Devoir de Philosophie

Définition: ÉTRANGER, -GÈRE, adjectif et substantif.

Publié le 03/02/2016

Extrait du document

Définition: ÉTRANGER, -GÈRE, adjectif et substantif. A.— Adjectif et substantif. [En parlant d'une personne, d'une collectivité, parfois d'un animal] 1. [Par rapport à un lieu, à une collectivité] a) (Celui, celle) qui n'est pas d'un pays, d'une nation donnée; qui est d'une autre nationalité ou sans nationalité; plus largement, qui est d'une communauté géographique différente. Français et/ou étranger; pays étranger; nation étrangère. Il n'a été satisfait que d'une élève, une petite étrangère filasse (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1910, page 204 ). SYNTAXE : a) Un jeune étranger; une belle étrangère; des étrangers de passage; d'illustres étrangers; une foule d'étrangers; sous le joug des étrangers; aux yeux des étrangers; les étrangers affluent. b) Étranger et/ou ennemi; étranger et/ou provincial. c) Diplomate, étudiant, ministre, prince, touriste étranger; les dieux étrangers; femme, personne étrangère; gouvernement, peuple étranger; armée, autorité, cour, puissance, race, ville étrangère; en (sur une) terre étrangère. La Légion* étrangère. — Spécialement, substantif masculin singulier. [En parlant d'une collectivité] · Ensemble de pays n'appartenant pas à une nation donnée. Dans l'étranger (vieilli); passer, vendre à l'étranger; séjour à l'étranger; Français résidant à l'étranger. J'ai passablement voyagé, vécu bien des mois en province et à l'étranger (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mémoires d'un veuf, 1886, page 181 ). · Ensemble de personnes originaires de ces pays, y habitant Chasser l'étranger. Les armées de volontaires purgeant de l'étranger le sol de la patrie (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 440 ). b) (Celui, celle) qui n'est pas familier (ière) d'un lieu qui ne fait pas partie d'une collectivité donnée : Ø 1. Sans doute elle [Gervaise] avait confiance en madame Boche; seulement ça la mettait hors d'elle de voir une étrangère s'installer dans sa chambre, ouvrir les tiroirs, toucher ses affaires. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 472. — Étranger à. Glaneuses étrangères au bourg (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 68 ). Personnes étrangères à l'administration (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 161 ). c) Expressions. — Être (un) étranger dans son (propre) pays. En ignorer les coutumes, les événements, être tenu à l'écart de ce qui s'y passe. Vous qui vous plaigniez tant d'être un étranger dans votre propre pays (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 1, page 14 ). · Par analogie. Lady Falkland vit en étrangère dans sa propre maison, où la maîtresse de son mari (...) commande à sa place (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 85 ). — N'être étranger nulle part. Être bien accueilli, à l'aise partout. — Étranger sur la terre. (Celui) qui, croyant en Dieu, à l'au-delà, se considère comme passager sur la terre, aspire au ciel, sa véritable patrie : Ø 2. C'est bien l'étranger sur la terre du psaume 119, l'exilé qui cherche dans les nuages les frontières d'une patrie perdue. JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 244. 2. [Par rapport à une personne ou à une chose] a) (Celui, celle) qui n'est pas familier (ière) à quelqu'un, qui n'a pas de relation avec lui, qui en est mal connu(e), distant(e). Être étranger l'un à l'autre, rendre quelqu'un étranger à quelqu'un. Vous n'êtes pas (...) une étrangère pour moi. Je ne connais (...) que vous au monde (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les désirs de Jean Servien, 1882, page 125) : Ø 3. Jacques eut une impression pénible, comme s'il eût essuyé une offense. De minute en minute son ami lui devenait étranger. Un regard curieux, un peu moqueur, dont Daniel l'enveloppa, acheva de le glacer. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 792. b) (Celui, celle) qui est sans lien, sans rapport avec quelque chose, qui ne se mêle pas de quelque chose, qui est indifférent(e) à quelque chose, qui n'a pas de notion de quelque chose. Être absolument, tout à fait étranger à, rester étranger à. J'étais trop étrangère à tout sentiment de coquetterie, et encore trop éloignée de la moindre notion d'amour (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 334 ). Je suis étrangère à toutes ces intrigues (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 317) : Ø 4. — Bah! maman, laisse faire à papa (...) dit Césarine en embrassant sa mère et se mettant au piano pour montrer à l'architecte que la fille