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La psychologie. — Les différentes manières de la concevoir. — Les différentes méthodes.

Publié le 12/11/2016

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Nous avons des sensations, nous percevons des objets et des êtres, nous nous souvenons, nous rêvons, pensons, raisonnons, désirons, voulons ; nous éprouvons des plaisirs et des douleurs, des émotions, des sentiments, parfois des passions...

 

Voilà, n’est-il pas vrai, l’objet de cette étude que l’on nomme la Psychologie...

 

Ici, comme dans toute science, l’analyse s’efforce de découvrir les éléments simples d’une réalité complexe, les conditions, ou, comme disent encore certains, les « causes » des faits étudiés.

 

Toutefois, en Psychologie, dès le départ, il y a deux conceptions fort différentes, — qui correspondent toutes deux à des méthodes également dissemblables :

 

Ou bien, et c’est la conception la plus traditionnelle, — mais toujours adoptée par des auteurs immédiatement contemporains, (et même avec un regain de faveur depuis le premier quart du XXe siècle, en France) — ou bien, disions-nous, le sujet (adulte, cultivé, voire philosophe) s’interroge lui-même, s’examine, analyse ce qu’il découvre en lui ; ou bien, comme nous le verrons plus loin, le psychologue s’efface, en quelque sorte, devant ce qu’il étudie, considère objectivement les faits, « dans le prolongement des sciences naturelles ” (Ribot) ...

 

Pour la première attitude, il est intéressant de rappeler la position cartésienne du « Cogito »• C’est elle qui symbolise bien, sinon la Psychologie du premier type, du moins l’espèce de postulat dont elle se réclame. Il ne sera pas inutile de citer, à ce propos, un passage capital du célèbre Discours :

 

« •••Examinant avec attention ce que j’étais, et voyant que je pouvais feindre que je n’avais aucun corps, et qu’il n’.y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ( ...), je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme par laquelleje suis ce queje suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à

1. — GÉNÉRALITÉS SUR LES SCIENCES MORALES.

 

Le terme « moral » doit s'entendre tout simplement, ici, par opposition ou distinction avec l’adjectif « physique ». — Ne pas confondre avec la Morale ...

 

Qu’est-ce donc que l’on appelle «les sciences morales ? » Nous trouvons dans un ouvrage scolaire récent que ce sont «les sciences de l’esprit», La formule est peu claire, trop spéciale. En fait, d’une manière indirecte, on peut se donner une première idée de leur objet en lisant notre programme d’examen : Après les sciences mathématiques, on y a rencontré les sciences de la matière, puis les sciences biologiques. Donc, les sciences morales traiteront de l’Homme, en tant que celui-ci pense, qu'il vit en Société, au milieu d’institutions économiques, politiques, culturelles, etc ...

 

Les sciences morales (représentées précisément à l’« Académie des sciences morales ») figurant à notre programme sont : la Psychologie, l'Histoire, la Sociologie. Mais il y en a d’autres, sous-entendues, comme les sciences juridiques, l’Économie politique, dont nous aurons à traiter quelques aspects (par ex. : le Droit et le fondement du Droit ; le problème économique ; l’État, etc...)

 

On range encore, parmi les sciences morales, certaines sciences dites « auxiliaires de l'Histoire », comme l’épigraphie (lecture des inscriptions) la paléographie (lecture des manuscrits), la philologie, la numismatique (étude des monnaies et médailles), etc., — dont chacune est assez étendue pour occuper l’existence entière d’un spécialiste.

Nous ne nous donnerons pas le ridicule — et ne donnerons pas à l’étudiant le fâcheux exemple — de chercher querelle à l’immortel auteur du Discours de la Méthode et des Méditations. Il n’est plus là pour nous répondre. Évidemment, tout au fond de nous-mêmes, nous pouvons avoir la faiblesse de supposer que le corps bien vivant de Descartes, y compris son cerveau n’étaient pas tellement inutiles en la circonstance ; que ses parents, son entourage, lui fournirent un langage qui n’est point chose individuelle, et sans lequel nulle connaissance héritée du passé ne saurait être acquise ; que ses maîtres du Collège de la Flèche l’instruisirent fort bien, de son propre aveu... Toutes ces remarques, gardons-les pour nous, si nous voulons ne point paraître manquer de respect à l’égard d’un philosophe qui mérite, à tant de titres, notre admiration...

 

Ce qu’il nous faut seulement retenir, c’est ce «modèle» cet « itinéraire », repris en de nombreuses thèses actuelles, et dont rien ne laisse prévoir le déclin. Au surplus, la position cartésienne se réfère elle-même à une tradition très ancienne, faisant de l’âme une « substance ». Simplement, l’auteur a exprimé, — sans appel direct aux dogmes religieux (sous-jacents) — avec force et netteté, l’indépendance de l’âme pensante, vis-à-vis du corps et de l'environnement extérieur (y compris la société, bien entendu)...

« SCIENCES MORALES.

-PSYCHOLOGIE 125 Enfin, la Morale elle-même, proprement dite, fait également partie des sciences morales ; car le moraliste n'a pas exclusivement pour objet de prescrire : il doit aussi s'info rmer, étudier ce qui est ...

Ces quelques indications étaient nécessaires pour éviter désormais toute équivoque dans l'emploi de l'expression «sciences ,morales ».

Abordons maintenant la Psych ologie.

IL -L A PSYCHOLOG IE.-LES DIFFÉRENTES MANI�RES DE LA CONCEVOIR.

Nous avons des sensations, nous percevons des objets et des êtres, nous nous souvenons, nous rêvons, pensons, raisonnons, désirons, voulons ; nous éprouvons des plaisirs et des douleurs, des émotions, des sentiments, parfois des passions ...

Voilà, n'est-il pas vrai, l'objet de cette étude que l'on nomme la Psychologie ...

Ici, comme dans toute science, l'analyse s'efforce de découvrir les éléments simples d'une réalité complexe, les conditions, ou, comme disent encore certains, les «causes " des faits étudiés.

Toutef ois, en Psych ologie, dès le départ, il y a deux conceptions fort diff érentes, -qui corr espondent toutes deux à des méthodes également dissemblables : Ou bien, et c'est la conception la plus traditionn elle,-mais touj ours adoptée par des auteurs immédiatement contemporains, (et même avec un regain de faveur depuis le premier quart du xxe siècle, en France) -ou bien, disions-nous, le sujet (adulte, cultivé, voire philosophe) s'interroge lui-même, s'examine, analyse ce qu'il découvre en lui ; ou bien, comme nous le verrons plus loin, le psychologue s' effa ce, en quelque sorte, devant ce qu'il étudie, considère objecti­ vement les faits, «dans le prolongement 'des sciences naturelles " (Ribot) ...

Pour la première attitude, il est intéressant de rappeler la position cartésienne du «Cogito "· C'est elle qui symbolise bien, sinon la Psychologie du premier type, du moins l'espèce de postulat dont elle se réclame.

Il ne sera pa� inutile de citer, à ce propos, un passage capital du célèbre Discours : « ••• Examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps, et qu'il n'.y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ( ...

), je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à. »

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