de l’absolutisme royal.

 

 

5. Conclusion

Un thème royal, un personnage prenant la pose donnant une sensation de domination et des lignes directrices orthogonales confirment que ce tableau est bien une oeuvre classique.

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