d'un parfumeur n'était pas étrangère aux beaux-arts. HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 102. SYNTAXE : Étranger à la politique, à des passions, à des préoccupations, à ce qui se passe; étranger et/ou indifférent. c) (Celui, celle) qui n'arrive pas à se situer par rapport à lui-même, à la vie, à ce qui l'entoure; à qui tout paraît sans rapport avec lui-même : Ø 5.... il [l'Étranger de M. Camus] se sent étranger au monde tout entier qui lui est tout entier étranger. Souvent dans le malheur l'homme renie ainsi toutes ses attaches. Il ne veut pas du malheur, il cherche comment le fuir; il regarde en soi : il voit un corps indifférent, un coeur qui bat d'un rythme égal... SIMONE DE BEAUVOIR, Pyrrhus et Cynéas, 1944, page 14. B.— Adjectif. [En parlant d'une chose, parfois d'un végétal] 1. Qui est d'un autre pays, d'une autre nation et plus largement d'une communauté géographique différente; relatif à un autre pays ou à d'autres pays, à leurs caractéristiques. Force, langue, littérature étrangère; d'origine étrangère. Traduire la monnoie étrangère en monnoie nationale (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 248) : Ø 6. Alors elle [la sauterelle] se croit au bout de l'hémisphere, Chez un peuple inconnu, dans de nouveaux états; Elle admire ces beaux climats, Salue avec respect cette rive étrangere. JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, 1792, page 188. SYNTAXE : Accent, nom étranger; capitaux, journaux, marchés, produits étrangers; concurrence, domination, influence, intervention, occupation étrangère; devises, plantes étrangères; sous un ciel étranger. — Spécialement. POLITIQUE. Qui concerne les relations d'un pays donné avec les autres pays. Politique étrangère; ministère des Affaires étrangères. Enfin, mon fils, tant civile qu'étrangère, la guerre est exécrable et d'une malignité que je déteste (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard. 1893, page 171 ). Le rapport de Louis Marin sur le budget des Affaires étrangères (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1917, page 82 ). 2. Qui n'est pas d'un lieu, d'un groupe donné. Déchirant sans pitié toute oeuvre étrangère à leur coterie (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 62 ). 3. Qui est sans rapport avec quelqu'un ou quelque chose. a) Qui n'est pas propre, naturel, familier à quelqu'un, à sa personnalité, qui est inconnu ou mal connu de quelqu'un. Je suis homme et rien d'humain ne m'est étranger [traduit d'un vers de Térence, Heautontimoroumenos] (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 44 ). Confer aussi exemple 5 : Ø 7. On connaît toujours trop les causes de sa peine, Mais on cherche parfois celles de son plaisir; Je m'éveille parfois l'âme toute sereine, Sous un charme étranger que je ne peux saisir. ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Solitudes, 1869, page 11. — Spécialement. [En parlant d'un attribut de la personne] Qui appartient ou semble appartenir à quelqu'un d'autre, qui n'est pas familier, qui est inconnu. Visages, yeux étrangers. Des critiques ont voulu n'y voir (...) qu'une composition de Léonard exécutée par une main étrangère (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 66 ). b) Qui est sans lien, sans rapport avec quelque chose, qui ne fait pas partie d'un ensemble, qui est différent d'autre chose. Objet, principe étranger; cause, pensée étrangère. Des considérations étrangères au sujet (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 207 ). On se trouve toujours à la merci (...) du moindre bruit étranger (IGOR STRAVINSKY, Chroniques de ma vie, 1931, page 137 ). — Spécialement. [En parlant d'un élément, d'une substance] · CHIMIE. Dont la nature est différente de celle du corps auquel il est allié. Argiles (...) pures de toutes matières étrangères (J. BOURDE, Les Travaux publics, 1928, page 126 ). · MÉDECINE et MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Qui est de nature différente de celle de l'organisme ou des tissus dans lesquels il se trouve par accident ou par introduction volontaire; qui s'y développe de façon anormale. Pénétration d'un corps étranger dans l'articulation (ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 154 ). Confer aussi corps III A 2 b médecine Au figuré. Les secteurs modernes, toutefois, ne peuvent plus être des corps étrangers croissant aux dépens de l'environnement immédiat (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 254 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 635. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 25 390, b) 13 646; XXe. siècle : a) 14 871, b) 15 813.

