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Définition: ÉTEINDRE, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTEINDRE, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Faire cesser la combustion de ce qui est en ignition, en flammes et, par voie de conséquence, (faire cesser) la lumière. Éteindre un incendie, les flammes, une bougie. J'ai vu le spectre de ma mère s'approcher de l'autel, éteindre les flambeaux (PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Les Veillées, 1827, page 310 ). La nef vide, où un bedeau éteignait les cierges (ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 990 ). Lilian, qui laissait éteindre sa cigarette (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1053 ). a) [L'accent est mis sur la combustion] Il [Jacques] dit : — « Ne laisse pas éteindre le poêle, Antoine. » Puis il sortit (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1241 ). L'eau s'est mise à tomber et cette eau a éteint le feu du bûcher (ARMAND SALACROU, La Terre est ronde, 1938, page 329 ). b) [L'idée d'éclairage est prépondérante; l'idée de combustion s'efface et même disparaît] Éteindre la lumière; éteindre l'électricité. Lorsqu'on ne peut éteindre une lumière, on s'en laisse éclairer (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Rome, Naples et Florence, tome 2, 1817, page 286 ). [Il] éteignit l'électricité et alluma la lampe (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 228) : Ø 1. Le chauffeur éteignit ses phares, les alluma, puis les fit clignoter régulièrement (...). Sur un dernier signe du guetteur, le chauffeur éteignit définitivement ses phares. La voiture et l'homme disparurent dans la nuit. ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1656. — Absolument. Faire cesser la lumière. On avait éteint dans le corridor (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 21 ). c) Au figuré. Il importe à l'humanité d'éteindre l'incendie qui consume la France, et peut s'étendre dans le reste de l'Europe (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1617 ). Application de mesures sanitaires capables d'éteindre les foyers de la contagion (EDMOND NOCARD, ÉMILE LECLAINCHE, Les Maladies microbiennes des animaux, 1896, page 263) : Ø 2. D'autres crises vont se produire aux siècles suivants, fatales finalement à l'existence politique d'Israël, menaçantes pour sa foi, mais sans pouvoir éteindre la flamme désormais inextinguible du Judaïsme. SIMONE WEIL, Le Judaïsme, 1931, page 23. 2. Diminuer, tempérer l'ardeur, la force, la violence de quelque chose. a) Domaine des sens. Le musc éteignait les fétides senteurs de la pourriture humaine (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 147 ). Je me promettais d'éteindre le son de ma voix comme le bruit de mes pas (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 360) : Ø 3.... ses yeux, coupés en amande, auraient peut-être jeté trop d'éclat, si une suavité extraordinaire n'eût éteint à demi ses regards en les faisant briller languissamment, comme un rayon de lumière s'adoucit en traversant le cristal de l'eau. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 26. b) Domaine abstrait Diminuer l'ardeur, l'intensité de quelque chose (sentiments, passions, guerres). Ces paroles éteignirent tout esprit de discorde (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 147 ). Lueur purifiée, mais ardente encore, d'un brasier de passions éteintes seulement parce qu'elles ne flambent plus (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 339) : Ø 4.... ce vaste désordre (...) éteignant peu à peu toutes les aspirations généreuses et tarissant toutes les sources de la foi, du dévouement, de la poésie... LOUIS BLANC, Organisation du travail, 1845, page 66. 3. Faire cesser, faire disparaître quelque chose; abolir quelque chose. Nouveau revenu de cinq cent millions dont il [le fisc] a besoin pour éteindre la dette publique (CHARLES FOURIER, Le Nouveau monde industriel ou l'Agriculture combiné, 1830, page 87 ). La servitude de passage qui permet de l'exploiter est actuellement éteinte par prescription trentenaire (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 141) : Ø 5. L'action en divorce sera éteinte par la réconciliation des époux, survenue soit depuis les faits qui auraient pu autoriser cette action, soit depuis la demande en divorce. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 272, page 51. B.— Emploi pronominal. 1. Cesser de brûler, d'éclairer. a) Cesser de brûler. Les derniers charbons qui s'éteignent (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 57 ). Un reste de feu s'éteignait dans l'âtre sous la marmite pleine d'eau chaude (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Histoire d'une fille de ferme, 1881, page 23 ). b) Cesser d'éclairer. Nous savons que les étoiles s'éteignent; nous savons même à quels signes on peut annoncer la mort d'un astre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire. 1890, page 97 ). Les lumières s'éteignaient aux fenêtres (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 162 ). 2. Devenir moins intense. a) Domaine des sens. [En parlant de la lumière naturelle, des formes, des couleurs, des sons] Décroître; diminuer d'intensité; perdre son éclat. Le coloris [des peintres flamands du XVIe. ] s'éteint; il devient de plus en plus blanchâtre, crayeux et blême (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 35 ). Les voix joyeuses (...) se firent entendre de nouveau (...) puis brusquement tout s'éteignit dans un vague murmure qui s'éteignit bientôt lui-même dans un silence morne (OCTAVE FEUILLET, Un Mariage dans le monde, 1875, page 224) : Ø 6. Le jour mourant s'éteint dans les eaux violettes Des lacs et des bassins, Et les noirs peupliers dressent leur silhouette En un sobre dessin. L'ombre ravit la forme et la couleur des choses, Et mon oeil incertain Voit se faner les lys et s'éteindre les roses Au fond de mon jardin. VINCENT MUSELLI, Les Travaux et les jeux, 1914, page 25. b) Domaine des sentiments, des passions. Diminuer d'intensité, d'ardeur; décroître jusqu'à devenir nul. L'idée que tu peux m'oublier, que l'amour peut s'éteindre dans ton coeur vient quelquefois obscurcir tristement ma vie (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 66 ). Si nous descendons dans la Prusse rhénane, les souvenirs français vont jusqu'à Coblence où ils diminuent et s'éteignent (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 86 ). 3. Disparaître, mourir, ne plus exister. a) [Le sujet est une personne] Synonyme : mourir. Il [Haydn] s'éteignit enfin le 31 mai au matin (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1817, page 195 ). — Par extension. [Le sujet désigne une famille, une dynastie, une race, un nom] Disparaître par la mort du dernier représentant (mâle). Ce fils âgé de quelques mois l'a suivi dans la tombe. Avec Auguste de Staël s'est éteinte la postérité masculine d'une femme illustre (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 352 ). Et puis notre cousin n'a pas d'enfants, et le nom s'éteint avec lui (PAUL CLAUDEL, L'Otage, 1911, III, 1, page 277) : Ø 7. Il en a découlé d'abord cette règle que chaque famille dût se perpétuer à jamais. Les morts avaient besoin que leur descendance ne s'éteignît pas. Dans le tombeau où ils vivaient, ils n'avaient pas d'autre sujet d'inquiétude que celui-là. Leur unique pensée, comme leur unique intérêt, était qu'il y eût toujours un homme de leur sang pour apporter les offrandes au tombeau. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 53. b) Pronominal passif. La rente viagère ne s'éteint pas par la mort civile du propriétaire (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1982, page 356 ). Il [le comte de Camors] avait (...) une rente viagère d'une trentaine de mille francs, qui naturellement s'éteignait avec lui (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors, 1867, page 50 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 974. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 693, b) 4 603; XXe. siècle : a) 4 536, b) 3 445. DÉRIVÉS : 1. Éteignement, substantif masculin. Action d'éteindre ou de s'éteindre; résultat de l'action (confer extinction). Elles ont dépensé leur vitalité et (...) elles se trouvent au même degré d'assouvissement et de l'éteignement de la chair que leurs maris (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1107 ). À la fin du jour, dans un éteignement sommeilleux de toutes les couleurs où la lumière ne serait plus donnée que par une mer presque caillée ayant le bleuâtre du petit lait (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 713 ). 2. Éteigneur, -euse, substantif. Celui, celle qui éteint quelque chose (confer baba1, exemple 1). L'éteigneur de réverbères (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, 7, page 165 ). Il y avait un grand concours de gens pour faire la chaîne et passer les seaux, et, parmi tous ces éteigneurs bénévoles, les utilités de la troupe (ALEXANDRE ARNOUX, Rencontres avec Richard Wagner, 1927, page 140 ).

