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« Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change. »

Publié le 30/09/2018

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ANALYSE DU SUJET

 

• Cette phrase célèbre doit être resituée au moment où Tancrède la prononce. Il s'agit pour lui dejustifier son engagement aux côtés des rebelles qui luttent contre la monarchie bourbonienne de François Il. Il faut aussi saisir son paradoxe : le changement apparaît comme la meilleure manière d'assurer la continuité de l'ordre ancien, de l'aristocratie à laquelle appartient Tancrède, prince de Falconeri. Au-delà de la politique, on doit enfin voir dans la stratégie matrimoniale de Tancrède une illustration de son propos.

PROBLÉMATIQUE

 

• La problématique repose sur la dialectique du changement et de la continuité. En 1860, la rébellion en Sicile et le débarquement de Garibaldi à Marsala font paraître sur le devant de la scène des forces politiques nouvelles : les Garibaldiens, puis la monarchie constitutionnelle de Victor-Emmanuel ll. Parallèlement, une nouvelle force sociale monte en puissance : la bourgeoisie, incarnée par don Calogero Sedara. Contre ceux qui refusent toute évolution (Malvica, Paul), Tancrède poursuit une double stratégie, à la fois politique (la rébellion) et sociale (épouser une femme riche). Le devoir doit examiner jusqu'à quel point les choix de Tancrède sont couronnés de succès et, plus globalement, si la pérennité de la noblesse sicilienne, de ses intérêts et de ses valeurs, est assurée.

« La Sicile face à l'histoire Le plan détaillé est rappelé entre crochet s po ur vous aider, mais il ne doit en aucun cas figurer sur votre copie.

[I ntrod uction] Dans Le Guépard, une révolutio,n met fin à la dynastie des Bou rbons et au Royaume des Deux-Siciles .

L' aristocratie sicilienne, dont le Prince de Salina est l'un des illustres représentan ts, peut-elle espérer survivre à ce changement ? Fa ce à l'a vènement de la bourgeoisie, deux attitudes se dessi­ nent dans la noblesse : celle des conservateurs, qui refusent toute évolution, et qui semblent ainsi voués à l'échec, et celle des libéraux, qui croient que l' aristocratie peut préserver ses intérêts, son influence et sa richesse, en sui vant, ou même en accéléran t, le cours de l'histoire.

Tancrède fait partie de ces derniers quand il affirme, dans une phrase devenue célèbre: «S i nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change ».

Nous pourrons voir comment le roman donne raison à ce point de vue, par le pa rcours de Tancrède lui-même et par la perception que don Fabrice a, dans un premier temps, des événements .

Nous verrons ensuite que le roman de Lampedusa oppose, par le déclin de l'aristocratie et du Prince de Salina, un démenti à l'affirmation excessivement confiante de Tancrède.

[1 -La révo lution et le mariage , deux manœuvres conser vatrices] [1 .

Dev enir un rebelle pour que rien ne change] Tancrède se prête à la révo lution par opportunisme.

Il est le descendant d'une illustre famille «venue en Sicile avec Charles d'Anjou» (p.

117), mais dont les biens ont été dilap idés par le père de Tancrède : le palais de Palerme et les fiefs perd us, il ne reste qu'une villa « à moitié en ruines » (p.

22).

Tancrède, d'abord jeune noble libertin , jou eur et frivo le, prend part à l'ins urrection du 4 avril, puis devient capitaine dans l'armée de Gari­ baldi , non par convict ion, mais pour infléchir le cours des événements et éviter un régime républicain ennemi des intérêts de la noblesse : « Si nous n'y sommes pas, nous aussi, ils fabr iqueront une république » (p.

30), ex plique-t-il à don Fabrice.

De fait, une monarchie, celle de Victor­ Emmanuel II, roi de Sardaigne et du Piémont, remplace la mona rchie des Bou rbons et, dès novembre 1860, lorsqu'il revient à Don nafugata, Tancrède se réjouit d'appartenir désormais à une armée régulière, et de ne plus porter la chemise rouge des Garibaldiens .

Plus tard, sa période 213. »

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