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COULISSE, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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COULISSE, substantif féminin. I.— SCIENCES et TECHNIQUES. A.— Support fixe le long duquel glisse une pièce mobile; par métonymie, la pièce mobile elle-même. Échelle, fenêtre, tiroir à coulisse(s). Un lit, un dressoir, une table à coulisses (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 30 ). Une péniche en acajou, Avec ses volets à coulisse (PAUL-JEAN TOULET, Les Contrerimes, Sur le canal Saint-Martin, 1920, page 118 ). La coulisse de la trappe tomba derrière lui (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 73 ). — Par analogie. [En référence à la forme ou au jeu des paupières] Les petits yeux en coulisse qui caractérisent les Tartares et les Chinois (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 222 ). Ses yeux se bridèrent en coulisse (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 26 ). Un sourire qui avait quelque chose de fin et de rusé, un regard errant dans la coulisse étroite de ses longues paupières à demi fermées (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1851, page 1280 ). · En particulier, domaine de l'expression physionomique. Œil/yeux, regard, sourire en coulisse (= en biais, et exprimant la complicité, la curiosité, la timidité ou l'hypocrisie). Il la choya d'un oeil en coulisse, d'un oeil invitant (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 263 ). Luce s'assied et me regarde en coulisse, timidement (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 130 ). Si la première passante peut, d'un regard en coulisse, d'un sourire effronté, d'un déhanchement exercé, retenir un homme (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 213 ). B.— Spécialement. 1. ANATOMIE. Canal lisse à la surface d'un os, permettant le mouvement des tendons. La rotule ou os du grasset glisse sur une coulisse osseuse ou trochlée du fémur (ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 181 ). 2. ARCHITECTURE et HÉRALDIQUE. rare. Cadre et partie mobile d'une herse à l'entrée d'une construction fortifiée : Ø 1. Dans la chambre où Jeanne d'Arc a été reçue, des narcisses en fleur et des églantiers penchés les uns sur les autres. — A la tour qui sert d'entrée on voit la coulisse de la herse. — Partout à Chinon je cherche le souvenir de Rabelais et je ne trouve rien; Rabelais au reste est-il un génie local? GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 187. 3. CHEMIN DE FER. " Organe d'une locomotive qui permet de faire varier la détente et de renverser la marche en modifiant le jeu des tiroirs " (Dictionnaire encyclopédique Quillet, 1965). La manivelle motrice qui fait osciller une coulisse autour de tourillons fixés en son milieu (MAURICE BAILLEUL, Notions de matériel roulant des chemins de fer, 1951, page 44 ). 4. COUTURE. Rempli fait à une étoffe pour y glisser un galon de serrage; par métonymie, le galon lui-même. Elle, un instant, tenait à sa bouche la coulisse de sa chemise (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 206 ). Les chevilles serrées dans la coulisse du pantalon (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 282 ). 5. MARINE. Couette utilisée pour la construction et le lancement d'un bateau. 6. MÉCANIQUE. Pièce mobile d'un instrument de mesure. Calibre, équerre, pied à coulisse. 7. MUSIQUE. Tube mobile glissant sur le tube principal d'un instrument à vent. Trombone à coulisse. 8. TYPOGRAPHIE. " Petite planche très mince au moyen de laquelle on fait couler sur le marbre une page trop grande pour qu'on puisse sans danger du moins l'enlever avec les doigts " (Charles-Louis Carabelli, [Langage de l'imprimerie] ). C.— Régional. 1. " Liquide qui coule le long d'un corps, trace que laisse ce liquide " (Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). 2. Conduit permettant l'écoulement d'un liquide (Confer Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand (WILLIAM PIERREHUMBERT) 1926 et Société du Parler français au Canada, 1930). II.— THÉÂTRE. A.— Châssis mobile portant les décors, situé sur les côtés d'une scène; intervalle entre des portants de décor. On nous prêta de vieux paravents pour faire nos coulisses (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 237) : Ø 2. Un ouvrier tombe du haut d'une coulisse pendant qu'on joue Figaro, il se tue. L'acteur qui est son père revient, l'embrasse et couvert de sang retourne faire rire. « Cela prouve, dit le docteur, quelle est presque toujours la sublime abnégation des hommes les plus capables. » ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1840, page 1147. — Par analogie. Des apparitions et des disparitions subites de lune dans les déchirures et les coulisses du ciel (BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 156 ). B.— Par métonymie. 