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Définition: EXIL, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXIL, substantif masculin. A.— 1. Peine qui condamne quelqu'un à quitter son pays, avec interdiction d'y revenir, soit définitivement, soit pour un certain temps. Prononcer l'arrêt, la peine d'exil. L'exil ne semblait pas un supplice plus doux que la mort. Les jurisconsultes romains l'appelaient une peine capitale (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 255 ). Nous serons consolés de tant de peines et de persécutions. L'exil prendra fin, voici l'aurore (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, 1re. partie, 1er. tableau, page 939) : Ø 1. M. de Toulouse se fera un grand honneur de faire lever l'exil de mon père, et moi j'enrage de ce qu'une injustice commise s'appelle une grâce lorsqu'elle cesse. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse. 1787, page 168. Ø 2. Le ministre de la guerre (...) se retourne contre cet officier, le frappe d'exil pour avoir fait son devoir, et assure à un Walsin-Esterhazy l'impunité. GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 44. — En particulier. Exil volontaire. La loi Sempronia qui permettait à un citoyen romain de prévenir par un exil volontaire une condamnation capitale (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 229 ). SYNTAXE : Envoyer en exil; acte, décret, liste, sentence d'exil; être menacé d'exil perpétuel; cinq ans d'exil pour forfaiture. Prendre le chemin de l'exil. — Par extension, vieux. Mesure de disgrâce assignant quelqu'un à une résidence forcée, loin de la cour ou de la ville. Il fut poursuivi, traqué par Bossuet, condamné à Rome, envoyé en exil à Cambrai (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 241 ). 2. Au figuré. a) Tout changement de résidence, volontaire ou non, qui provoque un sentiment ou une impression de dépaysement. Je me punis par l'exil de tout le mal que je vous ai fait. Je pars (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 44 ). Les voyages, c'est l'exil volontaire (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1905, page 268) : Ø 3.... elle partirait pour Berlin et y passerait l'année : elle envisageait cet exil avec terreur. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 354. b) Éloignement affectif ou moral; séparation qui fait qu'un être est privé de ce à quoi ou de ce à qui il est attaché. L'exil du coeur; se sentir en exil. L'exil moral et la nostalgie de l'artiste que la nécessité a fait bureaucrate ou marchand (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 54 ). Un thème revient sans cesse, celui de l'imperfection de la vie quotidienne, de l'exil où nous sommes dans le « temps ». (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 379) : Ø 4. À lui tout seul il représente la silencieuse et hautaine réserve de l'esprit en exil dans la grossièreté ambiante. ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 56. Ø 5.... le premier acte de liberté pour le penseur classique est de suspicion : c'est un doute, et ce doute est un acte d'exil; le « je pense » se retire du piège du corps et du monde; il s'exalte en défiant le malin génie. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 418. B.— État de celui qui est contraint de vivre hors de son pays ou loin de sa résidence ordinaire. Les peines, la tristesse de l'exil. Le grand Arnauld (...) mourut dans l'exil, fidèle et attaché de coeur au roi qui le tenait banni (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 19 ). L'exil ne déchire pas, il use. Tu ne te repais plus que de songes et tu joues avec des dés vides (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 591) : Ø 6.... la première chose que la peste apporta à nos concitoyens fut l'exil (...) oui, c'était bien le sentiment de l'exil que ce creux que nous portions constamment en nous, cette émotion précise, le désir déraisonnable de revenir en arrière ou au contraire de presser la marche du temps, ces flèches brûlantes de la mémoire. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1274. SYNTAXE : Les larmes, la pluie noire, les longs jours de l'exil; un compagnon, un frère d'exil; souffrir de l'exil; manger le pain amer de l'exil. C.— Par extension. Lieu où réside celui qui est exilé. Terre d'exil. S'il y avait de beaux exils, Jersey serait un exil charmant (VICTOR HUGO, Correspondance, 1852, page 126 ). — En particulier. RELIGION. [Par référence à une conception qui fait de la condition humaine sur terre un exil] L'exil de la terre; l'âme en exil. La vie présente n'est qu'un exil; tournons nos regards vers la patrie céleste [déclare le christianisme] (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 145 ). — Spécialement. ASTROLOGIE. Avoir tel astre en exil dans son thème. Planète qui n'est pas située dans le signe qui lui convient. L'exil est à l'opposé du domicile (HADÈS, Pluton ou les grands mystères, Paris, Niclaus, 1971, page 48 ). Remarque : On rencontre dans la documentation exileur, euse, adjectif. Qui exile, d'exil. Despotisme exileur. Faible et seule et pleurante en la terre exileuse... (CHARLES PÉGUY, Tapisserie Ste Geneviève et Jeanne d'Arc, 1913, page 111). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 735. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 403, b) 3 667; XXe. siècle : a) 1 774, b) 1 442.

« ÉLIE FAURE, Histoire de l'art, 1921, page 56. Ø 5....

le premier acte de liberté pour le penseur classique est de suspicion : c'est un doute, et ce doute est un acte d'exil; le « je pense » se retire du piège du corps et du monde; il s'exalte en défiant le malin génie. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 418. B.— État de celui qui est contraint de vivre hors de son pays ou loin de sa résidence ordinaire.

Les peines, la tristesse de l'exil.

Le grand Arnauld (...) mourut dans l'exil, fidèle et attaché de coeur au roi qui le tenait banni (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 19 ).

L'exil ne déchire pas, il use.

Tu ne te repais plus que de songes et tu joues avec des dés vides (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 591) : Ø 6....

la première chose que la peste apporta à nos concitoyens fut l'exil (...) oui, c'était bien le sentiment de l'exil que ce creux que nous portions constamment en nous, cette émotion précise, le désir déraisonnable de revenir en arrière ou au contraire de presser la marche du temps, ces flèches brûlantes de la mémoire. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1274. SYNTAXE : Les larmes, la pluie noire, les longs jours de l'exil; un compagnon, un frère d'exil; souffrir de l'exil; manger le pain amer de l'exil. C.— Par extension.

Lieu où réside celui qui est exilé.

Terre d'exil.

S'il y avait de beaux exils, Jersey serait un exil charmant (VICTOR HUGO, Correspondance, 1852, page 126 ). — En particulier.

RELIGION.

[Par référence à une conception qui fait de la condition humaine sur terre un exil] L'exil de la terre; l'âme en exil.

La vie présente n'est qu'un exil; tournons nos regards vers la patrie céleste [déclare le christianisme] (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 145 ). — Spécialement.

ASTROLOGIE.

Avoir tel astre en exil dans son thème.

Planète qui n'est pas située dans le signe qui lui convient.

L'exil est à l'opposé du domicile (HADÈS, Pluton ou les grands mystères, Paris, Niclaus, 1971, page 48 ). Remarque : On rencontre dans la documentation exileur, euse, adjectif.

Qui exile, d'exil.

Despotisme exileur.

Faible et seule et pleurante en la terre exileuse...

(CHARLES PÉGUY, Tapisserie Ste Geneviève et Jeanne d'Arc, 1913, page 111). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 735.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 3 403, b) 3 667; XXe. siècle : a) 1 774, b) 1 442. 2. »

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