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Définition: ÉTREINTE, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTREINTE, substantif féminin. Action d'étreindre; résultat de cette action. A.— Domaine du gestuel. 1. [En parlant de pers] (L')étreinte de quelqu'un.. Action (ou son résultat) d'entourer (quelqu'un) de ses bras ou de son corps en le serrant fortement. Desserrer, dénouer, relâcher une étreinte. a) [Pour dominer ou maîtriser quelqu'un] Une étreinte invincible; se dégager d'une étreinte; échapper à une étreinte. S'arracher à l'étreinte du géant, écarter ses mains de notre gorge, son genou de notre poitrine (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 417) : Ø 1. L'attaque avait été trop précise et trop prompte (...) la frénésie de la lutte, l'étreinte silencieuse du corps bondissant, et aussi l'odeur de l'alcool l'avaient comme enivré. GEORGES BERNANOS, Une Nuit, 1928, page 28. · Par métaphore. Notre pauvre malade, dit Poulain, commence à se débattre sous l'étreinte de la mort (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 271) : Ø 2. — Je n'ai jamais fait ce genre de choses avec aucune femme. — Peux-tu me le jurer sur ta médaille Notre-Dame de Laghet? Swann savait qu'Odette ne se parjurerait pas sur cette médaille-là. — Oh! Que tu me rends malheureuse, s'écria-t-elle en se dérobant par un sursaut à l'étreinte de sa question. MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 362. — [En parlant d'une partie du corps par laquelle se réalise l'étreinte] D'une étreinte de ses durs bras de lutteuse, elle pouvait l'étouffer (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 162) : Ø 3. Il se rendait bien compte que l'étreinte de ses doigts était brutale sur le bras frêle; mais il serrait quand même, et davantage encore à mesure qu'il sentait lui faire mal. MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 218. — Par extension. Encerclement progressif (d'un groupe) qui resserre de plus en plus. Tous, à cette heure, se trouvaient rejetés dans Sedan, sous la formidable étreinte des armées allemandes (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 325 ). b) [En signe d'affection] Une longue, une chaleureuse étreinte. Il y eut un silence, pendant qu'elle reprenait le petit dans une étreinte maternelle (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1129 ). Elle le laisse partir, après une vigoureuse étreinte qui lui broie les deux mains : elle est émue (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 109 ). — En particulier. [Dans les rapports amoureux] Une étreinte passionnée, amoureuse; une chaste, une douce étreinte; étreinte charnelle; étreinte d'amour. Il pencha la tête vers elle en l'enfermant dans une étreinte, et leurs bouches se rencontrèrent (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Monsieur Parent, 1886, page 606 ). La maladresse des premières étreintes (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 929 ). — Par euphémisme. Union (physique) totale. Zaza comprit précocement que Madame Mabille avait haï dès la première nuit et à jamais les étreintes conjugales (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 117) : Ø 4. Rendons grâce à la providence de nous être aimés, et que nos coeurs, ravagés de solitude, aient pu s'unir dans une étreinte si indissoluble! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922, page 622. 2. Par analogie (L')étreinte de quelque chose. Pression, contrainte physique exercée (par quelque chose). Il gesticulait (...) pour arracher sa jambe à l'étreinte du bourbier (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925 page 16 ). — Spécialement. Fait d'être serré. Le noeud s'est défait parce que l'étreinte n'en était pas assez forte (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne] Oppression douloureuse. Une honte la torturait à cette idée, une angoisse dont elle n'avait jamais encore senti l'étreinte (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 559 ). 2. [En parlant d'une chose abstraite] Contrainte extérieure. Il faut reconnaître que la métaphysique pure échappe le plus souvent à l'étreinte de la versification (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 75 ). Le dynamiste croit apercevoir des faits qui se dérobent davantage à l'étreinte des lois (HENRI BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, page 113 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 164. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 737, b) 1 952; XXe. siècle : a) 2 608, b) 1 705. Forme dérivée du verbe "étreindre" étreindre ÉTREINDRE, verbe transitif. A.— Domaine du gestuel. 1. [Le sujet désigne une personne] a) [Le complément d'objet désigne une chose] Serrer fortement à l'aide des mains et/ou des bras. L'homme, une espèce de maure, saisit un pistolet qu'il étreignait encore (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 2, 1859, page 726 ). La couverture qu'il étreignait de ses dix doigts eut une ondulation imperceptible (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 529 ). — En particulier, vieux. Serrer fortement en liant Étreignez cette gerbe, ce fagot (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). b) [Le complément d'objet désigne un être animé] Entourer de la main, de ses bras ou de son corps, en serrant fortement. a ) [Pour dominer ou maîtriser, pour empêcher de nuire] Étreindre un adversaire. Le reptile qui l'étreint [un kamichi] le serre, s'enfonce en même temps les dards (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 87) : Ø 1. Alors le nègre jeta son poignard et tira vivement les rideaux du lit. Soudain, une main de fer l'étreignit à la gorge, tandis qu'une autre ramassait le poignard ensanglanté et lui en appuyait la pointe sur la poitrine. Le nègre, épouvanté, voulut se débattre et jeter un cri. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, 1859, page 253. · Par métaphore. Un sanglot qui étreint à la gorge. Ce charmant garçon que naguère la misère étreignait de ses mains de fer au milieu de Paris (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 6 ). Brusquement, la paralysie, qui depuis plusieurs mois rampait le long de ses membres, toujours près de l'étreindre, la prit à la gorge et lui lia le corps (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 173 ). Depuis un mois, un froid terrible étreint l'Europe (JULIEN GREEN, Journal, 1955-58, page 171 ). — Emploi pronominal réciproque indirect. [Avec complément d'objet désignant une partie du corps] Il faut qu'il y ait toujours un dompteur et un dompté (...) ils ne sont jamais deux égaux. Ils s'étreignent les mains, leurs mains frissonnantes d'ardeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Bûche, 1882, page 780 ). ß ) [En signe d'affection] Enlacer fortement. Étreindre (quelqu'un) sur son coeur. Te rappelles-tu les cris d'amour que tu poussais en m'étreignant sur ta poitrine? (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 321 ). D'un geste éperdu, elle étreint encore une fois sa mère (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 530) : Ø 2.... c'était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses, c'était lui qu'elle étreignait, qu'elle enlaçait, qu'elle appelait de tout l'élan de son coeur, de toute l'ardeur exaspérée de son corps. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Réveil, 1883, page 881. — Emploi pronominal réciproque. Ils s'étreignirent debout, dans un long baiser (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, page 200 ). · Par métaphore. Et nos deux âmes s'étreignirent de toute la force de nos bras (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 160 ). — [Le complément désigne une partie du corps] Étreindre la main de (quelqu'un). Villefort, suffoquant, étreignit le bras du docteur (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 314 ). Elle fut sur le point (...) d'étreindre les genoux de Jérôme (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, page 1014 ). — Absolument. Ces bras savaient mieux étreindre que les bras de Lisette Friedlaüder elle-même (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 247 ). — Locution proverbiale. Qui trop embrasse* mal étreint. 2. Par analogie. [Le sujet désigne un inanimé] Entourer comme en serrant de près. Sa robe (...) qui l'étreignit comme un vêtement japonais (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 46 ). Il s'arrêta... devant deux arbres enlacés (...). Un hêtre vigoureux étreignait un chêne élancé (GUY DE MAUPASSANT, Notre coeur, 1890, page 497 ). — Emploi pronominal réciproque. Ces milliers de plantes qui se croisaient et s'étreignaient en tous sens (EUGÈNE SUE, Atar Gull. 1831, page 27 ). B.— Au figuré. 1. Domaine affectif. Serrer, oppresser douloureusement. Mme. Lecoeur restait comme écrasée sous cette révélation, (...) l'envie l'étreignait aux flancs (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 832 ). — Au participe passé. La comtesse, étreinte d'une émotion qu'elle n'avait point prévue, demeurait les yeux baissés (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Inutile beauté, 1890, page 1152 ). Leur coeur (...) retient à soi son espérance étreinte (PAUL VALÉRY, Charmes, 1922, page 128 ). 2. Domaine intellectuel. Appréhender, saisir : Ø 3. Je m'explique aussi que l'auteur [Sully Prudhomme] , à la fin comme au début de son recueil, s'excuse de n'avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu'il voulait étreindre et de ce qu'il sentait. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 10, 1863-69, page 162. Remarque : La documentation atteste le participe présent en emploi adjectival, par métaphore Qui étreint, qui oppresse ou serre douloureusement. L'entrée dans la cathédrale immense et ténébreuse était toujours étreignante (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, 1898, page 389). Fréquence absolue littéraire Étreindre : 792. Étreint : 303. Étreignant : 71. Fréquence relative littéraire Étreindre : XIXe. siècle : a) 383, b) 1 166; XXe. siècle : a) 1 943, b) 1 246. Étreint : XIXe. siècle : a) 189, b) 476; XXe. siècle : a) 735, b) 429.

