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Définition: FAIBLESSE, substantif féminin.

Publié le 09/02/2016

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Définition: FAIBLESSE, substantif féminin. I.— A. Manque de force, de vigueur physique. Ta grand-mère continue à gémir sur la faiblesse de ses jambes et sur sa surdité (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 145 ). Il éprouvait cette faiblesse écoeurante des gens qui ont perdu beaucoup de sang (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 456) : Ø 1. Nous allons vous mettre à une diète bien serrée. Et ce soir, après none, je viendrai vous saigner moi-même. Dans l'état de faiblesse où vous êtes, quatre saignées, il n'en faut pas moins. HENRI DE MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, page 994. · En particulier. Fragilité, chétiveté. Comme la loi m'a autorisé, vu (...) la faiblesse de la santé du prince Édouard, à me nommer (...) un successeur... (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Catherine Howard, 1834, II, 2, page 260 ). Sa faiblesse native a eu une part importante dans la terminaison funeste (DOCTEUR ERNEST CADET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance tome 1, 1880-84, page 112) : Ø 2. Dans les vitres de la porte-fenêtre... elle [Aurore] se voyait comme dans un miroir et se regardait attentivement, grande et hantée de faiblesse. LOUISE DE VILMORIN, La Fin des Villavide, 1937, page 172. — Défaillance, évanouissement. Avoir une faiblesse, être pris d'une faiblesse. Le lendemain... le vieillard fut pris d'une faiblesse qui le contraignit à garder le lit (HONORÉ DE BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, page 177 ). Elle eut une courte faiblesse qui lui coupa la voix (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 271) : Ø 3.... après le déjeuner, ce jour-là, il avait été pris d'une faiblesse, étourdi, culbuté près de la table. Et, en revenant à lui, si assommé encore qu'il ne rouvrait pas les yeux, il s'était retrouvé par terre, à la même place. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 398. · Locution verbale. Tomber en faiblesse. S'évanouir. Elle [Madeleine] se sentit comme si elle allait tomber en faiblesse (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, François le Champi, 1850, page 40) : Ø 4. Quand je me sentais tomber en faiblesse, ce qui m'arrivait souvent, je disais à Mme. de Chateaubriand : « Soyez tranquille; je vais revenir. » Je perdais connaissance, mais avec une grande impatience intérieure, car je tenais, Dieu sait à quoi. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 249. B.— Par analogie. 1. [En parlant d'une chose concrète] Manque de solidité, de résistance. Faiblesse d'une poutre. Comme s'il y avait eu dans l'écorce terrestre (...) quelque cause de faiblesse (ALBERT DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, page 7 ). Par métonymie. Présence d'un défaut, d'une tare. Sentez-vous sous vos mains un pli du ventre (...) une faiblesse de ce support musculaire parfait (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 197) : Ø 5. Le noeud à plein poing est une boucle double faite dans un cordage rapidement pour servir de marque ou pour isoler une faiblesse du filin. J. GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie. 1925, page 31. 2. Au figuré. a) Carence, insuffisance. — [En parlant d'une chose abstraite] La faiblesse d'un raisonnement, d'une argumentation, d'une démonstration. Le correspondant Viennois de l'Allgemeine Zeitung (...) s'empresse de noter (...) la faiblesse générale de l'exécution (JACQUES-GABRIEL PROD'HOMME, Les Symphonies de Beethoven, 1921, page 206 ). La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 208) : Ø 6. C'est aussi une surprenante faiblesse de pensée que d'opposer individualisme à socialisme, capitalisme à communisme, comme s'il s'agissait de concepts clairs aux frontières bien dessinées, alors que la réalité est mouvante, complexe... ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, page 59. — [En parlant d'une personne] : Ø 7. Gérard n'entend rien aux mathématiques, faiblesse des poètes, tandis qu'Évariste respire, mathématicien, au centre d'une certaine sublimation abstraite de la poésie. ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme, 1948, page 202. b) [En parlant d'une personne] Imperfection morale, défaut. Elle avait une faiblesse particulière aux femmes vraies. Tout en se sachant appelée à régner en souveraine sur la scène, elle avait besoin du succès (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 507 ). Il était buté et injuste en ce moment, et elle (...) l'estimait trop pour ne pas le haïr de cette faiblesse (SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 285) : Ø 8. Mais, après m'être interrogé, je puis témoigner que, parmi mes nombreuses faiblesses, n'a jamais figuré le défaut le plus répandu parmi nous, je veux dire l'envie, véritable cancer des sociétés et des doctrines. ALBERT CAMUS, l'Envers et l'endroit, 1937, page 15. — Par antiphrase. J'ai la faiblesse de regarder comme de mauvais ton et très facile à imiter cette prétendue délicatesse, qui ne peut se résoudre à prendre la vie comme chose sérieuse et sainte (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 8 ). c) Manque de volonté ou de fermeté; incapacité de soutenir l'adversité ou de résister à ses passions. La faiblesse de la chair; un moment de faiblesse. Rien n'est meurtrier comme la faiblesse et la lâcheté (CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1240 ). Vous avez pu remarquer sans doute que ce n'est pas toujours par faiblesse de caractère qu'un homme se laisse mener par sa femme (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1114) : Ø 9.... il faut avant tout faire son métier, suivre la vocation, remplir son devoir en un mot. Je n'ai jusqu'à ce moment aucune faiblesse à me reprocher et je ne me passe rien. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1858, page 251. — Penchant, goût particulier, préférence (pour quelqu'un ou pour quelque chose). Avoir une faiblesse pour. J'avais une faiblesse pour la soupe au lait (FERDINAND FABRE, Xavière, 1890, page 15) : Ø 10. Quand je vivais en France, je ne pouvais rencontrer un homme d'esprit sans qu'aussitôt j'en fisse ma société. Ah! je vois que vous bronchez sur cet imparfait du subjonctif. J'avoue ma faiblesse pour ce mode, et pour le beau langage en général. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1476. — Absolument. Plus âgé, mieux fait au public dont il connaissait bien les faiblesses, les préférences, il [le chanteur] jouait du parterre et des loges avec sa voix (ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 84 ). — Spécialement. a ) Aventure galante, intrigue amoureuse. Catherine eut comme lui [Louis XIV] des faiblesses, elle les eut en public avec montre et ostentation, et de plus sans interruption ni cesse jusqu'au dernier jour (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 2, 1863-69, page 220) : Ø 11. COURTIN [à son gendre] . — Voyons, Vatinelle!... pourquoi ne chercheriez-vous pas une place? Et alors, foi de Courtin! je passerai l'éponge sur le passé... je pardonnerai tout... tout! même vos faiblesses... parce que quand on travaille, on peut s'amuser... EUGÈNE LABICHE, Les Petites mains, 1859, I, 4, page 51. ß ) [En parlant d'une femme] Fait de s'abandonner à un homme, de lui accorder les dernières faveurs : Ø 12.... une nuit d'été merveilleusement douce, qui me fit concevoir tout de suite la vérité des fables antiques qui se rapportent aux faiblesses de Diane... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, page 154. d) Manque d'autorité, de pouvoir ou de puissance. Ces détails (...) expliquent (...) l'état de faiblesse où se trouva le Directoire (HONORÉ DE BALZAC, Les Chouans, 1829, page 8 ). La faiblesse organique d'un gouvernement d'opinion (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 228) : Ø 13. À M. le Chevalier de Rossi. Saint-Pétersbourg (...). — L'Empereur n'a qu'une chose à craindre, c'est la faiblesse qui naît de la puissance même. Il amènera à l'armée une Cour, c'est-à-dire l'intrigue, les passions et la multiplicité des pouvoirs. JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, 1812, page 129. — Spécialement. Indulgence excessive. Ce père est d'une faiblesse inexcusable (Dictionnaire de l'Académie française. ). Très bien! Punissez-le! vous êtes commandant! pas de faiblesse! (MARCEL AYMÉ, Vogue la galère, 1944, page 65) : Ø 14. Ta patience de parole Et d'action à mon égard Mériterait une auréole. (...) Et ton coeur dans nos zizanies Éteintes enfin sur le tard, Plein des faiblesses infinies D'une maman pour son moutard. PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, Livre posthume, 1896, page 137. e) Manque de pénétration, de profondeur; manque de talent. Cet orateur a été d'une grande faiblesse dans la dernière discussion (Dictionnaire de l'Académie française. ). Quand nous soutenons que Dieu est incompréhensible, nous n'exprimons pas autre chose qu'un aveu de notre faiblesse (JULES SIMON, La Religion naturelle, 1856, page 209 ). Vous avez soif de certitude. Puisque la faiblesse de notre intelligence vous a refusé la vérité stable, pourquoi ne la demandez-vous pas à Dieu? (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 543) : Ø 15. Il [Pierret] me parle de sa soirée chez Champmartin, où Dumas a démontré la faiblesse de Racine, la nullité de Boileau, le manque absolu de mélancolie chez les écrivains du prétendu grand siècle. EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1847, page 217. — Spécialement. a ) [En parlant d'une production de l'esprit] Manque ou insuffisance de qualité, de valeur. Faiblesse de style. [Dans les toiles académiques] la faiblesse de l'invention [pour l'allégorie] le dispute à celle de la couleur (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 80 ). J'admire aussi cette faculté d'écrire huit pages, douze pages, impeccablement, sans une faiblesse d'expression ni de rédaction (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1906, page 19) : Ø 16. Une des causes de la faiblesse des oeuvres du XVIIIe. siècle, c'est que leurs auteurs allaient trop dans le monde : ils y prenaient leur niveau au lieu de le prendre en eux-mêmes. C'est la faiblesse du journalisme moderne. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1861, page 985. ß ) [En parlant des facultés mentales d'une personne] Déficience psychique. L'état malheureux dans lequel se trouve mon père fait qu'on lui parle rarement d'affaires sérieuses que la faiblesse de son esprit ne lui permettrait pas de suivre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 218 ). Quand le jeune homme sentit sa mère en sa possession, (...) il commença à exploiter dans son intérêt les faiblesses de son cerveau (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 50) : Ø 17. L'idiotie et la folie ont sûrement une origine ancestrale. Quant à la faiblesse mentale observée dans les écoles et les universités, et dans la population en général, elle vient de désordres du développement, et non pas de défauts héréditaires. ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 324. II.— Par extension et au figuré. A.— Caractère de ce qui est peu considérable, peu important; manque de force, d'intensité. — [En parlant d'une chose par rapport à son degré d'intensité.] Faiblesse de la vue, du pouls. Ce souffle se prolongeait (...) sous l'aisselle (...) montrant par sa faiblesse (...) son origine congestive (DOCTEUR ERNEST CADET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance tome 1, 1880-84, page 61 ). L'étendue médiocre, la faible épaisseur (...) de l'hyperémie ou de l'hépatisation expliquent la faiblesse de cette submatité (DOCTEUR ERNEST CADET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance tome 1, 1880-84 page 207) : Ø 18. Il [Laplace] supposait l'attraction, l'invariabilité des lois de la mécanique, et s'assignait pour seule tâche d'expliquer le sens de rotation des planètes et de leurs satellites, le peu d'excentricité des orbes, et la faiblesse des inclinaisons. PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 123. · En particulier. Cette distinction jure avec la faiblesse de leur grade (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 174 ). B.— Caractère de ce qui est peu abondant; petitesse, modicité. La faiblesse des entrées était sensible [aux Halles] surtout en taureaux (10) et en moutons (L'Œuvre. 28 février 1941) : Ø 19. [Le Comte de Fontaine :] — (...) à peine pourrai-je te donner cent mille francs de dot (...). Tu vois, mon enfant, que la faiblesse de ta dot ne saurait être en harmonie avec tes idées de grandeur. HONORÉ DE BALZAC, Le Bal de Sceaux, 1830, page 98. Ø 20. En raison, disait-il, de l'étendue de son secteur et de la faiblesse de ses moyens, la 1re. armée française n'est pas en mesure de défendre directement Strasbourg. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 146. Remarque : Faiblesser, verbe transitif, régionalisme Rendre faible, affaiblir. Je ne me suis point fait de mal, et si on ne m'avait pas faiblessée en me tirant du sang, je serais comme à l'ordinaire (GEORGE SAND, Jeanne, 1844, page 449). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 061. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 10 041, b) 5 493; XXe. siècle : a) 5 930, b) 6 445.