1. Partie d'un théâtre, sur les côtés et à l'arrière d'une scène, cachée au public par les décors. Coulisse d'opéra, de théâtre. Quand un acteur rentre dans la coulisse, il semble se déshabiller brusquement (JULES RENARD, Journal, 1899, page 523 ). Un vieux Shylock attendant, tout grimé, dans la coulisse, le moment d'entrer en scène (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 967 ). — Au figuré : Ø 3. Jusqu'à présent, j'ai toujours parlé sans aucun souci qu'on m'entende, toujours écrit pour ceux de demain, avec le seul désir de durer. J'envie ces journalistes dont la voix porte aussitôt, quitte à s'éteindre sitôt ensuite. Circulais-je jusqu'à présent entre des panneaux de mensonges? Je veux passer dans la coulisse, de l'autre côté du décor, connaître enfin ce qui se cache, cela fût-il affreux. ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 745. SYNTAXE : Jaillir, sortir de la coulisse; disparaître, rentrer dans la coulisse. 2. Monde du théâtre. Fils d'un cabotin, grandi, poussé, élevé dans les coulisses de l'Opéra-Comique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 252 ). SYNTAXE : a) Substantif + coulisse(s). Argot, jargon, langue de coulisse(s) (= langue des professionnels du théâtre); anecdotes, bavardages, bruits, cancans, indiscrétions, potins de coulisse(s); intrigue, licence, odeur, scandale de coulisse(s); coureur, pilier de coulisse(s); femme, rouleuse de coulisse(s). b) Verbe + coulisse(s). Hanter la coulisse, pratiquer les coulisses (= fréquenter les milieux du théâtre). 3. Par analogie. BOURSE. souvent péjoratif. Marché parallèle au parquet officiel de la Bourse, où sont cotées et négociées des valeurs mobilières : Ø 4. Cette bourse se tenait alors sur le trottoir du boulevard des Italiens, à l'entrée du passage de l'Opéra; et il n'y avait là que la coulisse, opérant au milieu d'une cohue louche de courtiers, de remisiers, de spéculateurs véreux. ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 346. C.— Par métaphore et/ou au figuré, souvent péjoratif (avec une idée d'intrigue et de manigance). Aspect dissimulé ou marginal d'un être ou d'une collectivité de personnes. Avec les illusions du spectateur dans la salle. Il nous faisait entrer dans la coulisse des rues (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1005 ). Certaines précautions de Salut public étaient prises contre la coulisse hébraïque (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 25) : Ø 5. Quelques instants plus tard, Maigret, qui n'avait trouvé personne pour l'introduire, gravissait un escalier pisseux dans les coulisses de l'hôtel qui rappelaient celles d'un petit théâtre de province. GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 65. SYNTAXE : a) Coulisses + substantif Coulisses de l'inconscient, du journalisme, de la littérature, de la mémoire, du monde, de la politique. b) Verbe + coulisse(s). Agir, se tenir dans les coulisses; rire dans la coulisse (= par derrière). c) Préposition + coulisse(s). Dans la coulisse. En secret. Tu es bien assez traître pour te marier un jour dans la coulisse (SARTRE, Nausée, 1938, page 178). Par la coulisse. Par la bande. Avec la morale kantienne, elle réintroduit par la coulisse les « postulats » (VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 234). Par les coulisses. Par les dessous. Le Saint-Simonisme que j'ai vu de près et par les coulisses (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1869, page 109). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 618. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 672, b) 1 301; XXe. siècle : a) 947, b) 787. Forme dérivée du verbe "coulisser" coulisser COULISSER, verbe. A.— Emploi transitif. 1. TECHNOLOGIE. Garnir de coulisse(s). 2. COUTURE. Coudre à points devant le rempli d'une étoffe, pour y faire passer une coulisse ou pour la froncer. Remarque : Emplois attestés dans Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — Emploi pronominal, rare Par analogie. Se plisser. La bouche de la vieille se coulisse (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1054 ). B.— Emploi intransitif. Glisser le long d'une coulisse : Ø 1. Parmi les belles serrures qui nous restent, citons celle d'une grille de crypte de Saint-Sernin de Toulouse. Le palastre est encadré d'un fer carré, tordu et rivé, la boîte où coulisse le pène est gravée artistement, le pène est manoeuvré à l'aide d'un bouton ciselé en coquille Saint-Jacques. FERNAND FILLON, Le Serrurier, 1942, page 21. — Par métaphore. · [Le sujet désigne une personne] : Ø 2. M. Percepied était exactement un double-mètre mal replié avec des bras de singe et une tête de perroquet. « Monsieur Debucourt? — Monsieur Percepied, peut-on envoyer ce particulier-là aux usines Wisner? » le double-mètre coulissa sur lui-même et l'oeil de perroquet se fixa sur Armand : « Peuh! Peuh! » dit-il. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 495. · [Le sujet désigne une chose] Des nuages gris de carême, marchant à des vitesses différentes, coulissant, dirait-on, les uns sur les autres (PAUL MORAND, l'Europe galante, 1925, page 26 ). Est-ce que les réponses peuvent coulisser ainsi dans les questions? (PAUL MORAND, La Folle amoureuse, 1956, page 34 ). Remarque : On rencontre dans la documentation coulissant, ante, en emploi adjectival. Des rideaux coulissants de bois articulé qui glissent latéralement (JULIEN CAIN, Les Transformations de la Bibliothèque nationale de 1936 à 1959, 1959, page 25). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9.

