Définition: ESTOMAQUER, verbe transitif.

Définition: ESTOMAQUER, verbe transitif. Familier. A.— Frapper à l'estomac. Je charge! J'en estomaque deux! J'en empale un tout vif! Quelqu'un m'ajuste : paf! (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 9, page 99 ). Au septième round Jacques lui estomaqua le plexus solaire d'une gauche infaillible (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 62 ). B.— Au figuré. Frapper d'étonnement, couper le souffle. Je suis prête à quitter la maison demain s'il le fallait (...) — Ah! pour le coup, vous m'estomaquez, ma petite... (HENRY BATAILLE, Maman Colibri, 1904, III, 6, page 24 ). Elle (...) n'a fait qu'un saut du boulevard extérieur sur la scène, estomaquée de gagner, en chantant, deux cent dix francs par mois (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 20 ). — Emploi pronominal à valeur subjective. Il n'a pas sujet de s'estomaquer, de s'en estomaquer (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le participe présent adjectivé estomaquant, ante. Qui frappe d'étonnement, qui coupe le souffle. Clemenceau vint à la tribune et dit à Jaurès : " Vous voulez dire à l'Angleterre que nous ne la soutiendrons pas si elle est attaquée. C'est pour qu'elle ne nous soutienne pas? ". C'est estomaquant! (Maurice Barrès, Mes Cahiers, tome 7, 1908-09, page 248). b) Le participe passé en emploi adjectival estomaqué, ée. Qui est frappé d'étonnement, qui a le souffle coupé. Joseph s'était interrompu de flûter (...) il se tenait debout, d'un air tout estomaqué (George Sand, Maîtres sonneurs, 1835, page 58). Le groupe Picabia (...) exposait cet Œil Cacodylate que la clientèle, un peu estomaquée quand même, admirait sans réserves (Fargue, Piéton Paris, 1939, page 53). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2