« page 197) : Ø 5.

Le noeud à plein poing est une boucle double faite dans un cordage rapidement pour servir de marque ou pour isoler une faiblesse du filin. J.

GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie.

1925, page 31. 2.

Au figuré. a) Carence, insuffisance. — [En parlant d'une chose abstraite] La faiblesse d'un raisonnement, d'une argumentation, d'une démonstration.

Le correspondant Viennois de l'Allgemeine Zeitung (...) s'empresse de noter (...) la faiblesse générale de l'exécution (JACQUES-GABRIEL PROD'HOMME, Les Symphonies de Beethoven, 1921, page 206 ).

La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 208) : Ø 6.

C'est aussi une surprenante faiblesse de pensée que d'opposer individualisme à socialisme, capitalisme à communisme, comme s'il s'agissait de concepts clairs aux frontières bien dessinées, alors que la réalité est mouvante, complexe... ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, page 59. — [En parlant d'une personne] : Ø 7.

Gérard n'entend rien aux mathématiques, faiblesse des poètes, tandis qu'Évariste respire, mathématicien, au centre d'une certaine sublimation abstraite de la poésie. ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme, 1948, page 202. b) [En parlant d'une personne] Imperfection morale, défaut. Elle avait une faiblesse particulière aux femmes vraies.

Tout en se sachant appelée à régner en souveraine sur la scène, elle avait besoin du succès (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 507 ).

Il était buté et injuste en ce moment, et elle (...) l'estimait trop pour ne pas le haïr de cette faiblesse (SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 285) : Ø 8.

Mais, après m'être interrogé, je puis témoigner que, parmi mes nombreuses faiblesses, n'a jamais figuré le défaut le plus répandu parmi nous, je veux dire l'envie, véritable cancer des sociétés et des doctrines. ALBERT CAMUS, l'Envers et l'endroit, 1937, page 15. — Par antiphrase.

J'ai la faiblesse de regarder comme de mauvais ton et très facile à imiter cette prétendue délicatesse, qui ne peut se résoudre à prendre la vie comme chose sérieuse et sainte (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 8 ). c) Manque de volonté ou de fermeté; incapacité de soutenir l'adversité ou de résister à ses passions.

La faiblesse de la chair; un moment de faiblesse.

Rien n'est meurtrier comme la faiblesse et la lâcheté (CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1240 ).

Vous avez pu remarquer sans doute que ce n'est pas toujours par faiblesse de caractère qu'un homme se laisse mener par sa femme (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1114) : Ø 9....

il faut avant tout faire son métier, suivre la vocation, remplir son devoir en un mot.

Je n'ai jusqu'à ce moment aucune faiblesse à me reprocher et je ne me passe rien. 2. »

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