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Définition: ESSORER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESSORER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Vieilli. Exposer à l'air (une chose) en vue de la faire sécher. Il fallait bien cependant poser la planche à repasser sur son bureau et sur une autre table, faire essorer le linge sur des traverses dans l'entrée (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 62 ). — En particulier " Essorer une plate-bande. La retourner pour en faire sécher la terre trop humide " (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. Par extension, moderne. Égoutter, exprimer l'eau ou le surplus de liquide qui imbibe (quelque chose), cette opération se pratiquant manuellement ou mécaniquement. Essorer le linge; essorer des fromages. Après égouttage, la feuille était détachée de la forme puis essorée sous pression entre des feutres (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, pages 6-5 ). Pour essorer les draps qu'on savonnait à la main, nous les tordions, cravatés au col d'un gros robinet de cuivre (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Fanal bleu, 1949, page 177 ). Le rouleau sera imprégné de peinture dans le bac, puis essoré sur la grille afin d'être peu chargé (PAUL BONNEL, JEAN TASSAN, Travaux d'aménagement dans la maison, 1966, page 138 ). · [Par ellipse du complément] Après cette opération [le trempage] , essorez soigneusement avant de remettre le linge dans la machine pour le « lessivage ou barbotage » (Larousse mensuel illustré. 1926, page 199 ). · Emploi pronominal réfléchi, rare. Lorsqu'il vit ses chers alpinistes (...) en train de s'étriller, de s'essorer autour d'un énorme poêle en faïence (...) le président s'écouta frissonner (ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 172 ). — Au figuré ou par métaphore. · Vider (quelqu'un) ou (quelque chose) de sa substance, de sa vitalité. Jamais la pauvre guenille humaine n'a été pressée, battue, tordue, essorée, avec plus de force, de verve, de bonne humeur (ALPHONSE DAUDET, Pages inédites de critique dramatique. 1897, page 266 ). Soixante navires, à Brest, au printemps de l'année, qui furent alimentés en matelots par une pression générale sur la Bretagne, très riche en naissances, mais qu'on essore (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Maréchal de Tourville et son temps, 1943, page 128 ). · Rare. Débarrasser de ce qui gêne, épurer. Crier un ordre empoisonnant qui va réveiller dans les guitounes une indignation tonique, ça vous remet d'équerre, ça vous essore le cerveau! (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 13 ). · Argot. Extorquer (à quelqu'un) tout son argent, tous ses biens (confer mettre à sec*). Toute la petite épargne [= tous les petits épargnants] que notre pote avait essorée défilait [chez le juge d'instruction] (JULES SIMON, Petit Simonin illustré par l'exemple, 1957, page 249 ). B.— Emploi pronominal. 1. Vieilli, rare. [Le sujet désigne un oiseau] Prendre son élan, s'élever dans l'air. Parfois un aigle s'essorait du côté de la grande dune (ANDRÉ GIDE, Journal, 1895-96, page 76 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi transitif (avec un complément d'objet interne) : un coq faisan partit avec fracas, essora son vol en fusée vers les cimes (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 206) et l'emploi absolu Oiseaux qui essorent en cercles agrandis (PAUL MORAND, Air indien, 1932, page 14). Par analogie Les avions prêts à essorer, sont rangés sur l'aire de ciment (IDEM, ibidem, page 85). Attesté uniquement chez l'auteur cité. — Par analogie. Les balles des mitrailleuses s'essorent par-dessus la vallée, filent et filent par le col de Combres, avec une allégresse chantante d'oiseau (MAURICE GENEVOIX, Les Éparges, 1923, page 36 ). 2. Par métaphore ou au figuré, poétique. [Le sujet désigne une personne, des sentiments humains] S'élever Ainsi le poète, guéri De la torpeur qui l'étiole, Tout à coup s'essore et s'envole Vers le bosquet toujours chéri (PAUL VERLAINE, Poèmes divers, Intermittences, 1896, page 227) : Ø On a besoin de symboles, de monuments, de statues, de drapeaux, pour fournir au sentiment quelque prise; des perchoirs pour permettre à ce qui s'essore de nos coeurs mais ne pourrait longtemps soutenir son vol, de se poser. ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 39. — Au participe passé. Villes, au bord des mers, cités, au pied des monts, Leur tumulte essoré remplit vos horizons (ÉMILE VERHAEREN, La Multiple splendeur, 1906, page 56 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« 1.

Vieilli, rare.

[Le sujet désigne un oiseau] Prendre son élan, s'élever dans l'air.

Parfois un aigle s'essorait du côté de la grande dune (ANDRÉ GIDE, Journal, 1895-96, page 76 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi transitif (avec un complément d'objet interne) : un coq faisan partit avec fracas, essora son vol en fusée vers les cimes (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 206) et l'emploi absolu Oiseaux qui essorent en cercles agrandis (PAUL MORAND, Air indien, 1932, page 14).

Par analogie Les avions prêts à essorer, sont rangés sur l'aire de ciment (IDEM, ibidem, page 85).

Attesté uniquement chez l'auteur cité. — Par analogie.

Les balles des mitrailleuses s'essorent par- dessus la vallée, filent et filent par le col de Combres, avec une allégresse chantante d'oiseau (MAURICE GENEVOIX, Les Éparges, 1923, page 36 ). 2.

Par métaphore ou au figuré, poétique.

[Le sujet désigne une personne, des sentiments humains] S'élever Ainsi le poète, guéri De la torpeur qui l'étiole, Tout à coup s'essore et s'envole Vers le bosquet toujours chéri (PAUL VERLAINE, Poèmes divers, Intermittences, 1896, page 227) : Ø On a besoin de symboles, de monuments, de statues, de drapeaux, pour fournir au sentiment quelque prise; des perchoirs pour permettre à ce qui s'essore de nos coeurs mais ne pourrait longtemps soutenir son vol, de se poser. ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 39. — Au participe passé.

Villes, au bord des mers, cités, au pied des monts, Leur tumulte essoré remplit vos horizons (ÉMILE VERHAEREN, La Multiple splendeur, 1906, page 56 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 2. »

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