« partout. — Étranger sur la terre.

(Celui) qui, croyant en Dieu, à l'au-delà, se considère comme passager sur la terre, aspire au ciel, sa véritable patrie : Ø 2.

C'est bien l'étranger sur la terre du psaume 119, l'exilé qui cherche dans les nuages les frontières d'une patrie perdue. JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 244. 2.

[Par rapport à une personne ou à une chose] a) (Celui, celle) qui n'est pas familier (ière) à quelqu'un, qui n'a pas de relation avec lui, qui en est mal connu(e), distant(e).

Être étranger l'un à l'autre, rendre quelqu'un étranger à quelqu'un.

Vous n'êtes pas (...) une étrangère pour moi.

Je ne connais (...) que vous au monde (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les désirs de Jean Servien, 1882, page 125) : Ø 3.

Jacques eut une impression pénible, comme s'il eût essuyé une offense.

De minute en minute son ami lui devenait étranger.

Un regard curieux, un peu moqueur, dont Daniel l'enveloppa, acheva de le glacer. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 792. b) (Celui, celle) qui est sans lien, sans rapport avec quelque chose, qui ne se mêle pas de quelque chose, qui est indifférent(e) à quelque chose, qui n'a pas de notion de quelque chose.

Être absolument, tout à fait étranger à, rester étranger à.

J'étais trop étrangère à tout sentiment de coquetterie, et encore trop éloignée de la moindre notion d'amour (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 334 ).

Je suis étrangère à toutes ces intrigues (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 317) : Ø 4.

— Bah! maman, laisse faire à papa (...) dit Césarine en embrassant sa mère et se mettant au piano pour montrer à l'architecte que la fille d'un parfumeur n'était pas étrangère aux beaux-arts. HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 102. SYNTAXE : Étranger à la politique, à des passions, à des préoccupations, à ce qui se passe; étranger et/ou indifférent. c) (Celui, celle) qui n'arrive pas à se situer par rapport à lui-même, à la vie, à ce qui l'entoure; à qui tout paraît sans rapport avec lui-même : Ø 5....

il [l'Étranger de M.

Camus] se sent étranger au monde tout entier qui lui est tout entier étranger.

Souvent dans le malheur l'homme renie ainsi toutes ses attaches.

Il ne veut pas du malheur, il cherche comment le fuir; il regarde en soi : il voit un corps indifférent, un coeur qui bat d'un rythme égal... SIMONE DE BEAUVOIR, Pyrrhus et Cynéas, 1944, page 14. B.— Adjectif.

[En parlant d'une chose, parfois d'un végétal] 1.

Qui est d'un autre pays, d'une autre nation et plus largement d'une communauté géographique différente; relatif à un autre pays ou à d'autres pays, à leurs caractéristiques. Force, langue, littérature étrangère; d'origine étrangère. Traduire la monnoie étrangère en monnoie nationale (LOUIS- GABRIEL A.

DE BONALD, Législation primitive considérée dans 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles