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Définition: ÊTRE2, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÊTRE2, substantif masculin. I.— PHILOSOPHIE et. langage abstrait, seulement au singulier. [Infinitif substantivé] A.— Emploi absolu :. L'existence en général. Étudier l'être : Ø 1. Aristote définissait la philosophie première comme science de l'être en tant qu'être. Mais depuis, le développement de la connaissance a montré qu'on ne peut précisément constituer une science de l'être qu'en renonçant à le saisir en tant qu'être, et en le déterminant comme objet. FERDINAND ALQUIÉ, La Nostalgie de l'être, Paris, Presses Universitaires de France, 1950, page 119. — Par métonymie. Ce qui existe, conçu sous la forme la plus abstraite. L'être (par opposition au non-être, au néant); l'être et le devenir; le sentiment de l'être; accéder à l'être : Ø 2. Qu'est-ce que l'existence, sinon le mode le plus général et le plus essentiel de l'être, ce par quoi il se distingue de ce qui n'est pas (...) notre intelligence ne conçoit pas le néant et ne peut lui donner aucune place dans l'idée qu'elle se fait de la formation des choses. Pour concevoir le néant, il faudrait en quelque sorte faire le vide dans notre esprit et supprimer jusqu'aux éléments les plus simples et les plus nécessaires de la pensée, puisque toute pensée, toute idée est la pensée ou l'idée de quelque chose, c'est-à-dire d'un être... ADOLPHE FRANCK, Dictionnaire des Sciences philosophiques, Paris, Hachette, 1885, [1843] , pages 492-493. Ø 3. Quand je vois un objet, j'éprouve toujours qu'il y a encore de l'être au-delà de ce que je vois actuellement, non seulement de l'être visible, mais encore de l'être tangible ou saisissable par l'ouïe, — et non seulement de l'être sensible, mais encore une profondeur de l'objet qu'aucun prélèvement sensoriel n'épuisera. MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 250. B.— L'existence de quelqu'un ou de quelque chose en situation. Le sentiment, la plénitude de l'être; durer, persévérer dans l'être; avoir, posséder l'être; l'être au monde, dans le monde : Ø 4.... pour le Pour-soi, être c'est choisir sa manière d'être sur fond d'une contingence absolue de son être-là. JEAN-PAUL SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, page 460. — Langue littéraire et par emphase. Recevoir l'être de quelqu'un; les auteurs de mon être (confer existence, jour(s), naissance, vie) : Ø 5. Ah! périsse à jamais le jour qui m'a vu naître! Ah! périsse à jamais la nuit qui m'a conçu! Et le sein qui m'a donné l'être, Et les genoux qui m'ont reçu! ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques. 1820, page 257. Remarque : Les dictionnaires enregistrent le sens vieux : « souche, origine (d'une race, d'un peuple, d'une famille) ». C.— Ce qui distingue quelqu'un ou quelque chose fondamentalement (confer essence1 ). (Ce qui fait) l'être de quelque chose ou de quelqu'un; son être est de; l'être profond, le fond de l'être (par opposition au paraître) : Ø 6. Si elle [la révolte] veut une révolution, elle la veut en faveur de la vie, non contre elle. C'est pourquoi elle s'appuie d'abord sur les réalités les plus concrètes, la profession, le village, où transparaissent l'être, le coeur vivant des choses et des hommes. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 368. — Par analogie, vieilli. Manière d'être, en particulier dans la société (confer état; condition, rang) : Ø 7. Ainsi parlent ces gens nés autrement que nous, c'est-à-dire bien nés, qui se rangent à part, avec quelque raison; classe privilégiée, supérieure, distinguée. Voilà leur langage familier. Veulent-ils s'exprimer noblement? Ce ne sont qu'altesses, majestés, excellences, éminences. Ils croient que le style noble est celui du blason. Malheur des courtisans, ne point connaître le peuple, qui est la source de tout bon sens. Ils ne voient en leur vie que des grands et des laquais; leur être se compose de manières et de bassesses. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Procès de Paul-Louis Courier, 1821, page 97. II.— Par métonymie, au singulier et au pluriel. Celui, celle, ce qui existe. A.