Le corps au cœur de l'art du xxe siècle

œuvres se trouvent traversées par cette question, au-delà du sexe - du genre - des artistes qui les produisent ». Le rapport du moderne au contemporain était agencé avec plus d'optimisme, façon ping-pong, entre la Fountain de R. Mutt (alias Duchamp) et l'urinoir de Robert Gober. Les « sexions » (sic) envisageaient L'Origine du monde, Identités et mascarades, l'Histoire de l'œil, Attractions et répulsions ; enfin, Histoires naturelles, faisant allégeance à Courbet, Bataille ou Ernst. Devant des sollicitations multiples, la visite provoquait des réactions épidermiques plutôt qu'une sensation forte face à une collection revêtant tous les masques de l'amour sans fausse pudeur mais avec quelques traits d'humour.

Au-delà de son rôle essentiel dans le courant nommé Body Art et dans les performances des années soixante et soixante-dix, le corps humain se voit actuellement attribuer une place centrale dans l'art du XXe siècle.

Cette réévaluation vient équilibrer l'attention portée jusqu'ici à l'abstraction ou au land-art, à l'art minimal et à l'art conceptuel, des inventions elles aussi déterminantes pour l'art contemporain, mais où le corps n 'avait qu 'une part restreinte.