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Définition: BALBUTIANT, -ANTE, adjectif.

Publié le 01/11/2015

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Définition: BALBUTIANT, -ANTE, adjectif. I.— Participe présent de balbutier* II.— Adjectif. A.— Qui balbutie, qui parle d'une manière confuse et hésitante (confer balbutier A 1). 1. [Se dit d'une personne] : Ø 1.... je suis un être inconnu, un pays étranger, un mystère. Un pauvre être inconnu, tout gauche et tout balbutiant devant elle;... VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 43. 2. Par métonymie. [Se dit d'un organe intervenant dans l'articulation (bouche, lèvres, langue) ou de son produit (son, voix)] : Ø 2.... cette prière étouffée n'arrivait à mes lèvres qu'avec la force du souffle d'un agonisant qui dit : Adieu! Elle expirait en sons inarticulés sur ma bouche balbutiante. CHARLES NODIER, Smarra ou Les Démons de la nuit, 1821, page 74. Ø 3. Serge, dit-elle, je viens te chercher. Le prêtre leva la tête, très pâle, avec un tressaillement. Il resta à genoux, il se signa, les lèvres balbutiantes encore de sa prière. ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1462. Ø 4. Immobile, il haletait et béait, ses yeux clignotaient et sa langue balbutiante ne trouvait pas les syllabes. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945, page 50. Remarque : S'agissant de la voix d'un enfant, plus précisément : « où la parole est articulée d'une manière enfantine ». — Spécialement. [Avec un mot exprimant un énoncé (propos, phrase, prière, adoration, excuse)] Dont les éléments sont prononcés en balbutiant, d'une manière peu distincte : Ø 5.... elle avait perdu sa mère très jeune [Audeberthe] et élevée par une dolente et vieille aïeule, bouche édentée marmottant sans cesse de balbutiantes prières, elle avait grandi dans la solitude... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 139. Ø 6. Dans ce bar où Claudius m'avait traîné, (...) nous n'avions pu tirer du gros entraîneur que de balbutiants propos d'homme ivre,... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, page 265. B.— Figuré. [Se dit d'une manifestation de la vie humaine] 1. [En parlant de la connaissance de sciences, de doctrines] Qui est faible ou élémentaire parce que encore dans ses débuts. Science balbutiante : Ø 7.... le jour où la caractérologie, encore balbutiante, connaîtra les étourdissantes découvertes qui illustrèrent au siècle dernier le développement des sciences physiques, elle viendra elle aussi à se croire maîtresse de nos destins. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 680. 2. [En parlant d'une oeuvre de l'intelligence humaine] Qui est informe : Ø 8. On suit même, à travers son oeuvre [de Nietzsche] vociférante, chuchotante, balbutiante, bredouillante, les changements de ton et d'accent de cinq ou six ancêtres tyranniques, auxquels il cède tout le terrain, avec des yeux exorbités d'épouvante. LÉON DAUDET, L'Hérédo, 1916, page 72. 3. [En parlant de tout autre acte humain] Qui est confus ou débile, en raison par exemple du manque de tempérament ou du grand âge : Ø 9. Cet érotisme sénile et balbutiant (...) provoque toujours la répugnance (...) l'insulte des jeunes gens bien constitués... ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 119. Ø 10.... des mariages récents et de leurs accouplements prolongés et de peu de nerf, aux résolutions émoussées, balbutiantes... ALEXANDRE ARNOUX, Visite à Mathusalem. 1961, page 133. — Emploi comme substantif. [En parlant d'une personne, dans le domaine littéraire et artistique] Personne qui s'exprime en balbutiant, d'une manière hésitante ou peu ferme : Ø 11. Des artistes comme Cézanne, ou Péguy par exemple, entraient dans ce qu'il [Barrès] appelait la catégorie des balbutiants. JÉRÔME THARAUD, Mes années chez Barrès, 1928, page 270. Ø 12.... curieuse cette nature d'oisif [R. Boylesve] , ce liseur infini, produire une oeuvre considérable; ce tempérament assez voluptueux s'astreindre à l'ennui d'une tâche constante; cet hésitant, qui s'avance comme à tâtons dans la vie, procéder de sa modestie première, s'élever au sommet par des mouvements indécis; ce balbutiant, en venir à déclarer même violemment les choses les plus hardies;... PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 27. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 283. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 234, b) 603; XXe. siècle : a) 812, b) 191. Forme dérivée du verbe "balbutier" balbutier BALBUTIER, verbe. A.— Emploi intransitif. 1. [En parlant d'une personne, en particulier d'un enfant envisagé du point de vue de son aptitude physiologique à s'exprimer] Articuler d'une manière confuse et hésitante : Ø 1. Rougon, étourdi, suffoqué, ne pouvant croire à ce triomphe brusque, balbutiait comme un enfant ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 291. Ø 2. Le reniement de Pierre, le reniement de Pierre. Vous n'avez que ça à dire, le reniement de Pierre. Balbutiant, bafouillant presque. De colère. On allègue ça, ce reniement, on dit ça pour masquer, pour cacher, pour excuser nos propres reniements. CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 136. — Par comparaison : Ø 3. Comme l'enfance, elles [les nations] vagissent, balbutient, grossissent, grandissent. CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 150. — Par métonymie. [En parlant d'un organe intervenant dans l'articulation (langue, lèvres, bouche) ou de son produit (son, voix)] : Ø 4. Si je chante les Dieux, ou les héros, soudain Ma langue balbutie et se travaille en vain; Si je chante l'amour, ma chanson d'elle-même S'écoule de ma bouche et vole à ce que j'aime. ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, L'Amour, 1794, page 28. Ø 5. Il [Walter] était devenu, en quelques jours, un des maîtres du monde, un de ces financiers omnipotents, plus forts que des rois, qui font courber les têtes, balbutier les bouches et sortir tout ce qu'il y a de bassesse (...) au fond du coeur humain. GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 327. — Par analogie. [En parlant de choses concrètes ou abstraites émettant certains sons ou bruits] : Ø 6. Les appels du timbre se précipitaient. Il y en avait de modestes, qui balbutiaient avec le tremblement d'un premier aveu... ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1142. Ø 7.... une sorte de mélodie cacochyme cracha, toussa, balbutia, ne réussit pas à prendre son vol, à décoller de la ferraille, culbuta, râla, se tut. ALEXANDRE ARNOUX, Suite variée, 1925, page 84. 2. Par métaphore ou au figuré. [En parlant d'une personne envisagée du point de vue de son activité intellectuelle, de la création littéraire ou artistique] S'exprimer confusément, avec peine; commencer à s'exprimer, être novice (en quelque chose), n'en être qu'à ses débuts : Ø 8. Pour le génie et l'âme, Giotto ressemblait à Raphaël; (...) mais la langue n'était pas faite, et il a balbutié, tandis que l'autre a parlé. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 337. Ø 9. Jamais je ne me suis senti plus jeune et plus heureux que le mois dernier — au point que même je ne savais rien en écrire. Je n'eusse pu que balbutier... ANDRÉ GIDE, Journal, 1917, page 632. — Par extension : Ø 10. Un homme doit pratiquer cette science [l'élégance] avec l'aisance qu'il met à parler sa langue maternelle. Il est dangereux de balbutier dans le monde élégant HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 177. — Par métonymie. [En parlant de la langue, de l'âme, de l'esprit...] : Ø 11.... D'où venait donc cette langue [grecque] qui semble naître comme Minerve, et dont la première production [l'Iliade] est un chef-d'oeuvre désespérant, sans qu'il ait jamais été possible de prouver qu'elle ait balbutié? JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 1, 1821, page 131. Ø 12. Je ne sais si vous pourrez lire et comprendre tout ce barbouillage. Les phrases courent à la débandade sur mon papier, et, quand on est en souci, la main tremble pour écrire et l'âme balbutie pour parler. Je veux écrire pourtant, d'une façon bien nette et bien appuyée, que je vous aime et vous embrasse... MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1833, page 109. Ø 13.... à la première aube du moyen âge, l'esprit naïf et qui balbutiait à peine a dû s'encombrer des restes de l'antiquité classique (...) de l'épineuse théologie byzantine... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 154. B.— Emploi transitif. 1. [L'objet désigne des sons à articuler, des mots ou tout énoncé formé de mots; le sujet désigne une personne ou un substantif collectif assimilé à une personne] Prononcer, dire d'une manière peu distincte, confuse et hésitante, dire tout bas : Ø 14. Elle vouloit articuler quelques paroles, mais elle balbutioit à peine des sons confus, et Lothario ne s'informoit point de ce qu'elle avoit voulu dire. CHARLES NODIER, Jean Sbogar, 1818, page 172. Ø 15. Le père Goriot se retira en balbutiant quelques paroles dont Eugène ne saisit pas le sens. HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 100. · Par métaphore : Ø 16. Le moment est venu d'élever la voix (...) Les gouvernements balbutient une réponse. Ils ont déjà essayé ce bégaiement. Ils disent : on exagère. VICTOR HUGO, Actes et paroles 4, 1885, page 5. 2. Par métaphore ou au figuré. [L'objet désigne une réflexion, un sentiment, un produit de l'intelligence humaine] Exprimer d'une manière confuse ou maladroite; commencer à exprimer maladroitement : Ø 17. C'est toujours le sentiment de cette glorieuse sympathie entre le créateur et la créature, entre le ciel et la terre, qui se fait jour à travers les siècles; mais tandis que l'antiquité païenne l'avait balbutié, en donnant à ses dieux tous les vices de l'humanité, les âges chrétiens l'ont proclamé en élevant l'humanité et le monde régénérés par la foi à la hauteur du ciel. CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page XCIX. Ø 18. Hugo, encore enfant, balbutiait déjà des strophes qui faisaient faire silence aux vieilles cordes de la poésie de tradition. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 300. · [En parlant des yeux, du regard] : Ø 19. Le jour où leurs yeux se rencontrèrent et se dirent enfin brusquement ces premières choses obscures et ineffables que le regard balbutie, Cosette ne comprit pas d'abord. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 93. — Emploi pronominal passif. [Le sujet désigne un produit de l'intelligence humaine] Être exprimé, formulé, d'une manière confuse ou maladroite : Ø 20. Toute la pose de l'outrecuidant pontife qu'était Hello, avait jailli d'une abracadabrante préface écrite à propos de ce livre. Ainsi qu'il le faisait remarquer, « les choses extraordinaires ne peuvent que se balbutier, » et il balbutiait en effet, déclarant que « la ténèbre sacrée où Rusbrock étend ses ailes d'aigle, est son océan, sa proie, sa gloire, et que les quatre horizons seraient pour lui un vêtement trop étroit ». GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 208. Ø 21. D'où nous vient-il pourtant ce fonds commun de contes merveilleux, d'ogres, de géants (...) qui se répètent et se balbutient avec tant de variantes, des confins de l'Asie aux extrémités du Nord et du Midi de l'Europe? CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 311. Remarque : En tant qu'il désigne une manière d'articuler des sons, balbutier est le plus souvent en relation avec des situations d'âge (enfance, vieillesse) ou de trouble causé par la douleur, la fureur, la crainte, la surprise, l'ivresse, etc.

