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utilitarisme - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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utilitarisme - philosophie. 1 PRÉSENTATION utilitarisme (du latin utilis, « utile «), en éthique, doctrine qui définit comme bon ce qui est utile et qui, en conséquence, mesure la valeur morale d'une action à l'utilité de ses résultats. Plus spécifiquement, le terme d'utilitarisme s'applique à la formule selon laquelle la fin suprême de l'action morale est la réalisation du plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Ce qui est aussi le but de toute législation et l'ultime critère de toutes les institutions sociales. On oppose généralement l'éthique utilitariste à d'autres doctrines morales qui érigent en arbitre absolu du bien et du mal un certain sens interne ou faculté, appelé le plus souvent conscience. L'utilitarisme est aussi opposé à la thèse de l'origine divine des distinctions morales qu'à celle qui fait du seul plaisir de l'auteur de l'action le critère décisif du bien et du mal. 2 L'OEUVRE DE PALEY ET BENTHAM On doit la formulation la plus caractéristique de l'utilitarisme au théologien britannique William Paley dans ses Principes de morale et de philosophie politique (1785) et au juriste et philosophe britannique Jeremy Bentham dans ses Principes de morale et de législation (1789). Dans l'oeuvre de Paley, l'utilitarisme se mêle à la fois à l'hédonisme individualiste et à l'autoritarisme théologique, comme en témoigne sa définition de la vertu : « faire du bien au genre humain, dans le respect de la volonté divine et pour l'amour du bonheur éternel «. Bentham fonda sur la théorie utilitariste non seulement son système éthique mais aussi ses réformes légales et politiques. Il prônait la nécessité de sacrifier les plus petits intérêts aux plus grands ou, en tout cas, de ne pas sacrifier les plus grands intérêts aux plus petits, et fit, de l'idée du « plus grand bonheur pour le plus grand nombre «, la fin ultime de la société humaine. Bentham tenta d'illustrer la doctrine de l'utilitarisme en la comparant à l'ascétisme d'une part et à la théorie de la sympathie et de l'antipathie d'autre part. À ses yeux, l'ascétisme consiste en un renoncement au plaisir et en l'acceptation d'une souffrance gratuite. Quant à la théorie de la sympathie et de l'antipathie, il la fondait sur le « principe qui approuve ou désapprouve certaines actions, non pas en raison de leur tendance à accroître le bonheur, ni même en raison de leur tendance à diminuer le bonheur de l'intéressé mais uniquement parce qu'un homme se trouve disposé à les approuver ou désapprouver, soutenant que l'approbation et la désapprobation sont des raisons qui se suffisent à elles-mêmes et niant la nécessité de chercher quelque raison extrinsèque «. Cependant, dans son exposé de l'utilitarisme, Bentham postulait « quatre sanctions ou sources de plaisir et de douleur «, à savoir les sanctions physique, morale, religieuse et politique. La sanction physique était pour lui le fondement de toutes les autres. Il conçut de plus une échelle des plaisirs et des peines. 3 APRÈS BENTHAM Parmi les principaux représentants de l'utilitarisme, on compte le juriste John Austin et les philosophes britanniques James Mill et son fils John Stuart Mill. Austin se livra à une ardente défense de la théorie utilitariste dans Limites de la jurisprudence définies (1832). James Mill interpréta et vulgarisa la théorie en écrivant pour la Westminster Review, périodique fondé par Bentham et d'autres dans le but de diffuser la philosophie utilitariste. John Stuart Mill, qui fit de l'utilitarisme le sujet d'un des ses traités philosophiques (l'Utilitarisme, 1863), fut le plus grand défenseur de la doctrine après Bentham. Sa contribution consista à répertorier la qualité, en plus de l'intensité, comme trait caractéristique des plaisirs. Ainsi, alors que Bentham soutenait que « à qualité égale de plaisir, un jeu d'enfant est aussi bon que la poésie «, Mill prétendait « il vaut mieux un être humain non satisfait qu'un porc satisfait «, et qu'en d'autres termes le mécontentement de l'Homme vaut mieux que la satisfaction de l'animal. Cette formulation semble indiquer que Mill a cessé d'identifier le concept de bonheur à celui de plaisir ou absence de peine et le concept de malheur à celui de douleur ou absence de plaisir, comme c'était le cas dans les oeuvres de Bentham et dans ses propres formulations antérieures. Le philosophe britannique Henry Sidgwick, contemporain et disciple de Mill, a exposé en détail l'utilitarisme de Mill dans sa Méthode d'éthique (1874). Un peu plus tard, les philosophes britanniques Herbert Spencer et sir Leslie Stephen, le premier dans les Données de l'éthique (1879), et le second dans la Science de l'éthique (1882), tentèrent d'opérer une synthèse de la théorie utilitariste et des principes de l'évolution biologique tels que Charles Darwin les avait exposés. Le philosophe et psychologue américain William James et le philosophe, psychologue et pédagogue américain John Dewey furent l'un comme l'autre influencés par l'utilitarisme. Dewey substitua l'intelligence au plaisir, ou au bonheur, comme valeur suprême. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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