ABECQUER, ABÉQUER; ABÉCHER, ABICHER, verbe transitif.

ABECQUER, ABÉQUER; ABÉCHER, ABICHER, verbe transitif.  

A.—  [En parlant de l'oiseau \" adulte \"]  Donner la becquée à un oiseau trop jeune pour prendre lui-même sa nourriture. 

—  FAUCONNERIE.  \" Abécher l'oiseau, c'est en fauconnerie, lui donner une partie [seulement] de son pât ordinaire, afin de l'exciter à voler peu après. On dit : il faut abecquer le lanier. \" (Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART) 1834). 

—  Par extension, familier.  Porter la nourriture à la bouche de quelqu'un : 

Ø Resté seul avec soeur Céline, il retrouva sa gravité. Il réclama son potage et se laissa abecquer sans souffler mot. Puis, lorsqu'ils eurent dit ensemble la prière du soir, il lui fit éteindre le plafonnier.

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1155. 

—  Argot. Abecquer. Nourrir quelqu'un. 

—  Au figuré. Abecquer. \" Attirer, mettre en goût. \" (Dictionnaire français-français des mots rares et précieux 1965). 

B.—  Forme pronominale. S'abecquer. \" Se donner mutuellement la becquée. \" (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). 

C.—  Abécher, abicher, régionalisme (Confer supra fauconnerie). \" Abécher (...) dont les auteurs et les grammairiens ont fait abecquer, donner la becquée. Nous avons conservé, nous, le mot primitif, et nous disons : l'oiseau abèche ses petits, leur porte la béchée. \" (Henri Coulabin, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891). 

Remarque : Seules les formes en -qu- sont attestées à l'époque moderne; abécher est ou régional ou technique (dans le langage de ce qui subsiste de fauconnerie). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1. 

ABECQUEMENT, ABÉCHEMENT, substantif masculin.  

FAUCONNERIE.  Action de donner la becquée, c'est-à-dire d'abéquer, d'abécher : 

Ø Il [le terme abéchement] se dit proprement des oiseaux, quoique les pêcheurs l'étendent aux poissons, et qu'on l'emploie même à l'égard des personnes, par plaisanterie.

Dictionnaire de l'Académie française, Compléments.  1842. au mot abéchement.