« 929 ). — Par euphémisme.

Union (physique) totale.

Zaza comprit précocement que Madame Mabille avait haï dès la première nuit et à jamais les étreintes conjugales (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 117) : Ø 4.

Rendons grâce à la providence de nous être aimés, et que nos coeurs, ravagés de solitude, aient pu s'unir dans une étreinte si indissoluble! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922, page 622. 2.

Par analogie (L')étreinte de quelque chose.

Pression, contrainte physique exercée (par quelque chose).

Il gesticulait (...) pour arracher sa jambe à l'étreinte du bourbier (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925 page 16 ). — Spécialement.

Fait d'être serré.

Le noeud s'est défait parce que l'étreinte n'en était pas assez forte (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878). B.— Au figuré. 1.

[En parlant d'une personne] Oppression douloureuse.

Une honte la torturait à cette idée, une angoisse dont elle n'avait jamais encore senti l'étreinte (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 559 ). 2.

[En parlant d'une chose abstraite] Contrainte extérieure. Il faut reconnaître que la métaphysique pure échappe le plus souvent à l'étreinte de la versification (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 75 ).

Le dynamiste croit apercevoir des faits qui se dérobent davantage à l'étreinte des lois (HENRI BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, page 113 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 164.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 737, b) 1 952; XXe. siècle : a) 2 608, b) 1 705. Forme dérivée du verbe "étreindre" étreindre ÉTREINDRE, verbe transitif. A.— Domaine du gestuel. 1.

[Le sujet désigne une personne] a) [Le complément d'objet désigne une chose] Serrer fortement à l'aide des mains et/ou des bras.

L'homme, une espèce de maure, saisit un pistolet qu'il étreignait encore (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 2, 1859, page 726 ).

La couverture qu'il étreignait de ses dix doigts eut une ondulation imperceptible (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 529 ). — En particulier, vieux.

Serrer fortement en liant Étreignez cette gerbe, ce fagot (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). b) [Le complément d'objet désigne un être animé] Entourer de la main, de ses bras ou de son corps, en serrant fortement. a ) [Pour dominer ou maîtriser, pour empêcher de nuire] Étreindre un adversaire.

Le reptile qui l'étreint [un kamichi] le serre, s'enfonce en même temps les dards (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 87) : Ø 1.

Alors le nègre jeta son poignard et tira vivement les rideaux du lit.

Soudain, une main de fer l'étreignit à la gorge, tandis qu'une autre ramassait le poignard ensanglanté 2. »

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