« l'eau. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 26. b) Domaine abstrait Diminuer l'ardeur, l'intensité de quelque chose (sentiments, passions, guerres).

Ces paroles éteignirent tout esprit de discorde (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 147 ).

Lueur purifiée, mais ardente encore, d'un brasier de passions éteintes seulement parce qu'elles ne flambent plus (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 339) : Ø 4....

ce vaste désordre (...) éteignant peu à peu toutes les aspirations généreuses et tarissant toutes les sources de la foi, du dévouement, de la poésie... LOUIS BLANC, Organisation du travail, 1845, page 66. 3.

Faire cesser, faire disparaître quelque chose; abolir quelque chose.

Nouveau revenu de cinq cent millions dont il [le fisc] a besoin pour éteindre la dette publique (CHARLES FOURIER, Le Nouveau monde industriel ou l'Agriculture combiné, 1830, page 87 ).

La servitude de passage qui permet de l'exploiter est actuellement éteinte par prescription trentenaire (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 141) : Ø 5.

L'action en divorce sera éteinte par la réconciliation des époux, survenue soit depuis les faits qui auraient pu autoriser cette action, soit depuis la demande en divorce. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 272, page 51. B.— Emploi pronominal. 1.

Cesser de brûler, d'éclairer. a) Cesser de brûler.

Les derniers charbons qui s'éteignent (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 57 ).

Un reste de feu s'éteignait dans l'âtre sous la marmite pleine d'eau chaude (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Histoire d'une fille de ferme, 1881, page 23 ). b) Cesser d'éclairer.

Nous savons que les étoiles s'éteignent; nous savons même à quels signes on peut annoncer la mort d'un astre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire.

1890, page 97 ).

Les lumières s'éteignaient aux fenêtres (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 162 ). 2.

Devenir moins intense. a) Domaine des sens.

[En parlant de la lumière naturelle, des formes, des couleurs, des sons] Décroître; diminuer d'intensité; perdre son éclat.

Le coloris [des peintres flamands du XVIe.

] s'éteint; il devient de plus en plus blanchâtre, crayeux et blême (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 35 ).

Les voix joyeuses (...) se firent entendre de nouveau (...) puis brusquement tout s'éteignit dans un vague murmure qui s'éteignit bientôt lui-même dans un silence morne (OCTAVE FEUILLET, Un Mariage dans le monde, 1875, page 224) : Ø 6.

Le jour mourant s'éteint dans les eaux violettes Des lacs et des bassins, Et les noirs peupliers dressent leur silhouette En un sobre dessin. L'ombre ravit la forme et la couleur des choses, Et mon oeil incertain Voit se faner les lys et s'éteindre les roses 2. »

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