« ? Sp?cialement.

[Avec un mot exprimant un ?nonc? (propos, phrase, pri?re, adoration, excuse)] Dont les ?l?ments sont prononc?s en balbutiant, d'une mani?re peu distincte?: ? 5....

elle avait perdu sa m?re tr?s jeune [Audeberthe] et ?lev?e par une dolente et vieille a?eule, bouche ?dent?e marmottant sans cesse de balbutiantes pri?res, elle avait grandi dans la solitude... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 139.

? 6.

Dans ce bar o? Claudius m'avait tra?n?, (...) nous n'avions pu tirer du gros entra?neur que de balbutiants propos d'homme ivre,... PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, page 265.

B.? Figur?.

[Se dit d'une manifestation de la vie humaine] 1.

[En parlant de la connaissance de sciences, de doctrines] Qui est faible ou ?l?mentaire parce que encore dans ses d?buts.

Science balbutiante?: ? 7....

le jour o? la caract?rologie, encore balbutiante, conna?tra les ?tourdissantes d?couvertes qui illustr?rent au si?cle dernier le d?veloppement des sciences physiques, elle viendra elle aussi ? se croire ma?tresse de nos destins. EMMANUEL MOUNIER, Trait? du caract?re, 1946, page 680.

2.

[En parlant d'une oeuvre de l'intelligence humaine] Qui est informe?: ? 8.

On suit m?me, ? travers son oeuvre [de Nietzsche] vocif?rante, chuchotante, balbutiante, bredouillante, les changements de ton et d'accent de cinq ou six anc?tres tyranniques, auxquels il c?de tout le terrain, avec des yeux exorbit?s d'?pouvante. L?ON DAUDET, L'H?r?do, 1916, page 72.

3.

[En parlant de tout autre acte humain] Qui est confus ou d?bile, en raison par exemple du manque de temp?rament ou du grand ?ge?: ? 9.

Cet ?rotisme s?nile et balbutiant (...) provoque toujours la r?pugnance (...) l'insulte des jeunes gens bien constitu?s... ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 119.

? 10....

des mariages r?cents et de leurs accouplements prolong?s et de peu de nerf, aux r?solutions. »

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