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Maria Casarès ou la tragédie incarnée

Publié le 03/12/2018

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Les rapports de Maria Casarès avec le cinéma ont été nettement plus fragmentaires, marqués au sceau d'une exigence qui interdisait toute compromission avec les impératifs d'une « carrière ». Lorsque Casarès apparaît pour la première fois à l'écran, elle est l'épouse délaissée et timide de Jean-Louis Barrault dans les Enfants du paradis ( 1944), de Marcel Carné ; elle n'a alors que vingt-trois ans, et doit affronter Arlctty, dans une scène mémorable où elle invoque, devant l'amante, les droits de son foyer conjugal. Mais elle ne donne la mesure de son tempérament que l'année suivante, dans les Dames du bois de Boulogne, de Robert Bresson, où elle incarne une femme délaissée par son amant, et qui ourdit, pour le punir, une vengeance machiavélique. Une extraordinaire composition, au moins égale en intensité à cette Mort qu'elle personnifiera dans Orphée, et le Testament d'Orphée sous la direction de Jean Cocteau. Selon la propre expression de la comédienne, ses rapports avec le cinéma furent « virulents, hagards, hallucinants même... ».

Extraordinaire tempérament tragique,

 

capable de jouer avec la même passion Shakespeare, Camus, Claudel, Genet ou Pirandello, Maria Casarès a imposé sa force expressive dans les théâtres les plus divers - la Comédie-F rançaise, le TNP, ou la Cour d'honneur du Festival d'Avignon.

 

La scène était, par excellence, le lieu où elle pouvait donner toute sa mesure. Même si ses rapports avec le cinéma ont été épisodiques, la comédienne a laissé son empreinte

 

sur quelques rôles mémorables.

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