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Définition: ÉTRIQUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTRIQUÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de étriquer* II.— Emploi adjectival. A.— 1. [En parlant de choses concrètes] Qui manque d'ampleur, de largeur. Meuble, rideaux étriqué(s). Sur les buttes d'alentour, une éruption de lotissements étriqués se disputaient des tas de boue fuyante (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 107 ). — En particulier. a) [En parlant d'un vêtement; avec généralement une idée de gêne dans les mouvements] Châle, paletot, veston étriqué. La plupart des héros de M. Coppée passent dans la foule, les épaules serrées dans leurs habits étriqués (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 103 ). b) [En parlant du corps humain] Qui est serré dans des vêtements trop étroits : Ø 1. Il avait une assez jolie femme, grande, bien faite, solidement charpentée, la taille élégante, un peu étriquée dans de luxueuses toilettes, qui accusaient avec exagération les robustes rondeurs de son anatomie... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 753. · [En parlant du corps humain, d'une partie du corps; ou d'un mouvement d'un membre] Air, aspect étriqué, buste, dos, geste étriqué. Un petit monsieur fluet, étriqué, maigriot avec le gros nez sensuel de Caragueus (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 311 ). Une pauvre petite, étriquée et chétive (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 211 ). Un corps, c'est si juste, c'est même étriqué, on a envie d'en faire craquer les coutures (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 497) : Ø 2. Il [Zimmer] semblait grandi trop vite, avait les bras trop longs, les jambes trop hautes, et la poitrine étriquée comme si on l'eût écrasée entre deux planches. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 47. 2. Par extension. [En parlant d'une surface ou d'un volume habitable] De dimension insuffisante; exigu. Appartement étriqué; salle-à-manger, voiture étriquée. À quatre heures nous fûmes en vue de Bir-El-Bar. Le petit bois de mimosas que j'avais trouvé si étriqué en venant, me sembla une forêt vierge (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 293 ). B.— Au figuré. Qui manque d'étendue, d'ampleur. 1. [En parlant de choses abstraites] Qui ne se développe pas largement. Une vie orientée sur de médiocres buts produit des actes étriqués, sans développement et sans portée (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 446) : Ø 3. La science (...) ne sera parfaite que quand elle sera à la fois analytique et synthétique; exclusivement analytique, elle est étroite, sèche, étriquée... ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 314. 2. [En parlant d'une personne, de sa valeur, de ses qualités morales ou intellectuelles] Qui manque de largeur de vues, qui est attaché à ce qui a peu de valeur : Ø 4. L'homme [Hawthorne] semble un peu étriqué. Il lui a manqué de vivre dans une grande ville, et mieux, dans une capitale. Il est provincial dans ses généralités sur la vie, l'âme, le bien et le mal... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 126. 3. [Par référence aux moyens de subsistance] Qui est au-dessous de ce qui est normal en qualité et en quantité; médiocre. Aujourd'hui (...) tout devient dur, étriqué, anguleux et chagrin (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 214 ). Comme il [Alcide] avait dû en faire des économies sur sa solde étriquée... sur ses primes faméliques et sur son minuscule commerce clandestin (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 200) : Ø 5.... ma vie auprès de Lewis aurait été bien étriquée; étrangère, inconnue, je n'aurais pu ni me faire une existence personnelle ni me mêler à ce grand pays qui ne serait jamais le mien... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 498. Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi substantival. Cette manie de l'étriqué (comme idée et comme oeuvres) détourne des choses sérieuses, mais ça plaît (Gustave Flaubert, Correspondance, 1852, page 424). Il avait une perception physique de la lourdeur de son ventre, (...) de l'étriqué de ses épaules (Henri de Montherlant, Célibataires, 1934, page 844). Fréquence absolue littéraire : 131. Forme dérivée du verbe "étriquer" étriquer ÉTRIQUER, verbe transitif. A.— 1. [Le complément d'objet désigne une chose concrète et en particulier un vêtement] Rendre étroit, priver d'ampleur. Pourquoi ces fronces, qui étriquaient le vêtement? (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 634 ). Le personnel subalterne étriquait ses toques en moule à charlotte (PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 66 ). 2. [Le complément d'objet désigne une personne ou une partie du corps humain] Serrer. Ce costume est mal taillé; il vous étrique (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Les corsets, les corps de jupe de nos femmes étriquent leur taille (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 299) : Ø 1. Ce genre d'accoutrement, si mal approprié à sa grande taille, qui l'étriquoit dans une sorte de fourreau prêt à éclater, et qui laissoit sortir des manches étroites de son frac vert plus de la moitié de l'avant-bras, avait quelque chose de tristement burlesque. CHARLES NODIER, Jean-François les bas-bleus, 1832, page 4. Remarque : Plusieurs dictionnaires du XIXe. siècle enregistrent le sens en marine " amincir (une pièce de bois) pour qu'elle s'applique exactement à une autre " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)).G). B.— Au figuré. 1. [Le complément d'objet désigne un discours, une oeuvre...] Écourter, raccourcir : Ø 2.... ce serait trop étriquer le débat de réduire la protestation et la supplique de nos pétitionnaires à une plainte en faveur de pierres sculptées. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 387. 2. [Le complément d'objet désigne une chose abstraite] Restreindre, empêcher le développement de. La raideur crée la raideur, une attention trop contrainte étrique l'action en rétrécissant le champ de conscience (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 462) : Ø 3.... les deux côtés de la scène étaient comme envahis par des spectateurs privilégiés qui gênaient les passages, étriquaient l'action et ne laissaient que le fond du théâtre au décor. ALPHONSE DAUDET, Pages inédites de critique dramatique. 1897, page 208. 3. [Le complément d'objet désigne une personne] Rendre mesquin, médiocre. Ils [le concours et la réclame] surmènent, étriquent, surexcitent et gâtent l'homme (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 298 ). Au lieu d'étriquer la vie, il épanouit devant son intelligence la part de beauté qui sommeille dans le médiocre (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 162 ). · Emploi pronominal réfléchi. Constantin Guys (...) a vieilli, s'est étriqué, estompé, engrisaillé (LÉON DAUDET, Mes Idées esthétiques, 1939, page 250 ). — Argot. Étriquer la peau à quelqu'un. " Le rosser " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Étriquage, substantif masculin. Action d'étriquer. Des costumes bouffes pour des opéras-comiques, très bouffes, presque hoffmannesques, mais que l'étriquage du costumier a tout-à-fait déflorés comme extravagance de plis (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1861, page 887). b) Étriquement, substantif masculin. Action d'étriquer; état de ce qui est étriqué. L'aspect général manque de grandeur, avec l'étriquement moderne de la coiffure, du drap noir et de la redingote (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 289). Pas un pli d'étriquement, une ampleur ajustée, une aisance stricte (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 189). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11

