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Définition: ÉTRANGLER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTRANGLER, verbe transitif. I.— [Le rétrécissement affecte la gorge] A. — [Le rétrécissement de la gorge est total] Tuer ou tenter de tuer en paralysant les voies respiratoires, par compression ou obstruction. Étrangler par justice. Son frère, en chemise, penché sur un lit, étranglait silencieusement sa femme avec la corde à linge (ROGER MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, page 1103) : Ø 1.... tandis que le serrurier et Nicolo étreignaient le malheureux ouvrier dans leurs robustes bras, Colar lui passa le foulard autour du cou et se mit en devoir de l'étrangler. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 550. · Emploi pronominal réfléchi. La bécasse (...) tout en picorant, passe la tête dans le noeud et s'étrangle (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 205 ). — Par exagération, familier (dans certaines expressions) Avoir envie d'étrangler quelqu'un de ses mains. Éprouver à son égard une haine violente. Oh! que je les hais, et comme je les étranglerais avec jubilation, joie, enthousiasme et satisfaction, ces riches! (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 894 ). · Locution. [Pour appuyer énergiquement une déclaration] Je veux être étranglé si... Et m'étrangle le diable si je bois jamais à la calebasse d'un vilain! (LOUIS BERTRAND, DIT ALOYSIUS BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, page 216 ). B.— Par extension. [Le rétrécissement est partiel] 1. [L'agent du resserrement est de nature matérielle] Serrer ou irriter la gorge au point de provoquer une sensation d'étouffement. Un col, une cravate qui étrangle; être étranglé par la soif, par des sanglots. L'angine, l'affreuse angine qui étrangle les misérables hommes avait pénétré dans la ferme des Martinet, de pauvres gens! (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Misère humaine, 1886, page 649) : Ø 2. Je suis entourée d'objets qui me détestent! Tout le jour cette écharpe m'étrangle. Une fois, elle s'accroche aux branches, une autre fois, c'est le moyen d'un char où elle s'enroule, une autre fois tu marches dessus. JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1934, I, page 41. · Emploi pronominal réfléchi ou emploi intransitif à sens passif absolu. S'étrangler en avalant de travers, en avalant une arête de poisson. La petite se plaignait d'une soif intolérable; elle étranglait, sa gorge séchée laissait entendre un sifflement continu (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 934 ). Paule aspira la fumée de sa cigarette, s'étrangla, toussota (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 358 ). 2. [L'agent est de nature morale, émotionnelle, etc.] Faire perdre momentanément la faculté de respirer ou de s'exprimer normalement. La peur étrangle; être étranglé par l'émotion. Tu portes en toi l'angoisse de ton existence passée; un jour cette angoisse te remontera à la gorge et t'étranglera (ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 125 ). Tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs (ARTHUR RIMBAUD, Poésies, 1871, page 59 ). — Emploi pronominal réfléchi ou emploi intransitif à sens passif absolu. a) [Le sujet désigne une personne; l'agent est exprimé par un complément prépositionnel de ou reste implicite] S'étrangler de colère, de joie, de rire : Ø 3.... j'ai été absolument incapable de dire autre chose que des bredouillements confus, j'étranglais et personne n'a compris, pas plus que moi, les quatre sons que j'ai émis. PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1898, page 333. b) [Le sujet désigne un mot, un son, une voix; l'agent reste souvent implicite] Ne pouvoir sortir de la gorge. Il voulut parler... sa voix s'étrangla (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 110) : Ø 4. Je dis soudain, pitoyablement : « Je suis content de te voir ». Le dernier mot s'étrangle dans ma gorge : si c'était pour trouver ça, j'aurais mieux fait de me taire. JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 174. II.— Par analogie. [Le rétrécissement concerne une entité autre que la gorge] A.— [Il est de nature physique; le complément d'objet direct désigne une entité concrète] Resserrer, comprimer de sorte qu'une chose perde le diamètre, la largeur nécessaire. Une ceinture, un gilet qui étrangle la taille; travaux qui étranglent une rue; étrangler un corridor. Au-dessus des deux monticules qui l' [la vallée] étranglaient (...) on apercevait à l'horizon comme un lac d'un bleu plus sombre que le ciel (ALPHONSE DE LAMARTINE, Des Destinées de la poésie, 1834, page 409 ). Il me parut avoir une ceinture de cartouches qui étranglait le ballonnement du corps (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 226 ). · Emploi pronominal à sens passif. Route qui s'étrangle en une ruelle. La route côtoie le Rhin, qui là se rétrécit subitement et s'étrangle entre de hautes collines (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 140 ). — Spécialement. MARINE. Étrangler une voile. Rétrécir sa largeur en la ramenant contre la vergue ou le mât pour la soustraire à l'action du vent (d'après Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831). B.— Au figuré. [Le rétrécissement est de nature morale ou psychique] 1. Familier. [Le complément d'objet direct désigne une personne] Étrangler quelqu'un.. Lui faire subir une contrainte morale ou financière insupportable. Conditions, exigences, soucis, qui étranglent. On nous étrangle... les droits augmentent tous les jours; mais que voulez-vous? Les paysans sont des paysans, et les seigneurs des seigneurs (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 32 ). 2. Littéraire. [Le complément d'objet direct désigne une entité abstraite] Empêcher de s'exprimer, de se manifester. Étrangler la liberté. Étrangler la République (confer Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871, page 84 ). Une affreuse pénurie de papier étranglait, en effet, la presse (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 112 ). — Vieux. Étrangler une discussion, une question, un sujet. Ne pas lui donner les développements nécessaires. Il a étranglé son sujet, sa scène (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). · En particulier. Étrangler une affaire. " La juger à la hâte " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Estrangouiller, verbe transitif Synonyme argotique de étrangler. Je vas t'estrangouiller, oui, oui, moi! Et sans mettre des gants encore! (Émile Zola, L'Assommoir, 1877, page 792). b) Étranguillon, substantif masculin Goulet d'un soufflet hydraulique (confer Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 273). Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878 et la plupart des dictionnaires généraux attestent en outre pour ce mot un emploi en médecine vétérinaire au sens de " angine du boeuf, du cheval ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 872. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 443, b) 1 405; XXe. siècle : a) 2 304, b) 1 191.

