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ÎLE DES ESCLAVES (L’) de Marivaux (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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ÎLE DES ESCLAVES (L’) Marivaux (Pierre Carlet de Chamblain de). Comédie, 1725.
Associant le genre de l’utopie, la distanciation temporelle et la satire des mœurs contemporaines aux personnages traditionnels du théâtre italien, L'Ile des esclaves est fondée sur le thème du déguisement, qui confère à la pièce une portée philosophique et thérapeutique. Les protagonistes, Iphicrate et son laquais Arlequin, Euphro-sine et sa servante Cléanthis, partis d’Athènes et victimes d’un naufrage, expérimentent sur l’île des Esclaves et sous la contrainte du gouverneur Tri-velin l’échange des conditions, des noms et des vêtements. Arlequin se venge avec allégresse de son maître, Cléanthis renchérit avec une verve agressive. Trivelin met bientôt fin à l’épreuve et tire la morale de la comédie, qui se termine par une réconciliation chaleureuse : mus par la gratitude et le remords, les deux maîtres embrassent leurs serviteurs.
♦ Peintre de la naissance de l’amour dans Arlequin poli par l’amour, de «la surprise de l’amour» dans la pièce qui porte ce titre, du triomphe de l’amour véritable dans La Double Inconstance, Le Prince travesti, ou La Fausse Suivante (1724), Marivaux (1688-1763) propose une expérience de l’humiliation sociale dans L’île des esclaves. Il écrira deux autres comédies sociales, L’île de la raison (1727) et La Colonie (1729): cette trilogie, qui occupe une place à part dans son œuvre, lui permet d’exprimer avec plus d’audace ses idées humanitaires sur la sagesse, la vertu ou l’émancipation des femmes.
♦ Marivaux fait date en 1725 dans l’histoire des idées sociales. L’île des esclaves se rattache à la tradition de l’utopie pratiquée depuis le xv? siècle par les moralistes et reprise dans Les Aventures de Télémaque, en lui adjoignant le thème du naufrage, remis à la mode par Robinson Crusoé en 1719. Sa principale originalité consiste en une analyse des relations entre le maître et l’esclave, fondées sur la volonté de puissance du premier, qui tend à déposséder le second de sa dignité humaine.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Introduction L'Ile des esclaves est une comédie courte écrite par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688- 1763).

La pièce est composée d'un acte unique, divisé en onze scènes.Sa première représentation sur scène a lieu en mars 1725 à Paris, avec pour acteurs les Comédiens Italiens.Marivaux a d'ailleurs écrit la plupart de ses pièces pour ces derniers.Proche de l'apologue, L'île des esclaves consacre un véritable mélange des genres, en se basant notamment sur l'inversion des positions sociales de ses personnages.

Parmi eux, on retrouve des protagonistes types de la comédietraditionnelle, transposés cette fois dans une comédie bien plus philosophique.

RESUME DE L'ŒUVRE Le cadre de la pièce est une île de la Grèce antique (plus conventionnelle que réelle), sur laquelle l'ordre social entrevalets et maîtres est inversé.

C'est là qu'échouent Arlequin et son maître Iphicrate, ainsi qu'Euphrosine et sasuivante Cléanthis.

Dès leur arrivée, tous doivent échanger leur position sociale et leur rôle, selon la loi établie parles esclaves révoltés à l'origine de la fondation de l'île.

Trivelin, gouverneur des lieux, est le garant de cet ordre.C'est pourquoi il veille à ce que les maîtres donnent leur nom, leurs habits et leur rang à leurs serviteurs.

De plus, ces derniers sont amenés à dire tout ce qu'il pense d'eux à leurs anciens maîtres.

C'est là une humiliationdifficile pour les nouveaux venus.

Ainsi, Cléanthis doit décrire Euphrosine telle qu'elle la voit ; toutefois, legouverneur propose à cette dernière de mettre fin à cette épreuve si elle accepte de se reconnaître dans le portraitque son ancienne soubrette dresse d'elle.

Rien de manichéen, toutefois, dans cet échange de rôles.

En effet, Arlequin comme Cléanthis font preuved'humanité et se révèlent capables d'aborder la situation avec recul et respect.

Certes, ils imitent parfois les gesteset caractéristiques de leurs maîtres ; mais Arlequin, attiré par Euphrosine, est rapidement touché par la souffranceque cette dernière ressent depuis son arrivée sur l'île et tous les changements brutaux qui se sont imposés à elle.

C'est pourquoi les deux anciens domestiques finissent par non seulement pardonner à leurs maîtres, mais aussi parrevenir à leur ancien rôle.

Euphrosine et Iphicrate sont émus et touchés, tout en éprouvant une certaine culpabilitéquant à leur comportement passé.

Tous se réconcilient, et les maîtres retiennent la leçon qui leur a été donnée.

Dès l'instant où ils acceptent l'enseignement de l'île, ils sont autorisés à revenir à Athènes.

Avant de partir, Trivelinleur déclare ce qui constitue la morale de la pièce : « la différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieuxfont sur nous » et, soulignant la grandeur du pardon des domestiques, leur conseille fortement de réfléchir à cegeste.Mais une leçon plus discrète vise également les valets : il ne faut pas rechercher la vengeance.

L'île est bien uneutopie, comme le rappelle Trivelin.

En cela, il faut la considérer comme un lieu de pardon et de respect,d'autocritique et de justice.

Puis Iphicrate et Euphrosine peuvent regagner Athènes où, désormais, ils exerceront leur pouvoir et leurs droitsavec sagesse, justice et humanité.

C'est Arlequin lui-même qui demande un bateau.La fin de la pièce marque donc un retour à la situation initiale : chacun retrouve sa place, ce qui est unecaractéristique traditionnelle de la comédie.. »

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