« morales ou intellectuelles] Qui manque de largeur de vues, qui est attaché à ce qui a peu de valeur : Ø 4.

L'homme [Hawthorne] semble un peu étriqué.

Il lui a manqué de vivre dans une grande ville, et mieux, dans une capitale.

Il est provincial dans ses généralités sur la vie, l'âme, le bien et le mal... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 126. 3.

[Par référence aux moyens de subsistance] Qui est au- dessous de ce qui est normal en qualité et en quantité; médiocre.

Aujourd'hui (...) tout devient dur, étriqué, anguleux et chagrin (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 214 ).

Comme il [Alcide] avait dû en faire des économies sur sa solde étriquée...

sur ses primes faméliques et sur son minuscule commerce clandestin (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 200) : Ø 5....

ma vie auprès de Lewis aurait été bien étriquée; étrangère, inconnue, je n'aurais pu ni me faire une existence personnelle ni me mêler à ce grand pays qui ne serait jamais le mien... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 498. Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi substantival.

Cette manie de l'étriqué (comme idée et comme oeuvres) détourne des choses sérieuses, mais ça plaît (Gustave Flaubert, Correspondance, 1852, page 424).

Il avait une perception physique de la lourdeur de son ventre, (...) de l'étriqué de ses épaules (Henri de Montherlant, Célibataires, 1934, page 844). Fréquence absolue littéraire : 131. Forme dérivée du verbe "étriquer" étriquer ÉTRIQUER, verbe transitif. A.— 1.

[Le complément d'objet désigne une chose concrète et en particulier un vêtement] Rendre étroit, priver d'ampleur. Pourquoi ces fronces, qui étriquaient le vêtement? (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 634 ).

Le personnel subalterne étriquait ses toques en moule à charlotte (PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 66 ). 2.

[Le complément d'objet désigne une personne ou une partie du corps humain] Serrer.

Ce costume est mal taillé; il vous étrique (Dictionnaire de l'Académie française.

1932).

Les corsets, les corps de jupe de nos femmes étriquent leur taille (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 299) : Ø 1.

Ce genre d'accoutrement, si mal approprié à sa grande taille, qui l'étriquoit dans une sorte de fourreau prêt à éclater, et qui laissoit sortir des manches étroites de son frac vert plus de la moitié de l'avant-bras, avait quelque chose de tristement burlesque. CHARLES NODIER, Jean-François les bas-bleus, 1832, page 4. Remarque : Plusieurs dictionnaires du XIXe.

siècle enregistrent le sens en marine " amincir (une pièce de bois) pour qu'elle s'applique exactement à une autre " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)).G). 2. »

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