« serrées dans la coulisse du pantalon (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 282 ). 5.

MARINE.

Couette utilisée pour la construction et le lancement d'un bateau. 6.

MÉCANIQUE.

Pièce mobile d'un instrument de mesure. Calibre, équerre, pied à coulisse. 7.

MUSIQUE.

Tube mobile glissant sur le tube principal d'un instrument à vent.

Trombone à coulisse. 8.

TYPOGRAPHIE.

" Petite planche très mince au moyen de laquelle on fait couler sur le marbre une page trop grande pour qu'on puisse sans danger du moins l'enlever avec les doigts " (Charles-Louis Carabelli, [Langage de l'imprimerie] ). C.— Régional. 1.

" Liquide qui coule le long d'un corps, trace que laisse ce liquide " (Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). 2.

Conduit permettant l'écoulement d'un liquide (Confer Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand (WILLIAM PIERREHUMBERT) 1926 et Société du Parler français au Canada, 1930). II.— THÉÂTRE. A.— Châssis mobile portant les décors, situé sur les côtés d'une scène; intervalle entre des portants de décor.

On nous prêta de vieux paravents pour faire nos coulisses (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 237) : Ø 2.

Un ouvrier tombe du haut d'une coulisse pendant qu'on joue Figaro, il se tue.

L'acteur qui est son père revient, l'embrasse et couvert de sang retourne faire rire.

« Cela prouve, dit le docteur, quelle est presque toujours la sublime abnégation des hommes les plus capables.

» ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1840, page 1147. — Par analogie.

Des apparitions et des disparitions subites de lune dans les déchirures et les coulisses du ciel (BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 156 ). B.— Par métonymie. 1.

Partie d'un théâtre, sur les côtés et à l'arrière d'une scène, cachée au public par les décors.

Coulisse d'opéra, de théâtre.

Quand un acteur rentre dans la coulisse, il semble se déshabiller brusquement (JULES RENARD, Journal, 1899, page 523 ).

Un vieux Shylock attendant, tout grimé, dans la coulisse, le moment d'entrer en scène (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 967 ). — Au figuré : Ø 3.

Jusqu'à présent, j'ai toujours parlé sans aucun souci qu'on m'entende, toujours écrit pour ceux de demain, avec le seul désir de durer.

J'envie ces journalistes dont la voix porte aussitôt, quitte à s'éteindre sitôt ensuite.

Circulais- je jusqu'à présent entre des panneaux de mensonges? Je veux passer dans la coulisse, de l'autre côté du décor, connaître enfin ce qui se cache, cela fût-il affreux. ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 745. SYNTAXE : Jaillir, sortir de la coulisse; disparaître, rentrer dans la coulisse. 2.

Monde du théâtre.

Fils d'un cabotin, grandi, poussé, élevé dans les coulisses de l'Opéra-Comique (EDMOND DE GONCOURT, 2. »

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