« 1871, page 59 ). — Emploi pronominal réfléchi ou emploi intransitif à sens passif absolu. a) [Le sujet désigne une personne; l'agent est exprimé par un complément prépositionnel de ou reste implicite] S'étrangler de colère, de joie, de rire : Ø 3....

j'ai été absolument incapable de dire autre chose que des bredouillements confus, j'étranglais et personne n'a compris, pas plus que moi, les quatre sons que j'ai émis. PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1898, page 333. b) [Le sujet désigne un mot, un son, une voix; l'agent reste souvent implicite] Ne pouvoir sortir de la gorge.

Il voulut parler...

sa voix s'étrangla (ÉLÉMIR BOURGES.

Le Crépuscule des dieux.

1884, page 110) : Ø 4.

Je dis soudain, pitoyablement : « Je suis content de te voir ». Le dernier mot s'étrangle dans ma gorge : si c'était pour trouver ça, j'aurais mieux fait de me taire. JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 174. II.— Par analogie.

[Le rétrécissement concerne une entité autre que la gorge] A.— [Il est de nature physique; le complément d'objet direct désigne une entité concrète] Resserrer, comprimer de sorte qu'une chose perde le diamètre, la largeur nécessaire.

Une ceinture, un gilet qui étrangle la taille; travaux qui étranglent une rue; étrangler un corridor.

Au-dessus des deux monticules qui l' [la vallée] étranglaient (...) on apercevait à l'horizon comme un lac d'un bleu plus sombre que le ciel (ALPHONSE DE LAMARTINE, Des Destinées de la poésie, 1834, page 409 ).

Il me parut avoir une ceinture de cartouches qui étranglait le ballonnement du corps (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 226 ). · Emploi pronominal à sens passif.

Route qui s'étrangle en une ruelle.

La route côtoie le Rhin, qui là se rétrécit subitement et s'étrangle entre de hautes collines (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 140 ). — Spécialement.

MARINE.

Étrangler une voile.

Rétrécir sa largeur en la ramenant contre la vergue ou le mât pour la soustraire à l'action du vent (d'après Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831). B.— Au figuré.

[Le rétrécissement est de nature morale ou psychique] 1.

Familier.

[Le complément d'objet direct désigne une personne] Étrangler quelqu'un..

Lui faire subir une contrainte morale ou financière insupportable.

Conditions, exigences, soucis, qui étranglent.

On nous étrangle...

les droits augmentent tous les jours; mais que voulez-vous? Les paysans sont des paysans, et les seigneurs des seigneurs (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 32 ). 2.

Littéraire.

[Le complément d'objet direct désigne une entité abstraite] Empêcher de s'exprimer, de se manifester. Étrangler la liberté.

Étrangler la République (confer Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871, page 84 ).

Une affreuse pénurie de papier étranglait, en effet, la presse (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 112 ). 2. »

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