— [Par opposition à réalité objective; concept d'origine philosophique] Être de raison. Objet de pensée sans référence dans la réalité objective. Antonyme : objet réel. [Le] mot imaginaire, [est] employé maintenant en Géométrie pure, où il exprime un être de raison sans existence (...) auquel on applique les mêmes raisonnements qu'à un objet réel et palpable (MICHEL CHASLES, Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, 1837, page 207) : Ø 8. Le gène est dès aujourd'hui directement repérable. Il se laisse deviner, il transparaît sous sa vêture chromatique, peut-être même déjà l'oeil l'a-t-il aperçu. Et nul doute que demain il ne cesse d'être un « être de raison » pour devenir un objet sensible. AUGUSTE GUÉNOT, JEAN ROSTAND, Introduction à la génétique, 1936, page 22. — Par extension et souvent péjoratif. Ce qui n'a qu'une existence purement imaginaire : Ø 9. On peut trouver que la philosophie de M. Bergson est répugnante, que celles de Boutroux, de Leibniz l'étaient, avec bien des raisons limitées à ces objets, mais on ne peut pas dire qu'elles sont répugnantes parce qu'elles constituent des déviations passagères, des maladies accidentelles de la philosophie éternelle, qui n'existe pas. On ne trahit point un être de raison. PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 18. B.— [Par opposition à chose] Être animé et par assimilation être inanimé; être vivant. 1. Généralement Les êtres et les objets; l'être humain; la chaîne, l'échelle, la série des êtres. L'homme, comme tous les êtres, se manifeste à la vie par une naissance, fruit d'une génération (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 270 ). Montrer l'influence que le « fluide » peut exercer, généralement au sortir des mains, sur des végétaux ou des êtres inanimés (ROBERT AMADOU, La Parapsychologie, 1954, page 66) : Ø 10. Oh! mystère! Quel mystère? L'oeil... Tout l'univers est en lui, puisqu'il le voit, puisqu'il le reflète. Il contient l'univers, les choses et les êtres, les forêts et les océans, les hommes et les bêtes, les couchers de soleil, les étoiles, les arts, tout, tout, il voit, cueille et emporte tout; et il y a plus encore en lui, il y a l'âme, il y a l'homme qui pense, l'homme qui aime, l'homme qui rit, l'homme qui souffre! GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Un Cas de divorce, 1886, page 1068. Ø 11.... par la nature, j'entends l'élan qui nous pousse à conquérir tout notre espace vital, élan qui nous est commun avec l'ensemble des êtres vivants, et qui les pousse à se développer en s'appropriant ce qui les entoure, au moyen de la nutrition, elle-même multipliée par la reproduction de l'espèce. ANDRÉ LALANDE, La Raison et les normes, 1948, page 93. SYNTAXE : L'évolution, l'apparition, l'ensemble, la géographie des êtres vivants; êtres organisés, végétaux, animaux; être actuel, fossile; être microscopique; les êtres inférieurs, intelligents; un être nuisible (animé ou inanimé); un être sexué; un être fantastique, mythique, surnaturel; un être (im)matériel. — Langue littéraire. Un être de. Qui participe de. Un être de mort, de néant; un être de clarté, de feu, de lumière, d'ombre, de ténèbres : Ø 12. Je vous prie, Mademoiselle Antoinette, comme si j'étais un frère aîné, de rester dans ce pays [la Vaucreuse] où votre nom est respecté, où, personnellement, vous êtes populaire; de ne pas le maudire parce qu'il est plus malade que bien d'autres pays de France, mais de faire pour lui ce que nos parents n'ont pas su faire : d'y vivre. Rien qu'en l'habitant, vous y ferez beaucoup de bien, vous serez une vraie grande dame, un être de grâce et de miséricorde... RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 218. — Dieu. L'être éternel, incréé, infini, parfait, suprême; le premier être; l'Être des êtres; l'Être souverain. Tu prendras quelque idée des perfections de ce grand être qui est au-delà du temps, et dans qui tous ces divins attributs sont éternels comme lui, parce qu'ils n'existent et n'agissent que dans sa sainte et sublime unité (LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 51) : Ø 13. Le cogito cartésien met en lumière l'essentiel : en face de la contingence du monde et de toutes les imperfections du « je », l'esprit ne peut faire qu'il n'aperçoive, avec une éblouissante certitude, la réalité de l'existence divine, de l'être absolu, suffisant, nécessaire. Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 3610. · [Avec ou sans majuscule] L'être suprême; la fête de l'Être suprême : Ø 14. Article premier. — Le peuple français reconnaît l'existence de l'être suprême et l'immortalité de l'âme. Article 2 — Il reconnaît que le culte digne de l'être suprême est la pratique des devoirs de l'homme. Article 3 — Il met au premier rang de ces devoirs de détester la mauvaise foi et la tyrannie, de punir les tyrans et les traîtres, de secourir les malheureux, de respecter les faibles, de défendre les opprimés, de faire aux autres tout le bien qu'on peut, et de n'être injuste envers personne. Documents d'Histoire contemporaine (par Odette Voilliard, Guy Cabourdin, François-Georges Dreyfus, Roland Marx) 1794, page 74. 2. Courant. Personne, individu; au pluriel gens. Un être connu, familier; les êtres chers; les affinités entre deux êtres; ne former (plus) qu'un seul être; aimer quelqu'un plus qu'aucun être au monde; nul être au monde n'est plus heureux que moi; je me sens (devenir) un autre être; les êtres qui nous entourent. Nous aimons mieux apprendre de nos semblables ce que nous sommes que de l'étudier en nous-mêmes. Je vais tous les jours demandant à ce qui m'entoure, si je suis un être bon, aimable, bien ordonné, digne de louange ou de blâme (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 236 ). Les deux contraires qui déchirent l'amour humain : aimer l'être aimé tel qu'il est et vouloir le recréer (SIMONE WEIL, La Pesanteur et la Grâce, 1943, page 70) : Ø 15. Le joyeux Marius était bien l'amoureux qui devait plaire à cette ingénue [Georgette] . Intrépide danseur et bon vivant, ayant la mine fleurie et la barbe touffue, l'oeil hardi et la langue dorée, il apparaissait à Georgette comme un être singulièrement séduisant et irrésistible. Les filles bien élevées ont toujours eu du goût pour les mauvais sujets, et mademoiselle Grandfief trouvait l'amour du poëte, savoureux comme un fruit défendu. ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 191. Ø 16.... j'ai cru en vous. Même aujourd'hui, même à cet instant, je chercherais en vain dans votre visage une marque, un signe, la flétrissure imperceptible du passé! Pour vous, il n'y a pas de passé, ô merveille! Lorsqu'on a scruté tant de lippes qui ont de loin l'air d'être vivantes, qui ne sont pourtant que des grimaces figées, depuis des siècles peut-être, par quelque mal héréditaire, quelle surprise de découvrir tout à coup un être, le plus humble des êtres, du moins en accord profond avec lui-même, libre, intact! Vous étiez cet être. GEORGES BERNANOS, La Joie, 1929, page 669. — [Pour exprimer une intention affectueuse] (Cher) petit être. Petit enfant Un pauvre petit être. Enfant chétif, malade. Un bambin (...) qu'on lance en l'air, qu'on reçoit sur un pied, sur une main, un aérien petit être qui semble voler (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 83 ). Nicolas posa la main sur les cheveux de Gilles et soupira : « Ah! petit être! » (FRANÇOIS MAURIAC, Galigaï, 1952, page 65 ). — Regarder, considérer quelqu'un comme un être supérieur (confer essence supérieure). Michaud, à l'exemple de son général, regarda sa jeune femme comme un être supérieur auquel il fallait obéir militairement, sans arrière-pensée (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844, page 186 ). — Péjoratif. Individu; type (populaire). Quel être! Quel être insupportable! C'est un être abject, répugnant Quel drôle d'être ça fait! Quelle tête d'oiseau! Sait-on ce qu'elle [Mme. de Marelle] veut et ce qu'elle aime? (GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 171 ). — [Suivi d'un substantif en apposition] Un être profondément femme. Seulement, que voulez-vous? Est-ce que je puis, moi, l'homme double, lié à tout ceci par une moitié de moi-même, est-ce que je puis peupler cette vie d'un être enfant, dont les loisirs m'épouvantent? (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 270 ). SYNTAXE : a) Être adorable, affectueux, bienveillant, borné, candide, charmant, chétif, comblé, délicat, disgracié, distingué, estimable, exquis, farouche, fragile, froid, incomparable, influençable, intelligent, juste, malingre, médiocre, merveilleux, passionné, primesautier, privilégié, pur, secret, simple, sociable, tendre, vibrant, volontaire; un être bizarre, énigmatique, étrange, (bien) singulier. b) Un pauvre être. c) Un être à part; un être d'élite, d'exception, d'initiative; un être (tout) de douceur, de gentillesse, de raison; un être de basse extraction; un être sans défense. d) Un être fait de chair et de sang. 3. [Aspect de la personnalité individuelle ou collective] a) [Par croisement avec le sens I C] Personnalité profonde cachée sous les apparences; sensibilité intime de la personne. Exprimer son être véritable; vouloir quelque chose de tout son être; être remué, touché jusqu'au fond de l'être. Elle [Mme. Bovary] se laissait aller au bercement des mélodies et se sentait elle-même vibrer de tout son être comme si les archets des violons se fussent promenés sur ses nerfs (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 66 ). Le mot d'un poète, parce qu'il touche juste, ébranle les couches profondes de notre être (GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 31) : Ø 17. Ce qui tourmente une âme au déclin de la vie, Ce n'est plus ou l'orgueil, ou la crainte, ou l'envie; C'est un désir ardent et plein d'anxiété De se juger soi-même en toute vérité; Aucun homme, aucun roi jusqu'au fond de son être Ne descend tant qu'il vit... Mourir, c'est se connaître! HENRI DE BORNIER, La Fille de Roland, 1875, page 67. Ø 18. Il n'est pas exclu que la psychologie elle-même trouve dans l'astrologie un précieux auxiliaire et une source de développements encore insoupçonnés. Si cela se produisait, un progrès important aurait été accompli sur la voie d'une meilleure connaissance de l'homme, de son être intime et de ce qu'on est convenu d'appeler sa destinée. Encyclopédie de la divination (GWEN LE SCOUÉZEC, HUBERT LARCHER) 1964, page 174. SYNTAXE : et EXPR. Frémir, tressaillir de tout son être; croire à quelque chose de tout son être; se retirer dans le secret de son être; un élan, une révolte de tout l'être. b) Dimension, modalité d'être de l'être humain et de la personne. L'être conscient, sensible; l'être social (de chacun). La vie de Poë, ses moeurs, ses manières, son être physique (...) nous apparaissent comme quelque chose de ténébreux et de brillant à la fois (CHARLES BAUDELAIRE, Histoires extraordinaires, traduit de Edgar Poe. 1856, page XXI. ). Former l'homme, c'est former l'être physique et moral et pas seulement le « roseau pensant » (LOUIS CROS, L'Explosion scolaire, 1961, page 131) : Ø 19. Les civilisations germaniques laissent une plus large survivance à l'être instinctif, à toutes les magies et à toutes les mythologies dont il nourrit ses rêves;... EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 107. c) Par analogie. [Pour désigner les traits caractéristiques communs à une collectivité] Confer entité, personne morale; état, nation, humanité. Être collectif, universel. L'Allemagne est un être récent en tant que nation (PAUL VALÉRY, Une Conquête méthodique, 1897, page 52) : Ø 20.... le département n'est pas seulement une circonscription administrative; il est un être moral personnifiant les intérêts collectifs des habitants. En cette qualité, il peut contracter, acquérir, posséder, aliéner, comparaître en justice. Mais pour ce faire, il lui faut un représentant actif qui est le préfet. JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 97. — Identité. L'être économique d'un pays. La politique étrangère moderne met plus ou moins en jeu toutes les ressources d'une nation et s'efforce d'atteindre dans tout leur être national les pays auxquels elle s'adresse (JACQUES CHAZELLE, La Diplomatie, 1962, page 35 ). STATISTIQUES : Être1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 1 756 732. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 479 553, b) 2 391 305; XXe. siècle : a) 2 462 625, b) 2 593 105. Êtres. Fréquence absolue littéraire : 8 350. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 11 950, b) 10 407; XXe. siècle : a) 9 944, b) 13 758.

« C.— Ce qui distingue quelqu'un ou quelque chose fondamentalement (confer essence1 ).

(Ce qui fait) l'être de quelque chose ou de quelqu'un; son être est de; l'être profond, le fond de l'être (par opposition au paraître) : Ø 6.

Si elle [la révolte] veut une révolution, elle la veut en faveur de la vie, non contre elle.

C'est pourquoi elle s'appuie d'abord sur les réalités les plus concrètes, la profession, le village, où transparaissent l'être, le coeur vivant des choses et des hommes. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 368. — Par analogie, vieilli.

Manière d'être, en particulier dans la société (confer état; condition, rang) : Ø 7.

Ainsi parlent ces gens nés autrement que nous, c'est- à-dire bien nés, qui se rangent à part, avec quelque raison; classe privilégiée, supérieure, distinguée.

Voilà leur langage familier.

Veulent-ils s'exprimer noblement? Ce ne sont qu'altesses, majestés, excellences, éminences.

Ils croient que le style noble est celui du blason.

Malheur des courtisans, ne point connaître le peuple, qui est la source de tout bon sens. Ils ne voient en leur vie que des grands et des laquais; leur être se compose de manières et de bassesses. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Procès de Paul- Louis Courier, 1821, page 97. II.— Par métonymie, au singulier et au pluriel.

Celui, celle, ce qui existe. A.— [Par opposition à réalité objective; concept d'origine philosophique] Être de raison.

Objet de pensée sans référence dans la réalité objective.

Antonyme : objet réel.

[Le] mot imaginaire, [est] employé maintenant en Géométrie pure, où il exprime un être de raison sans existence (...) auquel on applique les mêmes raisonnements qu'à un objet réel et palpable (MICHEL CHASLES, Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, 1837, page 207) : Ø 8.

Le gène est dès aujourd'hui directement repérable.

Il se laisse deviner, il transparaît sous sa vêture chromatique, peut-être même déjà l'oeil l'a-t-il aperçu.

Et nul doute que demain il ne cesse d'être un « être de raison » pour devenir un objet sensible. AUGUSTE GUÉNOT, JEAN ROSTAND, Introduction à la génétique, 1936, page 22. — Par extension et souvent péjoratif.

Ce qui n'a qu'une existence purement imaginaire : Ø 9.

On peut trouver que la philosophie de M.

Bergson est répugnante, que celles de Boutroux, de Leibniz l'étaient, avec bien des raisons limitées à ces objets, mais on ne peut pas dire qu'elles sont répugnantes parce qu'elles constituent des déviations passagères, des maladies accidentelles de la philosophie éternelle, qui n'existe pas.

On ne trahit point un être de raison. PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 18. B.— [Par opposition à chose] Être animé et par assimilation être inanimé; être vivant. 1.

Généralement Les êtres et les objets; l'être humain; la chaîne, l'échelle, la série des êtres.

L'homme, comme tous les êtres, se manifeste à la vie par une naissance, fruit d'une génération (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 270 ).

Montrer l'influence que le 2. »

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